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13.07.2017

La marchandise, le spectacle, les marchés et Cro-Magnon

écriture,société,politique «La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s'annonce comme une immense accumulation de marchandises. »

Première phrase du Capital - Karl Marx - 1867

«Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. »

Première phrase de La Société du spectacle - Guy Debord - 1967

«Tout le dénuement intellectuel et moral des sociétés dans lesquelles règnent les conditions que nous savons s’annonce comme une immense accumulation de marchés. »

Première phrase d’un ouvrage improbable - 2267

écriture,société,politiqueAvec ces trois phrases rapportées ici comme des raccourcis, nous avons un aperçu de l’évolution vers le néant suivie, et à suivre, par les sociétés : A la marchandise, concrète, lourde de ferraille, d’échanges, de biens de consommation et d’équipement des XVIIIe et XIXe siècles, avaient nécessairement succédé, à partir du milieu du XXe, l’inversion du réel et la prise du pouvoir par l’image dans tous les secteurs de la vie.
La marchandise étant devenue un « jouet » plus qu’un élément de satisfaction des besoins,  le vécu n’avait plus de prise sur le réel que par la médiation de  cette image souveraine.
C’est ce que les situationnistes ont appelé spectacle.
Ce spectacle n’était en fait que la forme encore adolescente du virtuel dans lequel nous vivons et qui prit son plein essor au début des années 2000. Echanges virtuels, jeux de bourses dominant tous les secteurs de l’activité économique des hommes, argent virtuel, économie virtuelle, vie virtuelle, conscience virtuelle du monde à tous les étages, affectivité virtuelle, conflits virtuels, rapports des hommes entre eux virtuels et, comme pierre angulaire de ce nouvel ordre social, comme justification a posteriori, les marchés.

La marchandise, tout le monde comprenait : en premier lieu le prolétaire qui avait les mains dans le cambouis, qui avait du mal à boucler matériellement les fins de mois, voire les fins de quinzaine, et le capitaliste, propriétaire des moyens de production. Monde concret, âpre, misère concrète, matérielle, opposée à une richesse insolente, tangible,  antagonismes concrets, luttes concrètes.
Toutes perdues.

En revanche, Le spectacle, forme plus moderne de la marchandise pour lui permettre de jouer plus intelligemment son rôle d‘asservissement des consciences, peu ont compris.
Sur la vingtaine de pour cent de Français, pour ne parler que d’eux, qui ont lu La Société du spectacle, cinq pour cent, au mieux, ont entendu la critique qui était faite de la réification de leur vie.  Par le spectacle-entremetteur, la marchandise déguisée et accaparant tous les secteurs de la vie, savourait sa victoire à la barbe même de ceux qui croyaient lutter contre elle. Monde compliqué et doucereux, monde d’apparences régnantes, monde du mensonge érigé en vérité définitive, politique de surface, misère qui, dans l’opulence matérielle - quoique inégale - des différentes strates du corps social, change de niveau et devient surtout  intellectuelle, intime, morale, profonde. Jusqu’au désarroi de soi-même : folie, suicide, paranoïa, orgueil démesuré, vie sexuelle atrophiée, résignée.
Luttes pour la reconquête de la dignité de vivre.
Toutes perdues.

Les marchés.
Personne ne comprend, et c’était bien  là le but. Comment s’opposer à et détruire quelque chose qu’on ne comprend pas ?  Le spectacle moribond - pas moribond, mais mutant à son tour comme la marchandise avait muté pour lui donner naissance - ne cesse d’ânonner : faut rassurer les marchés !
Les marchés ? Des fantômes rugissants, surpuissants, monstres dévoreurs, invisibles, occultes, inconnus… Les hommes de la planète complètement à côté de la plaque, ne comprenant rien,  ni de leur organisation, ni de leur but, ni de leur raison d’être sur  terre, ni de quoi il en retourne, ni où, ni comment, ni pourquoi, ni quand leur pauvre vie est jouée sur des écrans d’ordinateur.
Une vie dénuée de vie. Aucun sens. Victoire totale d’un ordre économique désormais établi par-delà les frontières de l’activité pragmatique, monde achevé dans l’obscurantisme, consciences annihilées, visions tronquées, parcellaires, paroles désertes, réactions désordonnées, arts sans art.
Et le plus pathétique c’est que, par une espèce de honte primaire, tout le monde, ou presque, joue à faire semblant d’être heureux, mentant d’abord à quelqu’un qu’ils ont perdu de vue depuis longtemps : eux-mêmes.
Luttes sporadiques, hors sujet, sans enjeu et sans but puisque sans adversaire réellement  identifié.
Toutes perdues. A n’en pas douter.

