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15.02.2016

Lecon d'ortografe - 2 -

Dans un texte officiel, L’Académie française s’explique sur la prétendue réforme de l’orthographe, consacrant avec juste raison la souveraineté inaliénable de l’usage et du temps et condamnant sans ambages tout autoritarisme « à la petite semaine. »
Par ailleurs,  Madame Hélène Carrère d'Encausse, (merci au camarade Feuilly), secrétaire perpétuel, dément toute implication dans les récents développements de ces élucubrations de 1990.
Alors, qu’est-ce qui a bien pu péter dans le citron des éditeurs de manuels scolaires, hein, pour la rentrée 2016 ?
Depuis quelles écuries d’Augias braient les ânes qui se proposent de nettoyer ainsi notre langue de tout « son fumier historique et culturel »  ?

Je me le demande bien …

écriture,littérature

 

11:52 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Ce qui nous manque Bertrand, c'est l'histoire de l'orthographe de la langue française. Sais-tu qu'en 1878, dans le dictionnaire qu'a connu Proust, on avait nénufar ? De sa première à sa septième édition incluse (1878), le dictionnaire de l'Académie l'a écrit nenufar, puis nénufar. C'est dans sa huitième édition (1932-1935) que l'Académie lui substitue brutalement la forme nénuphar.
C'est dans "Conversations sur la langue française" (ils conversent dans les jardins de Paris -un jardin, un chapitre -), de Pierre Encrevé et Michel Braudeau (Gallimard 2007) que l'on trouve une mine d'informations sur notre langue.

La seule chose contre laquelle je me battrais serait une simplification outrancière qui tuerait les mots. Elle n'arrivera pas.
Et puis sais-tu que les prescriptions académiques ne concernent que l'enseignement, c'est pourquoi ce sont les éditeurs de livres scolaires qui renouvelant leurs éditions, appliquent les consignes de 1990 ?
Aucun écrivain n'est par exemple tenu d'appliquer la règle de l'accord du participe passé avec le COD placé avant le verbe avoir. Aucun scripteur dans son écriture privé, non plus.
La langue est vivante, soyons-en heureux !

Écrit par : Michèle | 22.02.2016

Quant à Mme Hélène Carrère-d'Encausse, son anti-communisme rabique me révulse :)

Écrit par : Michèle | 22.02.2016

Que la langue vive, les vivants qui l'aiment ne peuvent que s'en réjouir.
Mais là n'est pas le problème à mon sens.
Le problème est quelle genre de vie on veut lui faire vivre.
Nénufar. D'accord, je l'apprends. Mais il se trouve - ça va t'étonner sans doute :)) - qu'en 1878 je n'étais pas encore né et que je ne me suis donc jamais servi de cette graphie ! Que mon existence n'a toujours vu que des nénuphars et jamais de nénufars.
Que la graphie s'est ainsi formée dans ma tête pour dire cette fleur. Et ça me révulse dès lors qu'on veuille m'enseigner maintenant que tout ça n'a aucune importance, que les règles sont anachroniques, anormales.
Mais ce qui me dégoûte le plus, je crois, c'est qu'on ne sait pas d'où vient la volonté.
NVB dit qu'elle n'y est pour rien, L'Académie itou. Alors, dans ce cas-là, que l'une et l'autre nous foutent la paix, nom d'un chien !

"Aucun écrivain n'est par exemple tenu d'appliquer la règle de l'accord du participe passé avec le COD placé avant le verbe avoir." Là, je m'étonne. Pourquoi ?
Un écrivain n'est-il pas tenu de respecter un cadre grammatical acquis par l'histoire et l'usage ?

Et puis, surtout, pourquoi maintenant ? Quelle volonté se cache derrière cette magouille d'épuration ?

Écrit par : bertrand | 22.02.2016

Je comprends. Je te répondrai plus longuement tout à l'heure.
Pour l'heure je te dis que le plaisir que tu as à lire Michelet est le même qu'il y a à savoir que le passage à nénuphar n'a pas été justifié. C'était de l'arbitraire.
Le monde a existé avant nous et si nous étions lecteurs de Proust, nous ne serions pas rebutés par nénufar :)))

Écrit par : Michèle | 22.02.2016

"Pour l'heure je te dis que le plaisir que tu as à lire Michelet est le même qu'il y a à savoir que le passage à nénuphar n'a pas été justifié."

Tout à fait, tout à fait.Nous sommes dans l'historique.

Écrit par : bertrand | 22.02.2016

J'ai oublié et je voulais dire :
Le nénuphar est un mauvais exemple. Tu dis donc : "le passage à nénuphar n'a pas été justifié."
Le Dictionnaire culturel de la langue française précise bien : le ph n'est pas étymologique.
Ce qui voudrait dire que la réforme proposée en revient aux sources.
Que nenni puisque certains accents circonflexes, historiquement et étymologiquement justifiés, eux, se proposent de sauter.
Et c'est ça qui heurte : ça ressemble à du bricolage.

Écrit par : bertrand | 22.02.2016

Je n'ai pas dit que la réforme était un retour aux sources . Ce n'est vrai que pour nénuphar. Elle se veut une simplification ce qui est une ânerie. Certaines des propositions sont déjà passées dans les moeurs depuis 2008 où certains manuels les ont intégrées. Je renacle pour ma part à écrire événement avec accent grave. Je ne peux avec le smartphone mettre le circonflexe sur renacle. Bref.
Je ne sais plus ce que je voulais développer hier ça reviendra.

Écrit par : Michèle | 23.02.2016

On sait bien que quelque part le code orthographique (comme tous les codes) est un peu arbitraire (encore que... nos accents circonflexes témoignent de l'évolution de la langue). Il n'empêche qu'à un moment donné, tout le monde respecte les mêmes règles. Or ici on veut changer ces règles. Comme le dit l'Académie, si l'usage le permet et le consacre, d'accord, mais venir imposer un changement par principe me semble une démarche aussi arbitraire que le code qu'elle veut réformer. Et comme dit Bertrand, quelle est la volonté cachée la-dessous ?

Écrit par : Feuilly | 23.02.2016

Les commentaires sont fermés.