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14.03.2018

Bertrand Cantat

texte.jpgJ’entends et je vois ça de ma fenêtre lointaine.
Un homme, un jour, il y a quinze ans, a, au cours d’une dispute, porté des coups à sa compagne, laquelle y a succombé.
Difficile d’imaginer… Moments de folie, d’alcool, de stups, de dérèglement des sens ? Personne, en tous les cas pas moi, est en mesure de savoir exactement.
Ce que l’on sait, ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que cet  homme a commis un crime odieux, insupportable, dégueulasse.
Il ne s’est pas enfui, il ne s’est pas soustrait à la justice, il a été condamné à huit ans de prison, puis, comme tout détenu pouvant y prétendre un jour, il a bénéficié d’une liberté conditionnelle à mi-peine.
Voilà les faits. On en pense ce que l’on veut, ce que l’on peut, mais le misérable crime a été jugé et il a été puni.
Reste la douleur des familles, indélébile, comme toujours, comme partout.
Mais est-ce que la douleur a besoin de la haine et de la vengeance pour devenir un peu moins douleur ?
Et qui sont alors ces cohortes de crétins et de crétines qui, la babine retroussée, la gueule écumant de verte salive, tels des chiens enragés, veulent empêcher le repris de justice de chanter ou de jouer ? De faire son métier, celui-ci fût-il public ?
De se reprendre, justement ?
Qui sont-ils, ces gens ? D'où parlent-ils ?
Ils sont au-dessus des lois, au- dessus des juges d’instruction, au-dessus des juges du siège et des jurés d’assises, au-dessus de tout ; ils sont la mémoire en feu qui se cultive pour elle-même ; Ils  sont les dieux  qui savent et personne, dans un état qui pourtant en a plein la gueule de ses principes, ne vient les contredire et leur rappeler que nul n’a le droit de se substituer au jugement rendu.
J’ai les sentiments personnels que je veux, à moi, pour Bertrand Cantat. Pour l’homme et pour l’artiste.
Je ne dirai pas ces sentiments. Et je pense souvent à cette jeune femme, jolie, talentueuse, dont la course sous le soleil et les étoiles du ciel a été si brutalement interrompue.
Oui.
Et c’est même une des raisons pour lesquelles  je n’ai que mépris et dégoût pour ces émeutiers de westerns série B, pour ces lyncheurs en puissance, ces faiseurs de nœuds coulants, qui, si on leur promettait l’impunité, se feraient bien plus sauvages que le criminel qu’ils poursuivent de leur vindicte.

11:58 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Tags : littérature, écriture, justice |  Facebook | Bertrand REDONNET

20.09.2016

Justice et justiciables

857804-prodlibe-portrait.jpgPiégé par un journaliste, Jean Marc Rouillan a écopé d’un an de prison ferme après avoir passé 25 ans de sa vie dans les geôles de l’État de droit !
Un an de plus pour un mot malheureux, dont il s’est expliqué et qu’il a qualifié  lui-même de « pas très malin.»
Mais dans un monde inversé, le mot coûte plus cher que la chose, l’allusion est plus punissable que le fait.
Cahuzac, lui, n’a rien dit de mal. Et l’État lui en sait gré. Il n’a commis que quelques broutilles, un misérable voleur de poules !
Pensez donc : il a détourné des millions, menti, volé, escroqué et, en plus, il avait pour haute charge ministérielle de poursuivre les fraudeurs. Il était le premier flic de France en matière de fraude fiscale.
L’État de droit, reconnaissant en lui un de ses frères, a demandé trois ans, du bout des lèvres.
Trois ans qu’il ne fera pas, soyez-en certains. Appel, cour de cassation pour vice de forme et autres subtilités ; et même si, par mégarde, il devait assumer sa condamnation, il ferait tout au plus un an et demi, remise de peine, bonne conduite, repentir et balablabla…
Rouillan eût-il ainsi accumulé des millions à la barbe du fisc qu'il aurait pris vingt ans ! C'est sûr...

Qui se sent donc aujourd’hui si peu de respect pour lui-même au point de respecter un tel État et sa justice indépendante ?
Indépendante de l’idée que tout honnête homme doit se faire de la justice, oui, là, on est bien d’accord.