écriture,société,politiqueMarchandise- Spectacle- Marchés. Une même dictature sous ses formes diverses, évolutives et indispensables à la pérennité de son règne.
Tu dis révolte ?Je te suis.
Tu dis, révolution ?
Je te dis foutaises et gamineries séniles : les hommes n’ont jamais réussi une seule de leur révolution depuis qu’ils sont des hommes.
A part leur révolution néolithique qui, de la cueillette et de la chasse en passant par tous les autres stades, en est justement arrivée aux marchés.
Depuis le début, le sens même de la vie humaine - qui est tout bêtement de vivre pleinement sa chance de vivre - échappe totalement aux hommes et le fait de survivre (de vivre l’illusion de la vie) sur un parcours virtuel nous suffit.
Nous avons, depuis belle lurette, lâcher la proie pour l'ombre.
Confusion dramatique. Ethnologique. Essentielle.
Si tu voulais faire une révolution, il te faudrait quasiment repartir depuis le début. Aux alentours de Cro-Magnon.
Et, dès le départ, indiquer une direction vers où marcher, donner une définition propre du mot bonheur.
Contentons-nous donc, hors résignation, de cueillir ce qui est à notre modeste et égoïste portée.
Bientôt, trop tôt, viendront les ténèbres.

13:08 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Tags : écriture, société, politique |  Facebook | Bertrand REDONNET

28.07.2016

Toujours les mêmes salades...

discussion-voisins.jpgJe lis, à propos du deuxième tueur de Saint-Etienne-du-Rouvray, récemment identifié :

 « À Franklin-Roosevelt, un quartier HLM récemment rénové, l'incrédulité prédominait ce jeudi chez les habitants, qui décrivent un jeune parfaitement normal. D'après des témoignages recueillis par Le Dauphiné libéré, il était "aimable, ouvert à la discussion et bien inséré dans la vie du quartier". Il avait obtenu son baccalauréat professionnel en 2015 et faisait depuis de l'intérim à l'aéroport ou dans un magasin du centre-ville après avoir enchaîné des stages dans la vente. Il aimait, selon son CV, les films de science-fiction, les jeux vidéo, la musique et la boxe anglaise. »

Que de l’ordinaire, en somme. La preuve : à des années-lumière des sanglantes tragédies qui se jouent en ce moment en France,  j’avais ouvert une des dix nouvelles du Théâtre des Choses, «La Mort et le bûcheron», éditions Antidata 2011, en ces termes :

« Vous aurez, tout comme moi sans doute, remarqué la teneur récurrente de ces témoignages de braves gens quand un horrible drame vient d’ensanglanter toute une famille quasiment sur le pas de leur porte, derrière la clôture de leur jardinet, dans la maison mitoyenne de la leur ou dans celle campée juste en face, de l’autre côté de la rue : le criminel était toujours un homme des plus affables, sans histoires, sans tapages, vie calme, travailleur et excellent père de famille.
Nous sommes bouleversés !
Il est rare d’entendre le voisin annoncer devant les caméras que l’assassin était un barbare, un voyou, un scélérat, une tête brûlée, un mauvais coucheur, un alcoolique, une teigne ou un désaxé. Ça n’intéresserait d’ailleurs pas grand monde qu’un assassin putatif se mît soudain en devoir d’assassiner et le journaliste, dont le ministère consiste pour une bonne part à épater les chaumières, en serait évidemment pour ses frais.
Le tueur est donc, selon les dires de ceux qui le côtoyaient quasiment tous les jours, un homme respectable et respecté, ce qui rajoute à l’ampleur dramatique de la tragédie, à l’ésotérique, aux insondables tourments de l’âme humaine et à la paranoïa vieille comme le monde selon laquelle, vous en avez une nouvelle fois la preuve, l’habit ne fait jamais le moine. »

