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30.01.2016

Quand les Polonais moquent

Fotolia_56699206_Subscription_XL.jpgOn sait, depuis l’époque communiste, que les Polonais savent railler l’adversité et usent volontiers de l’humour sarcastique pour brocarder le  pouvoir et dire leur opposition.
Ainsi, depuis que le parti conservateur catholique a pris en mains les rênes du pays, une blague circule, que je trouve, ma foi, fort à propos.

A six heures du matin, donc, on frappe avec force et insistance chez un monsieur.
Stupéfait, celui-ci saute vitement de son lit et demande à travers la porte :

-     Hé bien, qu’est-ce donc que cela ?!?
-     Services de la sécurité intérieure ! Ouvrez ! tonne une voix de l’autre côté.

Le monsieur est méfiant et se demande bien pourquoi des policiers de la sécurité viendraient tambouriner de la sorte à son huis et à une heure aussi indue.

-    Je ne crois pas ! crie-t-il
-   Justement. 
C’est bien pour cela qu’on est là !

 

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26.01.2016

Zozo, Jean Jacques Epron et mézigue

Bertrand-Redonnet-droles-d-histoires-de-Zozo_reference.jpgTempus fugit…
En 2009, je publiai à l’enseigne des Editions « Le Temps qu’il fait », Zozo, chômeur éperdu, texte qui me valut, ma foi ne boudons pas notre plaisir, quelque succès et dont Le Matricule des Anges s’était fait l’écho, sous la plume d’Antony Dufraisse.
En 2010, un gars du Poitou me contactait :  Il se proposait de mettre en voix certaines pages du texte de Zozo et d’en faire des lectures publiques.
C’était le passeur de mots, Jean-Jacques Epron.
Je fus ainsi invité à l’accompagner dans ses premières lectures et ce sont là de ces excellents souvenirs à l’aune desquels on mesure comme file entre nos doigts le temps éphémère des amitiés.
Auparavant, Jean-Jacques m’avait envoyé un petit texte qu’il me demandait de mettre en musique. J’arrangeai à mon goût quelques rimes et collai des accords  sur ses mots. La semaine que je passerais avec lui, il voulait en effet que nous chantions sa chanson à la fin de sa lecture.
Après, il a volé de ses propres ailes et lu Zozo pendant deux ans. Il est même allé jusqu’au Québec porter là-bas la gouaille épicurienne de mon personnage.

Ému, j’ai retrouvé ces jours derniers une vidéo de notre complicité du moment. C’était à Couhé, ce qui me gâte encore plus car ce fut dans ce chef-lieu de canton que je fis, quelque 40 ans auparavant, mon entrée au Collège, qu’on appelait alors Le Cours complémentaire.
Je vous invite, si vous êtes de loisir, à partager quelques minutes durant ces quelques instants de Zozo…
C’est ici.