09:47 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : politique, écriture, justice |  Facebook | Bertrand REDONNET

09.07.2014

Réquisitoire -3 -

littérature,écriture,justiceSeptembre égrena jour après jour les poussières d’une chaude fin d’été.
Sur l’horizon cependant le soleil fléchissait et, soudain, surgirent les brouillards d’octobre. La forêt s’embrasa et sur ses lisières les ombres s’allongèrent.
La Toussaint accueillit bientôt les premières grosses gelées de l’hiver ; la pluie et le gris du ciel prirent d’assaut la petite vallée où, chaque matin, Florent guettait maintenant le facteur qui lui apporterait à n’en pas douter, vu la maigreur squelettique de ses revenus, la nouvelle de ce que la République française, ouvrant ses bras secourables, prenait en charge les frais de justice d’un procès ridicule où l’avait acculé un escroc sans honte ni honneur.
Il guetta trois mois. Alors, de guerre lasse, il se fendit d’un coup de fil au greffe du tribunal où dormait son dossier : ça tombait bien ! Le susdit dossier était à l’étude mais, hélas, il manquait des renseignements et on allait lui renvoyer pour qu’il le complète.
Bizarrement, après quasiment un trimestre de silence, on lui renvoya sa demande dans les quarante huit heures…
Dans une case prévue à cet effet,
Florent porta donc les revenus de sa compagne comme l’exigeaient les gens de là-bas, ce qui, à moi, me paraît complètement illégal puisque ce sont des revenus exclusivement polonais et exclusivement soumis à l’impôt polonais et qu’ils n’ont dès lors pas à intervenir en l’état, surtout à charge, pour une demande formulée par un citoyen français en son pays.
C'est ce qu'il me semble... Il eût fallu sans doute se renseigner plus avant.
Bref… Sur ce arriva Noël, puis le Nouvel an et janvier allait tirer sa révérence quand, enfin, Florent, après cinq mois d’atermoiements, reçut sa réponse : Refus net et sans bavures,  plafond dépassé de 20 euros.
Cinq mois d’attente pour s’entendre dire M… dans une formule administrative !

Contre mauvaise fortune, Me Fortuna fit bon gré. L’enrobé affirma que ce serait bien dommage de déclarer forfait maintenant car la partie était quasiment gagnée d’avance. Elle était en tout cas, fort plaidable.
Il fit donc cadeau du montant de la TVA, c’est-à-dire qu’il demanda 600 euros, mais TTC, cette fois-ci. En plus, magnanime, il dit qu’il ne ferait pas assigner la partie adverse par un huissier ce qui éviterait, mon brave et bon monsieur, des frais supplémentaires.
Florent était allé trop loin dans sa démarche. Il avait trop attendu, trop espéré et il lui semblait effectivement inconcevable d’abandonner. Un ami qui nous est commun, un homme de bon cœur, un  grand lecteur en même temps qu'un excellent camarade, lui avança les 600 euros.
Florent était désormais dans la position du tireur qui, ayant chargé son arme, met en joue, retient sa respiration et attend son gibier. Il attendait, il attentait, guettant le moindre bruit…
Mais Me Fortuna ne donnait plus signe de vie, trop occupé sans doute à soutenir d’autres causes rémunératrices, celle-ci ayant déjà porté ses fruits.  On était déjà en mars, Florent envoyait mail sur mail. Rien…. Le baveux se taisait.
Il se fendit quand même d’un mail agacé : « Cher Monsieur, il convient  d’attendre. Salutations… » et, aussitôt, en guise de parole reniée, il expédia la note d’huissier pour assignation à la partie adverse, soit 66 euros !
Florent était plongé jusqu’au cou dans le mensonge et le merdier. Il ne pouvait plus reculer. Il était pris au piège… Les chapeaux mous, ça ne rigole pas… Fallait payer. Assez vite. Avant que la note ne devienne plus salée par le jeu tout en finesse des  intérêts de retard.
Je lui avançai les 66 euros… Il en était à près de 3000 zlotys d’investissement.
Le moral flanchait. L’œuf dans le cul de la poule prenait les allures d’un produit de luxe d’une épicerie fine.
Enfin !
Florent s’écria si fort que je dus brusquement éloigner le portable de mon oreille. Enfin ! Ça passe le 17 mars !
J’étais heureux pour lui…. Heureux de sa joie. Cette affaire dans laquelle il était plongé depuis sept mois maintenant n’avait que trop duré et Florent, le pauvre Florent, le doux rêveur, s’était endetté jusqu’au cou.
Trop duré ? Mais vous rigolez ?!  Nous n’en sommes encore qu’aux amuse-gueule.
Florent, lui,  croyait atteindre aux rivages.
Il avait pourtant devant lui un océan à traverser ; un océan dont il ne soupçonnait rien ; un océan agité par des vents contraires soulevant des montagnes, des vagues et des écumes d’une imbécillité crasse !

