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08.03.2015

Entre la grotte et le pavillon

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Sur un léger repli du terrain, herbeux et fleuri à l’orée des sombres forêts, elle fut longtemps là.
Bien plus d’un siècle sans doute. Elle était faite des éléments résineux qui l’entouraient, elle faisait corps avec eux et j’aimais m’arrêter à ses côtés...
Nous avions ensemble de longues discussions. Elle me parlait des temps d’une Pologne lointaine, qui n'avait plus de nom. Elle avait vu ses paysans courbés sous la misère, rentrant le soir, poussiéreux, mal rasés et fourbus, de leurs champs de sable. Elle me parlait de Reymont, puis des Russes du Tsar, puis des Allemands du IIIème Reich, puis de la botte de Staline et des neiges dont elle tâchait de protéger, tant bien que mal, ses habitants.
De générations en générations, ceux-ci s’étaient partagé ses maigres os.
Avec son toit de chaume véritable, elle avait quelque chose de la construction néolithique. Entre la grotte et la pacotille  des temps post-modernes.
Rudimentaire propriété de pauvres gens, elle était ainsi, à la faveur de sa longévité, devenue un objet d’art, un objet des mémoires englouties, un fossile fleuri.
Et puis, un beau matin, elle s’est envolée. En fumée.
La pelle et les râteaux vers les flammes d’un poêle ou d’une cheminée, l’ont déménagée.
Là où s’achève la mémoire pour l’éternité des cendres.
Dans le léger repli du terrain, herbeux et fleuri à l’orée des sombres forêts, il n’y a plus rien.
Si. Un nain de jardin.
Chaque époque a les œuvres d’art qu’elle mérite, sans doute.

08:54 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Rien ne dure et nous encore moins. Impossible de laisser longtemps des traces de notre passage. Un jour où l'autre, tout finit par s'évanouir, comme ces jours-ci les cités antiques d'Irak

Écrit par : Feuilly | 08.03.2015

Je n'ai jamais été fan de photos, mais celle-là est aujourd'hui précieuse...

Écrit par : Michèle | 08.03.2015

Peut-être eût-il fallu mettre la photo et faire l'économie du texte....

Écrit par : Bertrand | 10.03.2015

Ola hombre que pasa ?

Écrit par : Michèle | 10.03.2015

:))
Mille excuses... Un peu énervé, mais ça me passe aussi vite que ça vient....

Écrit par : Bertrand | 11.03.2015

Les commentaires sont fermés.