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20.01.2016

Villages de l'est polonais - 1 -

20160117_102915.jpgSur ces territoires de l’est polonais, tantôt calcinés par l’été, tantôt transis par l’hiver, les prairies viennent toujours s’échouer sur une lisière de forêt ou d’un morceau de forêt.
C’est là leur horizon, flegmatique et plus ou moins proche.
C’est peut-être d’ailleurs cette proximité ou cet éloignement des limites qui, dans ma langue, distingue le pré de la prairie. Parfois, même, lorsque la forêt a disparu, lorsque, de guerre lasse, elle a rendu les armes après des siècles et des siècles d’une lutte inégale contre la charrue, on parle de plaine agricole.
Pour ne pas avoir à évoquer du désert, sans doute.
La forêt, on le sent bien, n’est ici qu’à demi résignée. Elle s’obstine à contredire la modernité des temps et des lieux ; elle retarde l’avancée du soc, rechigne et semble encore vouloir dessiner le champ au gré de sa fantaisie. Elle est à contretemps, tel le lambeau d’une mémoire égarée.
C’est ainsi que les villages sont calfeutrés dans des clairières. Rares en effet sont ceux qui sont accessibles autrement qu’en traversant une forêt de pins, de bouleaux et de quelques chênes rouges. On déboule alors entre quelques champs morcelés et, aussitôt, dans l’unique rue d’un hameau qui s’éternise en longueur, ses maisons basses et de bois séparées par des jardins, des broussailles ou de chétifs bosquets d’acacias.
Je me suis souvent demandé pourquoi les Polonais avaient construit leurs villages allongés ; pourquoi ils les avaient de la sorte couchés le long de la route, sans rues transversales, plutôt que d’avoir aggloméré leurs foyers autour d’une petite place, d’un point d’eau, d’une chapelle ou de tout autre élément communautaire, comme le sont nos villages de l’ouest européen.
Est-ce pour que le vent, quand il souffle depuis les steppes russes, s’y engouffre, prisonnier d’une voie tracée et passe ainsi son chemin plus vite au lieu de s’y attarder en tourbillons glacés ? Est-ce pour que la neige ne s’y amoncelle pas et soit balayée plus loin, à l’autre bout, sur une lisière ?
Est-ce à dire que les Polonais, du moins les ruraux, veulent bien habiter un même lieu mais ne pas vivre vraiment ensemble ?
Ce sont là supputations fantaisistes de l’étranger car les raisons, du moins celles que m’a exposées un homme du crû, semblent être tout autres.
C’est que l’est polonais est neuf au regard des civilisations gallo-romaines et germaniques. L’Empire avait déjà ses grands chemins, ses voies royales, ses aqueducs, ses cités, ses forts militaires et ses ponts gigantesques enjambant les vallées, tout cela tailladé sur le dos primaire de la forêt, qu’ici elle était encore souveraine absolue des lieux et des silences antédiluviens. La grande plaine européenne n’était dénudée que jusqu’aux limites de ces territoires, où des populations indigènes vivaient dans l’obscurité des hautes voûtes forestières.
D’ailleurs, un historien latin – que je crois être Tite-Live, je ne me souviens plus - avait décrit ces hommes comme petits et râblés car, disait-il, l’ombre dans laquelle ils évoluaient constamment était un obstacle à ce qu’ils grandissent. Je ne vois pas trop pourquoi. L’historien poète ne prêtaient-ils pas aux hommes les caractéristiques des plantes ? Et puis, les mythes liés à la forêt ne regorgent-ils pas d’hirsutes géants ?
Toujours est-il qu’il aurait fallu parer au plus pressé quand est venu, porté depuis l’ouest européen comme depuis l’est slave, l’ère de l’habitat sédentaire. On aurait alors tracé des lignes coupant tout droit dans la forêt et on aurait couché les maisons le long de  ces lignes, par simple commodité pour le déplacement et pour avoir tout de suite accès à la voie principale plutôt que d’avoir à cheminer sur des voies de traverse, des sentes et des layons malaisés.
Car tout ici est difficile, enneigés et glacés que sont les lieux durant de longs mois chaque année.
Voilà donc ce que m’en a renseigné cet homme… Est-ce à dire pour autant qu’il s’agit là d’une indubitable vérité de l’histoire ? Je ne saurais évidemment le dire. Disons alors que c’est une lecture des géographies qui me convient bien et que  c’est justement par là qu’elle mérite, à mon sens, d’être retenue et écrite, la mémoire des lieux, comme la toponymie, étant avant tout un terrain de jeu pour  les poètes.

Illustration : Dimanche  dernier, devant chez moi

11:39 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

18.01.2016

Sur quel pied danser ?

pied.jpgC’est simple, pour ne point dire simplet : l’équilibre d’un couple, son bonheur, est une question de pied.
Tout repose sur le pied. Ce qui semble de prime abord aller de soi, le pied, qu’il soit celui d’un buffet, d’un oiseau ou d’un homme, étant fait pour reposer sur le sol.
Donc, l’amour et le couple.
Au commencement, c’est bien connu, on trouve chaussure à son pied après s’être galamment fait du pied sous la table, sans doute !

Et on met bientôt sur pied des projets d’avenir, quelle bonne blague !
Le plus souvent on se retrouve d’ailleurs pieds et poings liés, mais bon, ça, c’est une autre histoire… Et puis, on peut très bien trouver chaussure à son pied sans pour autant signer un contrat ad vitam æternam avec un cordonnier, n’est-ce pas ?
Il faut même, à mon sens, être bête comme ses pieds pour envisager qu’une émotion, qui peut-être durable, certes, certes, puisse cependant s’avérer pérenne au point de vous agiter jusqu’au moment où, ayant déjà un pied dans la tombe, vous vous apprêtez à sortir du monde les pieds devant.
Mais bon, ceci, n’engage que moi. C’est mon pied de nez récurrent à toutes les formes conventionnelles et civiles de l’amour.
Faudrait, comme disait un texte paru récemment mais dont je ne saurais citer les auteurs, commencer à rédiger enfin une loi qui séparerait l’amour et l’état.
Mais je digresse, je suis en train de me prendre les pieds  dans le tapis.
Revenons à l’amour avant que je ne vous casse les pieds avec mes élucubrations sur le pied.
Donc, si quelque malotru séducteur ou quelque oie blanche aguicheuse, ne vient pas vous couper l’herbe sous le pied, l’affaire est dans le sac.  En route pour l’aventure ! Ou la mésaventure. Seul l'avenir vous le dira.
La loi, je crois bien d’ailleurs, vous oblige, si vous êtes un imbécile qui tenez absolument à signer un contrat imbécile, à consulter afin que le médecin constate que vous n’avez  pas les pieds nickelés ou que votre santé n’est pas de nature à faire courir à votre partenaire le risque de recevoir un coup de pied de Vénus … C’est charmant, la loi ! Et délicat, en plus !
Bref. Ces formalités étant remplies, vous voilà donc au pied du mur et c’est au pied du mur qu’on voit l’amoureux.
Car dans la phase de séduction, lors de la parade nuptiale, vous ne vous êtes pas donné de coups de pied, vous ne vous êtes pas mouché du pied, vous avez péroré, vous avez  avantageusement bombé le torse, et l’heure est venue de mettre les pieds dans le plat, si je puis dire.
Si dès lors vous ne voulez pas que votre compagne (ou votre compagnon, soyons prudent !) ne se lève du pied gauche dès le premier matin de la nuit de noces  ou, même, qu’elle  ne lève déjà carrément le pied, va pas falloir vous débrouiller comme un pied.  Va falloir vous montrer assez aimant et habile pour qu’elle prenne son pied.
Pas facile, de prendre son pied en faisant tout ça… J’imagine votre angoisse. Moi, au début, quand j’étais un jeune garçon à la barbe naissante et aux poils pubiens tout fraîchement sortis de l’épiderme intime, je croyais comme un sot que c’était là une allusion gaillarde à une position des plus acrobatiques du kamasutra et j’étais effrayé à l’idée de devoir être bientôt contraint de me livrer à de telles gymnastiques si je voulais enfin m'ouvrir les portes du Nirvana.
L’amour, ça n’est donc que du sport, que je me disais dans ma tête épouvantée !
C’est que je n’étais pas encore aguerri au cirque des mots. Car prendre son pied ne repose pas sur le pied, mais sur l’unité de mesure du même nom et désigne sa part, sa portion de plaisir. Les voleurs, d’ailleurs, vers la fin du XIXe, disaient recevoir son pied pour dire sa part du butin.
Inimaginable le nombre d’expressions chatoyantes qui nous viennent des voyous et des brigands, de la rue et du tripot ! La nuit frauduleuse, la nuit des rossignols et des pieds-de-biche, est toujours celle des poètes, n’en déplaise aux flics des ministères et aux midinettes des gouvernements, et jamais ne regretterai de l’avoir traversée, cette nuit-là !
Quand j’ai su ça - le véritable sens de prendre son pied - alors, j’y suis allé de pied ferme, vers ma première aventure. Et je ne saurais vous dire ce que je faisais de mes pieds dans les délices de cet instant !
L’’expression s’était d’ailleurs répandue comme un fleuve de plaine pour dire un tas de choses, un concert génial, une bonne soirée, une situation jouissive, ludique : le pied ! C’est le pied ! Chez les musicos, on disait ça pour une bonne répétition, un bœuf réussi.
On le disait à tout bout de champ.
Aujourd’hui je crois qu’on dit, ou qu’on écrit, lol !
Je ne sais pas ce que ça veut dire, je m’en fous et je ne cherche pas à savoir.
Car à chaque âge, chaque époque, chaque saison, ses idiomes.
Et il ne faut pas tenter de travestir la sienne, si l’on ne veut pas perdre pied.