La fiction rejoint donc dramatiquement la réalité et vice-versa. On marche sur des œufs pourris et les témoignages  ne sont en fait là que pour faire frissonner un peu plus la masse populaire, des fois qu’elle n'aurait pas eu assez peur. Et puis, un petite dose a posteriori, ça n'peut pas faire de mal, voyons !
Ou alors c'est pour amuser la galerie… Qui en a, du reste, bien besoin.
Je note quand même : il faisait depuis de l'intérim à l'aéroport… Rassurant, n’est-ce pas ?
On va nous annoncer un jour qu’un tueur kamikaze, un forcené, un psychopathe du fanatisme, faisait de l’intérim dans les salles de commandes d’une centrale nucléaire.
Remarquez, si on nous l’annonce, ce sera drôlement bon signe ! C’est si on n’a pas le temps de nous prévenir, que ça craindra cher !
Mais les voisins, s'il en reste, l’auront de toute façon tous connu, cet intérimaire chéri, comme un être des plus charmants à qui ils auraient volontiers donné le bon dieu sans confession.

Moralité : Ben, justement, je n’en trouve pas, de moralité.
Et Vous ?

14:22 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, société, politique |  Facebook | Bertrand REDONNET

27.04.2016

La forêt qui cache les arbres

P9180043.JPGToute notre vie nous avons eu tort…
Nous nous sommes fourvoyés dans la critique globale des sociétés, les réclamant plus justes, moins amères, plus ceci, plus cela.
La belle affaire ! Car une société n’est rien, sinon un concept. Le tout réside dans ses atomes : les individus.
Tel un livre. Ce n’est pas le livre en soi qui est mauvais ou bon, mais le sens et la couleur des mots qui l’écrivent, auxquels il doit son existence même de livre. Sans les mots et leur intention, un livre n’existe pas.
Nous avons donc passé notre vie à critiquer un livre sans en comprendre les mots. Ou, mieux encore, nous avons poursuivi de nos diatribes des moulins à vent en ignorant l'existence des souffles qui font tourner leurs ailes.

 Les individus ne sont ni meilleurs ni plus mauvais, selon qu’ils vivent dans tel type de société plutôt que dans tel autre.
Les individus sont une entité. C’est leur qualité ou leur perversité qui font une société telle qu’elle est et non le contraire comme veulent nous le faire croire tous les matérialistes de la sociologie, tous les avocats du crime, tous les socialistes en propagande et tous les imbéciles qui ont intérêt à l'inversion du réel.
Ainsi, dans « nos » démocraties, il en est, de ces individus, qui se conduisent de manière aussi abjecte que s’ils évoluaient au sein d’un régime totalitaire. Ces individus dénoncent, magouillent, agressent, mentent, volent, détournent le droit, ne voient le monde qu’à l’aune de leur misérable nombril et les gens qu’ils écrasent sur leur passage sont donc bien alors les victimes d’individus et non les victimes d’un modèle de société.
Et je ne parle pas là, forcément, des gens au pinacle, mais des gens de peu. Les deux catégories sont liées, certes, mais la première n’est que l’image, la projection spectaculaire, de la seconde. Les gens au pinacle sont les fruits d’un arbre dont les racines sont corrompues. Coupez les racines et il n'y aura plus de fruits !
Quand on entend ces cloportes de bas-étage prêcher pour la démocratie, les droits de l’homme, les droits au travail, le droit des femmes  et tout et tout, et qu’on sait leurs agissements souterrains, on se dit avec raison  que sous une dictature, ils resteraient ce qu’ils sont : des individus pourris, des délateurs n’ayant pour objectif, pour ligne de vie, que la satisfaction névrotique de leur individualité.
Pour ce faire, ils montent simplement  le cheval  disponible du moment.
Ce sont ces individus, partout où ils croisent notre chemin, qu’il faudrait mettre au jour et éliminer des circuits.
Ce serait ça, changer l'esprit d'une société. Et rien d'autre.

