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30.12.2011

Et d'une autre !

littératureEt oui, en voilà encore une qui nous file entre les doigts, qui se faufile subrepticement par la porte laissée entrouverte et qui nous emmène une marche plus bas sur l’échelle posée, dès le début, au fond du puits !
Je n’ai jamais trop su, voyez-vous, ce qu’on s’obstinait à fêter à la Saint-Sylvestre, si c’était bon débarras ou bienvenue ! Si on célébrait un enterrement ou une naissance, si on faisait valser dans les bulles du champagne - souvent frelaté- les draps d’un berceau ou les plis d’un linceul.
Optons pour les draps du berceau ou alors ne fêtons rien, me suis-je toujours dit. Car une année qui s’achève, même mauvaise, c’est toujours une année de moins à vivre et c’est profondément triste. Une enjambée supplémentaire, faite de trois cent soixante cinq petits pas, vers une date que seul précisera le hasard ou le destin. Les mathématiques de la vie sont comme les sots, qui sont implacables et rancuniers.
Privilégier le berceau et regarder devant, alors ? Pas sûr d’y voir trop clair pourtant. Le devant fourmille toujours d’espoirs, de projets, de surprises, bonnes ou mauvaises…Laissons venir. Tout ça viendra bien assez tôt ou ne viendra pas du tout, d’ailleurs.
Regarder derrière ? Oui, c’est peut-être mieux. Tournons-nous donc un instant vers l’enterrement, mais sans rien fêter. Mangeons notre lapin en silence, comme dirait le Tenancier. Derrière, au moins, on voit quelques traces laissées dans la neige et la poussière. Devant, la neige n’est pas tombée et la poussière pas déposée encore, alors dans quel discours inscrire sa promenade, sinon dans celui, toujours lénifiant des promesses faites à soi-même ?

En 2011, donc, j’ai mis ou remis en ligne 229 textes et, si j’en crois les chiffres de Hautefort (oui oui, pas de messe ! je sais qu’ils sont à prendre avec précaution mais ils indiquent au moins une tendance) vous seriez maintenant 3000 visiteurs sur l’Exil, alors que vous étiez à peine 2000 au début de l’année. Je vous en remercie, chacun individuellement, et, vous sachant gré de votre fidélité, je me félicite en même temps de la mienne à votre égard.
J’ai publié en juillet Le Théâtre des choses, recueil de 10 nouvelles, à l’enseigne des éditions Antidata, recueil qui, selon Philip Seelen est ce que j’ai fait de mieux jusqu’à maintenant en matière d’édition et, selon son compère JLK, recueil qui est «excellent». Plaisir, donc. Beaucoup de plaisir, eu égard à la qualité du jugement littéraire des deux camarades suisses. Vanité diront les fâcheux et je leur concéderai bien volontiers. Je dirais plutôt satisfaction et fierté personnelles, mais bon, on ne va pas chipoter.
D’autres échos sont venus, Elisabeth Legros-Chapuis, Marc Villemain, Solko (un peu mitigé), Stéphane Beau dans le Magazine des livres, Patrice Revert dans la Nouvelle République…Et des mails privés.
Le livre semble vivre sa petite vie de livre. Je saurai tout ça en fin d’année.
Voilà pour le chapitre des satisfactions. Passons à celui des déconvenues, qui risque d’être beaucoup plus long.

- Grosse déception en février lors d’une brouille violente avec un ami du net, suite à une entorse faite, à mon sens, à la déontologie du net, justement, par un étalage public à peine voilé d’un malentendu privé. J’ai réagi violemment, avec colère, et ce fut sans doute  mon grand, très grand tort. Il eût mieux valu régler ça par mails privés. Erreur de ma part, donc, et rupture. Dommage. Il n’y avait pas mort d’homme et j’avais en estime le susdit internaute. Mais si je suis capable de reconnaître les dérapages de mes colères, je souligne que mon ex-copain n’a jamais su reconnaître, ne serait-ce que d’un petit mot, le caractère désobligeant de son intervention. J’ai essayé, beaucoup plus tard, de tendre la main. Sans résultat. Alors, si les coléreux sont des gens en proie à une courte folie, les calmes, eux, sont sans doute de sourds volcans de rancune, ce qui n’est pas beaucoup plus reluisant et même beaucoup moins transparent. Au moins, moi, on sait qui je suis.
Mais je regrette cette brouille.