Affaire à suivre...

10:53 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, écriture, justice |  Facebook | Bertrand REDONNET

04.07.2014

Réquisitoire - 1 -

Ensuring-Justice-for-Victims-and-discredit.jpgEn portant à votre connaissance l’histoire malencontreuse advenue à un ami, je veux dénoncer avec force ce poncif érigé en dogme républicain : l’indépendance de la justice.
Mais comprenons-nous bien ! Je veux dénoncer cette indépendance non pas par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif - règle sacro-sainte de la séparation, qui, si elle était effectivement de mise, serait un gage réel d’une saine démocratie - mais pour son indépendance totale, jusqu’au mépris du seigneur pour son paysan, par rapport à ceux dont elle a en charge de régler les intérêts conflictuels : les citoyens.
Il manque assurément à cette institution séculaire des comités de citoyens qui, sans pour autant avoir droit de regard sur les instructions en cours, les enquêtes, les tenants et les aboutissants d’une affaire appelée à être plaidée, veilleraient à ce que les tribunaux et tous ceux qui en vivent et gravitent autour, notamment les avocats chafouins, fassent leur métier proprement, en respectant les justiciables plutôt qu’en les traitant comme des sous-merdes et des ignorants.
Cette histoire lamentable est une illustration de ce que la justice ne «souffre pas tant d’un manque de moyens» comme l’affirme avec facilité La Garde des Sceaux, ramenant tout, en bon serviteur d’une République décadente, à une histoire de gros sous, mais bien d’une impéritie, d’un incommensurable orgueil et d’une fourberie époustouflante de ceux qui œuvrent en son sein.
Cette justice est un électron libre, un monstre froid qui n’a de comptes, semble-t-il, à rendre à personne.
Bref, un Etat dans l’Etat qu’il faudra bien un jour que les hommes de bonne volonté retrouvant leur dignité se décident à juger, voire à condamner, à la faveur de ce mouvement de perpétuel boomerang dont se nourrit l’Histoire.

Mon ami s’appelle Florent.
Je l’ai rencontré il y a trois ans. Il habite la Pologne, à deux cent cinquante kilomètres au sud de chez moi.
Le fait d’être tous les deux Français sur une même terre étrangère nous a évidemment rapprochés au début… Mais pour forger une amitié, il faut avoir autre chose à échanger qu’une carte de nationalité.
Florent est un ami pour une foule de raisons.
Je passe là-dessus. Là n’est pas mon propos. Suffit de savoir ceci : l’eussé-je rencontré en Poitou-Charentes qu’il eût été pareillement mon ami.

Il y a un an environ, fin juillet, nous avons passé deux jours ensemble. Chez lui. Il faisait une chaleur épouvantable et nous sortions très peu, quoique son environnement, sauvage et montagneux, soit propice à la balade et à la rêverie contemplative.
Florent, d’ailleurs, le peint avec bonheur, cet environnement, car il a un talent certain pour la peinture, art de l’histoire duquel il est un parfait érudit. Il m’en apprend beaucoup et il est intarissable sur le sujet.
Nous ne sortions pas beaucoup, donc, et mon ami d’ordinaire si disert, était d’humeur plutôt morose. Pas désagréable pour un sou, non, mais plus silencieux que de coutume, comme préoccupé.
Tant que je finis par lui demander s’il avait des ennuis, auquel cas je pourrais peut-être lui donner un coup de main, dans la limite de mes maigres possibilités.
Florent hésita longtemps avant de me confier, avec beaucoup de précautions et en tournant la cuillère autour du pot, comme s’il avait honte ou comme s’il avait l’impression de se mettre à poils, qu’il avait vendu trois toiles à un individu, un périgourdin comme lui, que celui-ci lui avait demandé de lui octroyer la possibilité de payer en trois fois, qu’il lui avait établi un échéancier signé d’un avocat et lui avait fait un premier versement de 3000 euros lors de la livraison.
Mais le terme de la deuxième échéance, également de 3000 euros, était passé et rien n’était venu.
Or, Florent est un homme sans le sou, un homme sans budget fixe, un pauvre qui s'en fout de l'être mais qui comptait cette fois-ci sur son argent pour partir à l'automne respirer un peu l’air du pays dans son Périgord natal, et, même, faire quelques travaux dans sa charmante petite maison. De bois, comme la mienne.
Sur mon insistance, il me montra cet échéancier, effectivement établi par un avocat de Périgueux, Maitre Bartaclay :
8000 euros payables en trois fois, soit 3000 en juillet 2012, 3000 en juillet 2o13 et le solde de 2000 en juillet 2014.