08:52 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, écriture, société |  Facebook | Bertrand REDONNET

24.06.2015

Vous êtes sur écoute

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" Le fait que la loi sur le renseignement soit adoptée en France sans remous majeurs est inquiétant. Il faut résister à ces dispositions qui renient nos libertés les plus élémentaires.
« L’antiterrorisme est une politique mondiale que chaque pays applique en arguant de sa situation propre, au gré des circonstances, toujours "exceptionnelles". C’est à présent au tour du gouvernement français de faire passer ce qui est ni plus ni moins, quoi qu’en dise le premier ministre, un Patriot Act, en tirant prétexte des attentats de janvier. On serait tenté de dire : un Patriot Act de plus, tant cette "loi sur le renseignement" ne fait que couronner l’empilement de législations antiterroristes qui, ces dernières années, ont peu à peu mis les services de renseignement français au-dessus des lois, et à l’abri de tout recours.
« Le mouvement mondial qui consiste, au nom de la "sécurité", à placer entre les mains de l’administration des pouvoirs qui étaient préalablement dévolus aux juges est un processus manifestement sourd et aveugle. Toutes les voix qui se sont élevées contre la nouvelle "loi sur le renseignement" n’ont en rien pu entamer la volonté des services de faire voter leur loi, et quand le Conseil d’État s’est mêlé d’en corriger les excès les plus visibles, leur homme, le rapporteur Jean-Jacques Urvoas, s’est empressé de rétablir le texte d’origine.
« Même les mises en garde véhémentes adressées à la France par le New York Times, qui n’est pas exactement connu pour figurer au nombre des publications libertaires, n’y ont rien fait. Le ridicule qu’il y a à adopter des lois "à la Bush" avec quinze ans de retard et après tous les scandales que l’on sait, le pathétique qu’il y a à mettre en place un programme Prism à la française après les révélations de Snowden n’ont effleuré ni les députés ni les sénateurs. Dans un tel contexte, on peut bien requérir le renvoi pour "terrorisme" des mis en examen de Tarnac.

« Le terrorisme, ennemi idéal

« Certes, nous dira-t-on, les parlements sont universellement devenus les chambres d’enregistrement des différents lobbys. Certes, nous dira-t-on, la politique se réduit de plus en plus à une pure police des populations. Certes, nous dira-t-on, le terrorisme est l’ennemi idéal, celui qui, étant tapi comme virtualité en chacun, autorise à nous traiter tous en criminels potentiels, celui contre qui l’on pourra toujours mobiliser des populations qui ne se laissent plus mobiliser pour rien. Certes, nous dira-t-on, la surveillance générale est, depuis toujours, au cœur de l’exercice de la "gouvernementalité" libérale. Mais…

« Mais il n’est pas indifférent que cette "loi sur le renseignement" passe ainsi, sans remous majeurs, en France. Du point de vue de la politique antiterroriste mondiale qui accompagne la privatisation forcenée des existences, il n’est pas indifférent que le "domino français" tombe à son tour. Que succombe le pays qui fut pendant plus de deux siècles le pays par excellence de la politique moderne, le pays où fut un jour proclamé: "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs", voilà qui va, à coup sûr, constituer un signal sans équivoque et de portée universelle.
« C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui, en France et ailleurs, n’entendent plus qu’on les gouverne par les moyens totalitaires et antidémocratiques de l’antiterrorisme à unir leur voix. »

Giorgio Agamben, Étienne Balibar, Luc Boltanski, Éric Hazan, Florence Gauthier, Hugues Jallon, Leslie Kaplan, Frédéric Lordon et Nathalie Quintane