- La deuxième brouille, plus grave, plus conséquente, et que je ne regrette nullement celle-ci, est celle qui est intervenue en juin entre mézigue et François Bon. J’en ai souffert. A deux niveaux. D’abord parce que la mise en évidence de la supercherie faisait s’écrouler en moi un espoir né en mars 2008 quant à la qualité revendiquée de ce monsieur. Ensuite parce que -  même si une quarantaine de mails réclamant l’anonymat sont venus m’apporter, soit leur franc soutien, soit leur compréhension embêtée - le débat sur internet n’a pas été celui que j’espérais. Beaucoup, dont j’estime l’écriture engagée, ont tout simplement fermé leur gueule, alors que le problème soulevé n’était pas, à mon sens, un problème Redonnet/Bon, mais le problème plus général de la fourberie en matière d’édition et d’écriture, donc un problème où chacun, écrivant et lecteur, aurait dû s’engager. Comme quoi on ne s’engage bien souvent que pour des causes qui ne mangent pas de pain et la déception que j’en ai éprouvée est encore vive en moi. A tel point que je ne lis plus que d’un œil distrait les différentes critiques du monde faites par les bloggeurs et autres écrivains, et en chantonnant toujours in petto ces vers posthumes de Brassens :

J’ai conspué Franco, la guitare en bataille,
Durant pas mal d’années,
Durant pas mal d’années !
Faut dire qu’entre nous deux, simple petit détail,
Y’avait les Pyrénées
Y’avait les Pyrénées !

Dans cette brouille, je rends cependant honneur et amitiés à certains, au premier rang desquels Ard et Yves Letort, alias le Tenancier, qui ont opposé à François Bon la force d’arguments véritables, auxquels l’intéressé n’a su répondre que par une fuite honteuse ou des propos scandaleusement désastreux. Tout cela est conservé dans les commentaires, catégorie, «Publie.net, une étrange coopérative».

- Autre déconvenue : le refus par les éditions du Sonneur - seul éditeur à qui je l'ai présenté à part Monti qui n'a même pas daigné répondre - de mon roman, écrit fin 2009, début 2010. Refus motivé par «une lenteur un peu ennuyeuse du récit et une écriture quelque peu obsolète ». Juste critique sans doute, mais étonnante de la part d’une maison sérieuse, bonne, et dont le catalogue est principalement constitué d’auteurs anciens. Ceci étant dit, je rends fraternellement honneur à Marc Villemain - de ces éditions du Sonneur - Marc, qui, par ailleurs apprécie mon écriture - de ne pas avoir fait jouer le copinage, dont il a horreur et dont il sait que ce genre de pratique me révulse.
Pas certain que d’autres que lui ou moi auraient eu tant de scrupules. Mais bon...
Je viens donc de retravailler ce long roman, lent et obsolète…A qui vais-je le proposer ? Je n’en sais rien. Tout ça se fera sur un coup de tête, comme d’hab,  ou ne se fera pas.
Mes engagements successifs pour une transparence dans l’édition où l’auteur ne serait pas méprisé par un silence dont il se fait complice, m’ont évidemment fermé pas mal de portes. Je ne suis pas de ceux qui font les omelettes virtuelles sans casser les œufs.
Sinon, ce roman, je vous l’offrirai peut-être gratuitement ici, tenez, si je n'ai pas le goût de fouiller dans les adresses d'éditeur ! Ah, sainte gratuité ! Générosité ! J’ai abordé, tout dernièrement, le problème de la gratuité des blogs. Je vous invite vraiment à lire ici, dans les commentaires, la réponse que vient de me faire Stéphane Beau. Très juste. Et nous, bloggeurs, n’avons pas à faire les fiers et à critiquer le monde avec notre pédanterie…Vraiment pas.

Voilà... Ah, j'allais oublié, la souscription. On se dirige tout droit vers un bide ridicule : 18 souscripteurs, que je remercie quand même. Une idée qui finira donc bientôt, très certainement, au chapitre des morts-nés. Coléreux, moué ? Oui,  mais aussi et quand même indécrottable naif !
Que te souhaiter, cher lecteur,  pour cette nouvelle année qui n’aura sans doute de nouveau qu’une parcelle nouvelle de la fuite du temps ?
Je te souhaite ce que tu souhaites, simplement, et si tu ne souhaites rien, si tu préfères sagement laisser et voir venir, au feeling, je te souhaite quand même ce qui, de plus en plus de façon négative constitue dans nos sociétés, le bonheur : l’absence de tourments et de souffrances, morales ou physiques. Qui que tu sois et quels que soient les sentiments que tu nourris à mon égard.

Amitiés

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10:53 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Ah, mon brave, l'édition... l'édition... si tu savais... Hors des coteries, point de salut...

REPONSE DE BERTRAND :

Mais, mon brave, rien là-dedans que je ne sache déjà, hélas !

