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03.07.2014

Renart et Chats fourrés

220px-Antoine_Portail.jpgLa sympathie que m’inspire Nicolas Sarkozy n’a à peu près d’égale que celle que m’inspire une épine plantée dans mon talon.
Mais l’honnêteté de ceux qui ont décidé de lui faire rendre gorge m’inspire, elle, que du dégoût.
Sarkozy a une qualité que les autres n’ont pas : il ment mal. Il ment comme un bonimenteur de foire, comme un camelot.
Les autres, en face, mentent avec plus de brio. C’est la raison pour laquelle ce sont eux, plus que l'évident bonimenteur, qui méritent d’être partout dénoncés.
Sauf évidemment pour les petits soldats de plomb socialistes pour lesquels un chat n'est un chat que lorsque cela les arrange. C'est-à-dire chaque fois qu'il s'agit de valider une contre-vérité.

Commençons par écouter une seconde un gars du Syndicat de la Magistrature :

« […] un juge, même syndiqué, n'en est pas moins impartial 

  " L’ancien chef de l’état fait l'amalgame entre la critique par un syndicat, personne morale, d'une politique menée et l'action d'un magistrat directeur d'enquête, dans le cadre de ses fonctions "

Diantre ! Mais qui est donc ce magistral magistrat ? Quel est cet homme ? Qui est ce surhomme ? Quel est ce funambule de génie ? Qui est cet être immatériel, coupé en deux, dichotomique, sans âme ?  De quelle galaxie miraculeuse a t-il été débarqué chez nous-autres ?

Je me souviens plaisamment de certains collègues de l’administration qui, sans doute accablés par l’inconfort  de leur conduite au bureau, disaient :
-         Je ne suis pas du tout comme ça chez moi.
Et moi de leur dire inlassablement :
-         Vous êtes vous dès lors demandé à quels moments de votre vie vous étiez le plus authentique ? Le plus chez Vous, dans votre peau ?  Côté cour ou côté jardin ?
Car un homme est un homme, entier, un Lui indissociable d’un Je, à moins qu’il ne soit un parfait schizophrène.

Alors, Messieurs du Syndicat de la Magistrature, faites votre office, faites-le comme vous voulez, salement ou proprement, mais de grâce ne rajoutez pas à la pollution délétère de notre triste époque la pollution ridicule d’une impossible, d’une inconcevable philosophie pour qui sait peu ou prou ce que veut dire le mot humain.

Je le connais bien votre métier. Souvent je me suis frotté à votre rugueuse hermine.
Et, très récemment, un ami, un grand ami, peut-être le seul qui me reste sous les étoiles de ce monde, m’a fait le récit écrit et affligé d’une mésaventure rocambolesque qui vient de lui advenir après qu'il eut commis la monumentale erreur d’aller vous demander conseil pour une broutille.

Cet ami que vous avez bafoué, méprisé, m’a permis, se disant mal à l’aise dans l’écriture publique,  de reproduire ici son histoire.
Je le ferai
à partir de demain d'ici quelques jours, en trois ou quatre épisodes.
Parce qu’elle mérite d’être livrée  à la publicité
par le menu, son histoire.
Elle vaut, à mes yeux, bien plus que toutes  les professions de foi, les déclarations, l’énoncé des grands principes et surtout, chose que vous connaissez à merveille,  tous les effets de manche…
Elle me navre bien plus que les démêlés de Sarkozy avec vous qui vous emmêlez les pinceaux.
C’est de la vie, de l’empirisme pur, qui, sans appel, vous dénonce et vous accuse, Vous et tous ceux qui autour de vous gravitent en jonglant avec les mots de la  loi...

14:00 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, justice, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Le mensonge ? Il est partout, Bertrand. C'est un moyen de survie dans le meilleur des cas et pour le reste une habitude de pouvoir. Il ment mal, Sarkozy ? Et alors, puisqu'il trouve des gens pour mordre à ses bobards, je me demande quel sursaut éthique lui ferait soudainement coïncider les fins et les moyens, bien que, au bout du compte il se rapproche de bien de révolutionnaires pour qui cette confusion - "habitus" chez l'un, parfois choisie chez les autres - est une ligne idéologique. La pratique du mensonge est consubstantielle de celle du pouvoir, y renoncer c'est revenir à la nudité de ses principes exposés à tous. Pas sûr que ça plaise.
Victime d'un avocat, uh ?
On anticipe aisément le résultat...

Écrit par : Le Tenancier | 04.07.2014

Cher Tenancier, "le mensonge est consubstantiel du pouvoir", oui. Absolument. Un politicard qui ne mentirait pas serait comme un coureur du Tour de France qui refuserait la p'tite dose... Vite largué par le peloton.
"Victime d'un avocat", certes, mais surtout de la foutaise de ces tribunaux qui... La suite bientôt :))

"[...] faites votre office, faites-le comme vous voulez, salement ou proprement, "
A quel auteur que nous aimons tous les deux particulièrement, cette allusion à peine voilée, Tenancier ?
Bien à vous

Écrit par : Bertrand | 04.07.2014

"Il y a des voleurs qui remettent tout en ordre, dans les maisons qu'ils visitent. Moi, jamais. Je fais un sale métier, c'est vrai ; mais j'ai une excuse : je le fais salement."
Georges Darien : Le Voleur

Écrit par : Le Tenancier | 04.07.2014

Tout à fait, Tenancier... Merci de cette belle complicité.

Écrit par : Bertrand | 04.07.2014

La parole judiciaire est la dernière, avec celle, législative, à pouvoir - tout en étant par nature relative-, se donner des allures d'absolu. Comment imaginer cinq minutes que puisse exister une indépendance entre de telles rivales ?
On se souvient des démêlés de Louis XIV avec les juges jansénistes. Cette affaire Sarkozy est une façon de rejouer la chose, sur le mode de la farce carnavalesque digne du monde dans lequel nous nous trouvons.
Nous suivrons avec intérêt les démêlés de votre ami Florent.

Écrit par : solko | 04.07.2014

"... des allures d'absolu..."
C'est exactement ça.

Le républicain sur les pas de l'aristocratie.

Écrit par : Bertrand | 06.07.2014

Les commentaires sont fermés.