 

*

Merci à Charles Tatum de m'avoir amicalement autorisé à relayer.
J'ai mis en gras les faits qui  me semblent les plus graves, les plus humiliants, les plus dramatiques.
Je transmets donc, mais sans espoir de retour, par une sorte de sursaut de dignité et comme un bras d'honneur.
Parce que quand un peuple est capable d'accepter d'être ainsi ligoté sans s'organiser pour casser la gueule à ses élus, il n'a que ce qu'il mérite : être traité comme une chose, comme une bête, comme un troupeau de veaux qu'on mène à l'abattoir.
J'ai mis ce texte en tag littérature aussi, car que peut valoir la littérature d'un tel peuple ?

Ironie du sort, c'est le jour-même où les apparatchiks de la démocratie à la française s'apprêtent à valider définitivement leur loi scélérate, qu'ils apprennent les coups tordus faits par leurs amis américains aux présidents français...
Les arroseurs soudain douchés ! La réaction sera diplomatique, entend-on...Autant dire qu'elle ne sera rien, que ronds de jambes et excuses de salons.
Imagine un peu si Poutine avait  ainsi violé les conversations de l'autre pignouf ! On crierait, on menacerait, on déploierait les armes, on ferait l'outragé, on le vouerait encore plus aux gémonies !
Ce pays bafoué, à genoux devant les États-Unis, et qui bafoue ses citoyens, tous terroristes potentiels, ne mérite, dans sa configuration politique actuelle, aucun respect parce qu'il ne respecte rien, enlisé qu'il est dans son mensonge !

 

22.03.2013

La République du scandale permanent

littérature, écriture, politiqueLes bras nous en tomberaient si nous ne savions pas, et ce, hélas, depuis bien trop longtemps et à nos dépens, que la République était devenue la République des rois Pétaud ; cette même République initiée il y a plus de deux siècles, d’abord par le peuple de Paris avant d'être récupérée par les névrosés de la Veuve, Robespierre, Danton, Saint-Just et autres sanguinaires ayant la lourde charge historique de faire triompher la bourgeoisie.
Et si le peuple de France du XXIe siècle savait encore compter, il comptabiliserait tous les représentants qu’il a eu la bêtise d’élire depuis quarante ans - pour faire court - et qui se sont avérés n’être que des voyous de haut vol.
Les derniers en date, donc, un Cahuzac et un Sarkozy... Un qui s’occupait des sous que vous n’avez pas, que vous n’aurez jamais, un capable de faire vos fonds de tiroir, qui avait toutes les clefs du coffre-fort national en déroute, qui était le plus haut lieutenant financier de la République auto-déclarée exemplaire, et l’autre qui a tenu toutes les destinées du pays pendant cinq ans avec l'arrogance hautaine du parfait menteur ! Un qui se met une poire de côté pour la soif en Suisse et l’autre qui attaque les vieilles dames ! C’est pourtant pas du menu fretin, ça, peuple de France ! C’est ton élite. Peut-être même ton miroir !
- Comment ? Que dites-vous ? Présumés innocents ? Oui, oui, bien sûr… Mais veuillez tout de même prendre note de ce que je ne suis pas de leur clique et ne suis donc pas tenu de chanter leur messe… Bien sûr, qu’ils sont innocents ! Dans leur logique. Pourquoi ce présumé ? Ils sont innocents, tous, toutes, parce que, comme les chats de gouttière, ils retombent toujours sur leurs pattes. Quelle blague ! Ils sont statutairement innocents.
Je vais vous dire sans ambages, dans le creux de l’oreille : je les ai déjà affrontés, ces cocos-là ! Pas eux, mais leurs frères. Avec des tas de copains, d’amis, de rigolos de mon acabit. Et on a tous tâté de la paille avant qu’un juge n’ait eu le temps de se prononcer sur notre culpabilité ou sur notre innocence. En vingt minutes, chacun a été jugé capable des faits et hop, à l’ombre ! Pourquoi ? Pour préserver l'ordre public. Salauds !
Leur présomption d’innocence, qu’ils brandissent tous comme un drapeau de la vertu républicaine,  je la connais par cœur : elle est faite pour les coupables ! Un écran de fumée... Fouillez donc les prisons, braves gens, croquants bien-pensants et autres beaux parleurs du cirque médiatique ! Fouillez-les et demandez aux milliers de détenus qui croupissent en détention préventive où est leur présomption d’innocence ?
Dans la tinette, au fond de la cellule, qu’ils vous diront. Pour préserver l'ordre public.
Car voyez plutôt : ils sont quasiment pris la main dans le sac, mais ils peuvent néanmoins être innocents, les Cahuzac et les Sarkozy. Hé, Sarkozy, qu’est-ce que t’en as fait de la présomption d’innocence pour les lascars que t‘as foutus en taule quand t’avais ton cul au pinacle ? Et ceux que t’as fiché terroristes parce qu’ils avaient pété un ou deux câbles sur une ligne SNCF, hein ?