Écrit par : kohnlili | 30.12.2011

Bonne fin d'année à toi Bertrand. Cette photo est très belle.

REPONSE DE BERTRAND :

Olé une photo de "ma" campagne polonaise...

Écrit par : Sophie | 30.12.2011

Let bygones be bygones, disent les Anglais. Et se dire que le meilleur est toujours à venir...
Amitiés.


REPOPNSE BERTRAND :

Oui, on peut toujours se le dire, Philippe. Je me le dis souvent d'ailleurs...
Amitiés

Écrit par : nauher | 31.12.2011

Chaque année, nous nous posons effectivement la même question : que doit-on fêter ? La fin de l'année précédente, ou le début de l'année suivante ? Moi, je dis : c'est selon... Selon qu'on sort d'une mauvaise -auquel cas, on mise tout sur la suivante, c'est bêtement humain- ou d'une bonne année . Mais quels que soient nos états d'âme et nos réflexions, le résultat est le même : on est obligés d'y passer... Bon an, mal an... Etant dotée d'un tempérament désespérément optimiste je préfère la vision -que vous décrivez si bien- de l'espace vierge qui se présente à nous. Même si cela reste très symbolique, et participe d'une naïveté déconcertante, je me laisse donc gruger par la promesse autosuffisante de jours meilleurs.
Ce que je vous souhaite également du fond du coeur. Bien à vous.
(vous parlez de souscription, mais j'ai beau cliquer sur l'espacé réservé à gauche pour savoir ce qu'il en est : rien ne se passe !)

REPONSE DE BERTRAND :

Merci de vos apprécitions et de vos souhaits.
Il n'y a pas de lien, effectivement, sur l'affichette en marge.
Vous pouvez lire le texte , ici : http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2011/12/16/petite-lettre-ouverte.html

Bien cordialement à vous

Écrit par : Rozven | 31.12.2011

La gratuité et la vanité ne sont pas mes mêmes mamelles. Je sais pas si je serais capable d'écrire un bon bouquin, je sais que les circonstances de la vie auraient pu me permettre d'être édité. Il y aurait eu un bouquin de plus sur les consoles des libraires , dans les stocks d'invendus,chez les soldeurs et,enfin ,au pilon, la fosse commune des vanités littéraires.Ma vanité flattée m'aurait fait frayer des chemins pavés d'orgueil et de suffisance. Au pont où j'en suis, je ne risque plus rien et je me suis enrichi d'autres expériences,certes fort amères , mais qui apprennent beaucoup, sur le bestiaire humain. Je serais payé pour ce que j'écris, ma foi, j'accepterais. La pauvreté n'est pas un vice, c'est pire! Je serais, probablement, plus exigeant avec moi-même au point qu'en définitive,je n'écrirais pas.Par contre, si je perçois bien les impasses de la vanité, je sens que la gratuité,dans l'échange, est essentielle. Mais je n'aime pas être plagié, ce qui est désagréable. J'ai eu à supporter un paon qui s'était approprié un de mes textes,s'en faisait gloire, l'auditoire ne comprenait pas ma bouderie ironique ou compatissait, embarrassé mais sans s'engager quoique convaincu.
L'écriture est un échappatoire, il faut bien qu'il y ait des raisons de s'échapper.
Continuez de méditer, peut être, serez vous de nouveau édité avec des lecteurs en suffisance pour vous ouvrir d'autres champs de méditation.

REPONSE DE BERTRAND :

Cher Patrick, écrire un bon bouquin et être édité n'est parfois pas compatible. En revanche, en écrire un mauvais et rencontrer le succès, ça, oui, c'est assez souvent en phase.
Amitiés.

Écrit par : patrick verroust | 31.12.2011

Ah Monsieur Bertrand, il existe pléthore d'éditeurs indépendants... Vous avez raté le Salon "L'Autre Livre" il y a quelques semaines, qui vous aurait permis de prendre contact avec des tas de gens intéressants pourvu que vous ne fussiez point alors en exil dans les Marches de l'Est (tout ceci pour l'écriture obsolète).
Tous mes vœux, cher Bertrand !


REPONSE BERTRAND :

Ah, salut à vous, cher Tenancier et je vous souhaite des choses bien pour ces 366 jours qui viennent et pour les autres qui suivront aussi, d'ailleurs. !
J'avais vu entre les Feuilles d'automne se profiler le salon de l'Autre livre...Mais, hélas, pour motivé que je sois ( très obsolète aussi, ça), faire 5000 Km, ça démotive !
Bien à vous, Yves !

Écrit par : Le Tenancier | 04.01.2012

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