11:00 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

14.01.2016

Kucając

z16701653Q,Andrzej-Stasiuk--fot--Michal-Gostkiewicz-.jpgC’est le titre du nouvel opus d’Andrzej Stasiuk, Accroupi, et il me tarde qu’il soit édité en notre langue car ce que D., qui vient de le lire, m’en traduit par bribes judicieusement choisies, me fait grande impression.
Stasiuk est un authentique et bel auteur ; on en est persuadé quand on a lu Sur la route de Babadag, Le Corbeau blanc ou Fado.
Un jour, il faudra que je descende 400 km au sud, dans ses belles montagnes enneigées l’hiver et torrides sous juillet, pour aller serrer la paluche de cet homme, tant je me ressens bien dans ce qu’il peut écrire.
Tout particulièrement dans sa façon de vivre son climat, sa forêt, ses chemins,  "son coin de ciel."

Il fait froid, la neige craque sous le pas, les branches silencieuses de la forêt pleurent des lambeaux de glaçons.
Tout comme l’écrivain le raconte dans Kucając, je vais alors du thermomètre accroché à la bibliothèque à celui suspendu à ma fenêtre du dehors. Tout comme lui, je mesure qu’une vitre seulement sépare les moins 22 degrés des lisières forestières des plus 22 ou 23 degrés de la maison, qu’il faudrait seulement franchir cinq centimètres de matière pour atteindre une amplitude de 45 degrés ! Deux mondes se côtoient ainsi, celui de l’homme, de ses livres, de sa page d’écriture et de ses grands poêles de faïence et celui des renards furtifs, des grands corbeaux et des mésanges qui viennent, aux morceaux de lard suspendus dans les halliers, picorer les miettes de leur survie.
Stasiuk vit sur le mode affectif la terre où s'écoulent ses jours. Il la vit en poète. C’est le sens de son titre, s’accroupir, descendre de son perchoir d’homme dominateur pour la sentir, cette terre, dans le sempiternel mouvement des choses et des saisons, et pour y entendre le fourmillement discret du voisinage animal.
Aucun écolo à la noix, petite voix spectaculaire du misérabilisme politique, ne saurait dire comme le dit la littérature l'indivisible beauté de cette planète des hommes.
Par ailleurs, il me semble aussi qu’Andrzej Stasiuk vit la compagnie de ses moutons comme je vis celle de mes poules, en ami, dans cet échange à deux langages qui se pratique  entre les bêtes et les humains. Complicité cacophonique des vies  qui se respectent et qui, au départ, n'étaient pas faites pour se rencontrer.
Et il me semble aussi entendre, chez lui, ce que j’avais voulu exprimer dans Géographiques :

« […] occuper n’importe lequel point du globe est déjà une aventure en soi : celle d’habiter pleinement son climat. Car nous en sommes aussi le reflet, par lui façonnés.
Devenus fort prétentieux cependant, nous ne nous acclimatons, si j’ose, que très difficilement à cette idée pourtant déjà énoncée chez Montesquieu et, avant lui, chez Pascal :
« On ne voit rien de juste ou d’injuste qui ne change de qualité en changeant de climat. »

Peut-être Pascal parlait-il seulement de pays, de lieux. Vérité au-deçà etc.

Mais je crois vous avoir dit que c’était la même chose, messieurs, selon que l’on marche les yeux sur les étoiles ou le regard rivé à sa chaussure. »

10:47 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, écriture, livres |  Facebook | Bertrand REDONNET

08.01.2016

Chansonnette

Destin contraire



 Un soir d’intempérie
Les rues de La Rochelle
Étaient noires de pluie
Et pas une donzelle
Ne battait le pavé
De son talon usé.
Le vent rasait les murs
De la rue Réaumur...

 Devant un p’tit bistrot
Dégueulasse, mal famé
Chantait un vieux poivrot
Sur l’mode improvisé
Une espèce de romance
Qui parlait d’son enfance.
Le vent rasait les murs
De la rue Réaumur.

