31.03.2015
Le ridicule qui tue
D’ordinaire, la langue des politiciens, relayée par celle des journalistes, me fout en pétard. Mais pas toujours.
Il arrive parfois qu’elle déclenche chez moi un grand éclat de rire, ce dont je leur sais gré, parce que je ne suis pas un ingrat.
Ainsi, ce matin…
Un escogriffe socialiste, qui eut tout de même le bon goût de garder l’anonymat, se gargarisait la glotte en disant que «finalement la déroute électorale n’était pas si catastrophique que prévue car la gauche conservait malgré tout 34 départements, si on compte Paris et Lyon où l’on ne votait pas.»
Ça tombe sous le sens ! Il n’y a plus guère que là où l’on ne vote pas qu’ils ne sont pas battus !
Des fous ! Ce n‘est pas possible autrement.
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28.03.2015
Frédéric Chambe a lu
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24.03.2015
Le Silence des chrysanthèmes
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20.03.2015
L'espoir grec sous la botte de ses juges
Au premier rang desquels vous reconnaitrez l'Innommable, celui dont "l'ennemi est la finance" :
AFP/Y.HERMAN
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13.03.2015
Interlude
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11.03.2015
Quatrième
Chers lecteurs de l'Exil des mots et d'ailleurs, il vous est loisible de vous inscrire en faux contre cette quatrième de couverture, en poussant la porte de votre librairie de prédilection ou en cheminant jusqu'à cette page.
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08.03.2015
Entre la grotte et le pavillon
Sur un léger repli du terrain, herbeux et fleuri à l’orée des sombres forêts, elle fut longtemps là.
Bien plus d’un siècle sans doute. Elle était faite des éléments résineux qui l’entouraient, elle faisait corps avec eux et j’aimais m’arrêter à ses côtés...
Nous avions ensemble de longues discussions. Elle me parlait des temps d’une Pologne lointaine, qui n'avait plus de nom. Elle avait vu ses paysans courbés sous la misère, rentrant le soir, poussiéreux, mal rasés et fourbus, de leurs champs de sable. Elle me parlait de Reymont, puis des Russes du Tsar, puis des Allemands du IIIème Reich, puis de la botte de Staline et des neiges dont elle tâchait de protéger, tant bien que mal, ses habitants.
De générations en générations, ceux-ci s’étaient partagé ses maigres os.
Avec son toit de chaume véritable, elle avait quelque chose de la construction néolithique. Entre la grotte et la pacotille des temps post-modernes.
Rudimentaire propriété de pauvres gens, elle était ainsi, à la faveur de sa longévité, devenue un objet d’art, un objet des mémoires englouties, un fossile fleuri.
Et puis, un beau matin, elle s’est envolée. En fumée.
La pelle et les râteaux vers les flammes d’un poêle ou d’une cheminée, l’ont déménagée.
Là où s’achève la mémoire pour l’éternité des cendres.
Dans le léger repli du terrain, herbeux et fleuri à l’orée des sombres forêts, il n’y a plus rien.
Si. Un nain de jardin.
Chaque époque a les œuvres d’art qu’elle mérite, sans doute.
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02.03.2015
Une histoire polonaise...
Au début, était l’euphorie…
La Pologne sortait de l’ombre collectiviste et montait, guillerette et gonflée d'espoir, à l’assaut de l’économie dite de marché (comme si, soit dit entre parenthèses, il en existait une qui ne le soit pas).
Bref, qui dit nouvelle économie, dit démocratie enfin, liberté, égalité, élections d’hommes nouveaux, intègres si possible, et tout et tout…
Sitôt le mur tombé, donc, un jeune député fraichement élu à la Diète de Varsovie, rend visite à un vieux briscard de la députation française, duquel je tairai la circonscription par prudence et pour faire semblant d’être courtois.
Ce jeune député vient ici pour apprendre, pour voir, pour regarder, pour s’enquérir enfin des subtils fonctionnements des eldorados démocratiques de l’Ouest, auxquels il a tant rêvé et pour lesquels il s’est battu, au péril de sa vie, contre "ces salauds de communistes !"
Il est chaleureusement reçu par son homologue français, dans une somptueuse demeure de campagne, un manoir rustique, où il est invité à dîner.
Après les agapes, bien arrosées de vins fins, les deux hommes sortent fumer une petite cigarette sur le balcon.
Le jeune démocrate-député-polonais est émerveillé par le cadre champêtre, les jardins coquets et tout le luxe environnant.
- Mais comment avez-vous fait pour habiter un endroit aussi merveilleux ? demande-t-il poliment et tout novice qu’il est.
L’autre lui tape amicalement sur l’épaule, un brin condescendant, et lui montre l’horizon brumeux où l’on entend dans le lointain la rumeur d'une intense circulation :
- Entends-tu, là bas ?
- Des voitures ?
- Oui…Tu vois, qu’il dit, il y a eu un projet d’autoroute et j’ai bataillé dur, très dur, pour parvenir à le faire passer par là ! Il a fallu brasser des sommes énormes...
- Et alors ? demande l'apprenti démocrate, interloqué
- Ah, ah, ah ! s’esclaffe son hôte bienveillant, en lui tapant derechef sur l'épaule. Tu apprendras… Tu apprendras… Allez, viens, on va se j’ter un dernier p’tit cognac.
Le novice est rentré chez lui, perplexe et ébloui. Et il réfléchit… Il réfléchit si bien que trois ans s’étant écoulés, il rend la politesse au vieux briscard français et le reçoit alors dans un château meublé avec un goût exquis, charmant, entouré d’arbres vénérables et ceint d’une rivière aux eaux limpides.
Un luxe qui laisse pantois le vieux renard de la politique française.
Les deux hommes dînent fort copieusement à la vodka et le Français, admiratif et, pour tout dire, un tantinet envieux, demande :
- Alors, comment t’as fait tout ça ? Dis-moi…
Le Polonais entraine son visiteur sur le balcon, lui offre un cigare des plus fins et, lui tapotant familièrement sur l’épaule, montre l’horizon enneigé.
- Entendez-vous ce bruit de circulation dans le lointain ?
L’autre se penche, tend l’oreille, fait des efforts, met même sa main en entonnoir et se penche encore plus. Il avoue enfin :
- Non… Je suis désolé, je n’entends rien.
- Ben justement… Il n’y a rien à entendre ! Absolument rien ! Il y a pourtant eu un projet d’autoroute que j’ai soi-disant réussi à faire passer par là et on a brassé des sommes énormes… Ah ! Ah ! Ah ! Ah !!!
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