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03.07.2016

Ordinaire

slide_3bis.JPGD’une caresse, le jour se lève aux rideaux fleuris de la chambre.
Il n’a pas encore quatre heures, ce jour nouveau, mais  le merle des halliers n’en sifflote pas moins, déjà, ses habiles trémolos.
J’ouvre un premier œil sur les douze volumes de l’Histoire de France de Jules Michelet.
Car ils sont sur le mur d’en face ; dans cette position juste à hauteur des yeux…
En lirai-je quelques pages aujourd’hui ? J’en suis au XVIe siècle…
Je ne sais pas. Depuis quelques jours, j’hésite à me reposer un peu de Michelet car un vieux livre m’attend, endormi à l’étage au-dessus de lui. Un vieux livre que j’ai dû lire quand j’étais au lycée, qui m’avait beaucoup marqué - je me souviens - et que je projette depuis longtemps de relire. J’en avais parlé à Jagoda, brièvement, qui me questionnait l’air de rien sur un livre que je n’aurais pas et que j’aimerais avoir. Elle avait fait mine de ne pas s’intéresser à la réponse.
A Noël, je l’avais néanmoins trouvé dans mes souliers, soigneusement empaqueté, ce vieux livre de poche. Vieux comme je les aime. Via mala, John Knittel.
Mais peut-être devrais-je aujourd’hui plutôt me remettre à mon roman. J’en suis au dixième chapitre.
Je ne sais pas. La saison n’y est pas. C’est l’hiver à Białowieża dans ce satané chapitre ! L’hiver y est blanc et froid et mon personnage, lancé sur les traces de son histoire, creusant son archéologie, découvre avec chagrin qu’il ne vient pas d’où il croyait venir. Il faut que ce soit l’hiver et, hors de la page, il fait 30 degrés, canicule naissante, rideaux et volets fermés pour dispenser la pénombre.  Dans les lointains, j’entends le lourd et noir grondement d’un orage naissant.
Non. J’ai besoin de faire corps avec ce qui m’entoure. Je ne sais pas écrire à contre-courant du dehors. Les saisons ne s’inventent pas. Ou alors mal.
Je m’y remettrai plus tard à «La pomme ne tombe jamais loin du pommier», Niedaleko pada jabłko od jabłon.
On verra bien.
De toute façon, le jour se lève aux rideaux fleuris de la chambre.
Il n’a que trois heures et des poussières de minutes, ce jour.
C’est un dimanche tout à fait ordinaire, d’un homme ordinaire dans un monde qui ne l’est que trop.

Il me faut un café.

19:26 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

J'aime cette phrase : "Le jour se lève aux rideaux fleuris de la chambre" :)

Écrit par : Michèle | 03.07.2016

Clin d'oeil des rideaux à fleurs...:)))

Écrit par : Bertrand | 04.07.2016

Je ne suis pas arrivée à lire Via Mala, le comble étant que je l'ai faite en voiture...

(Autre chose, une question me taraude que j'aimerais poser à Michèle...)

Écrit par : Pivoine | 05.07.2016

Et qu'avez-vous donc fait en voiture, Pivoine ? Je ne comprends pas trop bien...

Michèle ? Ah, ben j'sais pas..

Écrit par : Bertrand | 05.07.2016

Oui Pivoine ? Posez toujours :)

Écrit par : Michèle | 06.07.2016

Les commentaires sont fermés.