Vous verrez qu’ils finiront plus blancs que neige, les deux derniers présumés innocents. Pour préserver le désordre public. L’éclat de la blancheur dépendra cependant de la somme de fric qu’ils auront mis  dans l’affaire et du talent du baveux qui va s’évertuer à faire disparaître sous le nez d’un juge, tel un prestidigitateur, et le sac et la main. Regardez Pasqua, Chirac, et tous les autres… Libres comme pinsons printaniers, les lascars ! Un petit peu coupables, certes, oh, pas beaucoup, un peu, juste pour faire le mariolle, et, in fine, innocents. Tenez, l’autre pointu, là, le gros du FMI, son tas d’or a même réussi à faire tout disparaître, la femme et la pipe ! N’importe lequel citoyen lambda aurait pourtant écopé à sa place de 15 ans de cabane ! Et tu continues, citoyen, à leur faire allégeance ? Mais c’est toi, Peuple de France, de Montaigne et de Voltaire, qu’est vraiment un innocent ! Un innocent aux mains vides. Comme ta tête. Et ils le savent, bien, allez, que tu l’es. Depuis le temps que tu leur en fournis obséquieusement les preuves !
Si le dégoût n’avait pas, comme toute chose, ses limites, on vomirait devant les déclarations de gauche, de droite, du centre et de partout… Les uns font "chuttt, innocent"… Les autres, les Pitbulls du droit, les gardiens du temple, qui se mettent à déclarer que c’est le juge qui est un bandit… Va se retrouver en taule, le juge !  C’est pas Gentil, ça ?
Car un autre malfaiteur, un second couteau du nom de Guaino- ça fait très Borsalino and Co, en plus -  Guaino, donc, de déclarer comme qui rigole : Cette décision (vis-à-vis de Sarkozy) est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays, de la République, de nos institutions. Comprenez-le bien, ce malfrat-là : c’est parce qu’il étale l’image de leurs magouilles au grand jour que ce juge est à clouer au pilori. Sans vergogne, le Guano ! Heu, le Guiano…. Pouvait pas étouffer un peu l’affaire ce con de juge, non ?
Aux urnes, Citoyen ? Non, t’as mieux à faire. Beaucoup mieux à faire… Casse-leur la gueule ! Mais t’as depuis trop longtemps le ventre trop rond pour ça et le cerveau trop imbibé par les postillons de la propagande et du mensonge.
Et puis, je m’en fous de toi et de ton destin de crétin !
Je ne suis plus citoyen. Depuis très longtemps… Trop eu peur de te ressembler.
Populiste ? Ha, ha, ha ! Encore un mot re-manufacturé dans la bouche des voyous qui te musellent : Tout ce qui s’oppose à leurs saloperies est désormais populiste, démagogie, parce que notre politique, c’est d’abord de la magouille officielle. Et vlan ! CQFD.
Allez, salut, assez perdu de temps à brasser la boue.
Mort aux vaches et vive l’anarchie, comme dit l’poète !