Mais, contacté, le débiteur, avait proprement envoyé promener mon ami. Manifestement, Florent s’était fait entuber de 5000 euros et il n’avait plus que ses yeux pour pleurer n’ayant, lui, signé aucun papier, pas même un certificat de vente.
Du Florent tout craché, absolument ignorant des us et coutumes de la vente à crédit, peut-être même de la vente tout court et, surtout, artiste assez naïf pour être tombé dans un panneau aussi grossier.
Ce dont je suis incapable de le blâmer...

Affaire à suivre...

14:11 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, écriture, littérature, politique |  Facebook | Bertrand REDONNET

03.07.2014

Renart et Chats fourrés

220px-Antoine_Portail.jpgLa sympathie que m’inspire Nicolas Sarkozy n’a à peu près d’égale que celle que m’inspire une épine plantée dans mon talon.
Mais l’honnêteté de ceux qui ont décidé de lui faire rendre gorge m’inspire, elle, que du dégoût.
Sarkozy a une qualité que les autres n’ont pas : il ment mal. Il ment comme un bonimenteur de foire, comme un camelot.
Les autres, en face, mentent avec plus de brio. C’est la raison pour laquelle ce sont eux, plus que l'évident bonimenteur, qui méritent d’être partout dénoncés.
Sauf évidemment pour les petits soldats de plomb socialistes pour lesquels un chat n'est un chat que lorsque cela les arrange. C'est-à-dire chaque fois qu'il s'agit de valider une contre-vérité.

Commençons par écouter une seconde un gars du Syndicat de la Magistrature :

« […] un juge, même syndiqué, n'en est pas moins impartial 

  " L’ancien chef de l’état fait l'amalgame entre la critique par un syndicat, personne morale, d'une politique menée et l'action d'un magistrat directeur d'enquête, dans le cadre de ses fonctions "

Diantre ! Mais qui est donc ce magistral magistrat ? Quel est cet homme ? Qui est ce surhomme ? Quel est ce funambule de génie ? Qui est cet être immatériel, coupé en deux, dichotomique, sans âme ?  De quelle galaxie miraculeuse a t-il été débarqué chez nous-autres ?

Je me souviens plaisamment de certains collègues de l’administration qui, sans doute accablés par l’inconfort  de leur conduite au bureau, disaient :
-         Je ne suis pas du tout comme ça chez moi.
Et moi de leur dire inlassablement :
-         Vous êtes vous dès lors demandé à quels moments de votre vie vous étiez le plus authentique ? Le plus chez Vous, dans votre peau ?  Côté cour ou côté jardin ?
Car un homme est un homme, entier, un Lui indissociable d’un Je, à moins qu’il ne soit un parfait schizophrène.

Alors, Messieurs du Syndicat de la Magistrature, faites votre office, faites-le comme vous voulez, salement ou proprement, mais de grâce ne rajoutez pas à la pollution délétère de notre triste époque la pollution ridicule d’une impossible, d’une inconcevable philosophie pour qui sait peu ou prou ce que veut dire le mot humain.

Je le connais bien votre métier. Souvent je me suis frotté à votre rugueuse hermine.
Et, très récemment, un ami, un grand ami, peut-être le seul qui me reste sous les étoiles de ce monde, m’a fait le récit écrit et affligé d’une mésaventure rocambolesque qui vient de lui advenir après qu'il eut commis la monumentale erreur d’aller vous demander conseil pour une broutille.

Cet ami que vous avez bafoué, méprisé, m’a permis, se disant mal à l’aise dans l’écriture publique,  de reproduire ici son histoire.
Je le ferai
à partir de demain d'ici quelques jours, en trois ou quatre épisodes.
Parce qu’elle mérite d’être livrée  à la publicité
par le menu, son histoire.
Elle vaut, à mes yeux, bien plus que toutes  les professions de foi, les déclarations, l’énoncé des grands principes et surtout, chose que vous connaissez à merveille,  tous les effets de manche…
Elle me navre bien plus que les démêlés de Sarkozy avec vous qui vous emmêlez les pinceaux.
C’est de la vie, de l’empirisme pur, qui, sans appel, vous dénonce et vous accuse, Vous et tous ceux qui autour de vous gravitent en jonglant avec les mots de la  loi...

14:00 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, justice, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET