18.02.2024
Bohémiens en voyage
Ouvert en 2007, deux ans après mon arrivée ici, en ces lieux paisibles et froids de la Pologne orientale devenus depuis frontières incertaines de la guerre, ce blog, riche de plus de 1200 textes, a été délaissé depuis quelques années.
Les coups durs de la vie, les soubresauts du sort, la lassitude, tout ce qui fait que, sans abandonner l’écriture, on cesse de la pratiquer au quotidien.
Comme avant.
Avant les maladies, la perte des amis et des amies qui, chaque jour, venaient sur ces pages discuter de textes et de littérature, avant la guerre, l’angoisse du cataclysme, l’abandon de l’espoir.
Depuis, doucement, j’ai publié, en 2022, mon expérience d’un flirt avec la mort L’Effondrement, et, en 2023 une nouvelle, Guerre et paix, dans un recueil chez Antidata.
Puis, j’ai repris la plume, sur des textes anciens, sur des essais nouveaux.
Aujourd’hui je reviens donc vers toi, lecteur que je ne connais plus. Je reviens au hasard, à tâtons, comme un endormi après la fièvre, qui se lèverait de sa couche pour aller ouvrir la fenêtre et cligner de l’œil sur le monde.
Je reviens avec un nouveau livre, dont j’ai emprunté le titre à Baudelaire, "Bohémiens en voyage".
La tribu prophétique aux prunelles ardentes,
Hier s’est mise en route emportant ses petits...
Il s'agit d'un texte sur certains oiseaux de la plaine et de la forêt que je me suis plu à observer ici, sous le soleil, sous la pluie ou sous la neige, au cours de mes marches quotidiennes – je fais 3000 km dans l’année - et qui m'ont ramené, le temps d'une rêverie d'exilé, sur les rivages atlantiques au bord desquels j'avais passé mes dernières années en France, ou, bien plus loin encore, aux temps révolus de mon enfance poitevine.
Oui, ces petits êtres chantant, virevoltant autour de nous, dans les halliers, les arbres ou sur les champs, font aussi partie de notre archéologie intime, taciturne, celle qui ne livre ses secrets enfouis sous la poussière des années, qu’in petto.
Si le cœur t'en dit, donc, ancien ou nouveau lecteur, je serai heureux de la partager avec toi, cette archéologie poétique, le temps d’un livre...ou d’un envol d'oiseau :
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