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05.02.2016

Lecon d'ortografe

3156066257_d32a25af3e.jpgL’écrivain use, avec délectation, de la langue établie par des siècles de pratique sociale et d’histoire. Il trempe sa plume dans du jus concentré d'Histoire, stricto sensu.
Mais il n’est pas pour autant un linguiste. Il sait le bon usage sans nécessairement en connaître tous les tenants et aboutissants.
Il sait aussi que sa langue vit, qu’elle évolue, se transforme, parce qu’elle est censée être la messagère d’une conscience d’époque, toujours caduque. Il lui suffit pour s'en convaincre d’ouvrir une page de Rabelais, Montesquieu ou  Rousseau.
Ce qui lui répugne, par contre, c’est que sa langue soit décrétée… En tant qu’artiste et historien, il trouve nénuphar plus beau, plus éloquent que nénufar, et ce n’est pas une péronnelle, petit soldat de plomb d’un pouvoir délétère, qui va lui dicter comment il doit inscrire ses mots dans une évolution, comment il doit orthographier son art. Oui, je sais, le Ministère affirme qu’il n’y est pour rien. Ce serait là une initiative des éditeurs de manuels scolaires pour la rentrée 2016, qui auraient décidé, comme ça, tout d ‘un coup, sans pression extérieure, d’appliquer une réforme édictée en 1990. Sous un autre gouvernement socialiste, mais ce n’est sans doute là que pure coïncidence.
On se demande tout de même bien pourquoi ils ont attendu 26 ans, ces chers éditeurs !
On sait, tout le monde sait, que l’accent circonflexe est très souvent le vestige archéologique d’un « s » tombé en désuétude. C’est beau. Oui, moi, je trouve ça beau… J’ai l’impression d’écrire en communiquant avec une certaine conscience de mes ancêtres des temps reculés.  D'écrire le paragraphe d'un roman éternel.  La réforme se propose donc, en beaucoup de points, d’effacer la mémoire de la langue. Tiens, tiens… Effacer la mémoire. On dira ce que l’on voudra mais ça ressemble beaucoup aux préoccupations socialistes, ça, qui voudraient, par exemple, que l’Histoire de France débutât le 14 juillet 1789 et faire fi de tout ce que doit cette Histoire à l’Histoire de la chrétienté.
Mais passons. Nous tomberions très vite dans la mauvaise foi, si j’ose dire…
Parmi les arguments avancés par les partisans de ce bidouillage artistique, j’en ai lu un qui m’a bien fait sourire. Celui d’un académicien, peut-être : Il y avait des anomalies historiques, dans notre langue.
Mais ce brave monsieur oublie, ou plus sûrement a toujours ignoré, que l’histoire fourmille d’un nombre incalculable d’anomalies, consacrées par la mémoire. Partout.
Par exemple et par hasard, François Hollande est une anomalie en tant que président de la république de France. On ne le sait que trop : sans la fellation volée par  Strauss-Kahn, son camp n’en aurait pas même voulu comme candidat!
Est-ce à dire que les manuels d’Histoire du futur rayeront son nom de la liste des présidents ?  J’en doute fort. Et en dépit du peu de sympathie que m’inspire le bonhomme, j’espère bien que non.
Parce que savoir Hollande, Fabius et Belkacem, c'est savoir beaucoup l'époque.

12:22 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

sa veu dir kwoi "servitude" ? Pis "ignorance" sui pa sûr nom plu..-)

Écrit par : cleanthe | 07.02.2016

Servitude veux dire "l'éta de celui ki n'ait pas libre"
Ignorant, lui, veux dire : qui sé rin

Mais, en bon français,cher Cléanthe, on dit que le savant est celui dont l'ignorance a quelques lacunes :)

Écrit par : bertrand | 08.02.2016

Les commentaires sont fermés.