 Son soulier défoncé
Trainait dans le ruisseau :
« Même que j‘ai voyagé
Jadis j’étais mat’lot
Mon père a fait de moi
Le pauvre hère que voilà,
Pour m’avoir trop nourri
De sa philosophie.

 Les roses de mon berceau
Étaient bardées d’épines
Il disait qu’cétait beau
De vivre de rapines,
Que de violer les lois
Écrites par les bourgeois,
C’était faire le bien
Pour les pauvres et les chiens !

 J’ai suivi son chemin
De Damas en prison
Et c’est pas pour demain
Qu’jaurai plus mes haillons.
Que c’est triste de vivre
J’crois qu’jai lu tous les livres
Déférence gardée
Pour Stéphane Mallarmé. »

 Mais bientôt il hurlait
Les mots de sa chanson
Plus qu’il ne les chantait,
C’était vraie déraison.
Attirés par le bruit
Du barde de l’ennui,
Surgirent des pandores
Pour le prendre à bras l'corps.

 Ils furent accueillis
Par une volée d’injures.
Soudain le vieux débris
Perdant toute mesure
Planta un grand couteau
Dans le ventre du plus gros
Qui mourut aussitôt
La gueule dans l’caniveau.

 Quelques années passées
J‘appris dans les journaux
Qu’on avait condamné
Sa tête à l’échafaud.
On y disait à tort
Qu’il n’eut jamais d’remords
D’avoir donné la mort
A ce pauvre pandore.

 Car moi qui l’ai connu,
Je n’vous dirai pas où,
Lui qui avait tout lu
Il n’était pas voyou.
Terminant sa chanson,
Même de piètre façon,
Jamais n’aurait commis
C‘pourquoi il fut occis !

Paroles et musique mézigue

12:32 Publié dans Musique et poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : musique, littérature, écriture, chanson |  Facebook | Bertrand REDONNET

06.01.2016

Y'a qu'à faire comme ça

rois mages.jpgFroid sur les rivières et les étangs, neige voltigeant dans l’air au menu de cette Epiphanie, jour férié en Pologne.
Et c’est bien normal dans un pays qui se veut respecter les traditions de la religion chrétienne.
On dira oui mais… On dit toujours oui mais quand on regarde chez les autres et qu’ils ne font pas exactement comme soi-même on fait.
Sans être personnellement pénétré du sens sacré de la religion, je crois que c’est  de bonne franchise, là comme partout ailleurs, de ne pas faire les choses à moitié.
Ou on les respecte, ou on les fout à la poubelle, les choses de la religion, mais il n’y a guère pire que cette demi mesure instaurée en France, calquée sur les besoins de l’organisation sociale. Du temporel légèrement saupoudré de spirituel. Un peu de miel dans du vinaigre.
Ainsi quand je lis sur mon almanach français des PTT que l’Epiphanie est inscrite au dimanche 4 janvier, je vois bien que cette pauvre France, le cul entre deux chaises, hésite entre la chèvre et le chou.
Elle finira comme l’âne de Buridan, mort de soif et de faim entre une botte de foin et un seau d’eau.
Je me demande par ailleurs si, pour les besoins de la cause travailleuse, on en viendra un jour, dans cette chère France, à prier gentiment les gens de confession musulmane de ne respecter le ramadan que le samedi et le dimanche.
Que d’hypocrisie ! Je le répète pour les obtus  : si les dehors de la religion partout présents en Pologne me gonflent, les singulières tergiversations de la France, pourtant construite, bâtie, solidifiée et culturellement nourrie sur le socle des traditions chrétiennes, m’énervent encore plus.
J’y vois comme une lâcheté à ne pas vouloir décliner sa véritable identité. Du louvoiement de clandestin. Du balbutiement de vierge effarouchée.
Le jour où on fera tomber forcément Noël un dimanche pour ne pas perturber les rythmes scolaires et les fluctuations financières de la bourse, on va bien rire. Les instituteurs de la gauche laïque  seront tous dans la rue, poussés au cul par des syndicats indignés !
Mieux encore : le jeudi de l’Ascension un samedi. Ça, ça aurait du cachet ! Finis les longs week-ends à la plage ou chez mémé !

11:41 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET