UA-53771746-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02.02.2016

Nécrophagie

Balzac_Paysans_titre.jpgTreiweller, Juppé, Morano, Sarkozy, Lemaire, et maintenant Taubira, tous sont pris d’une frénésie de la plume et jettent en pâture au peuple imbécile - qui ne demande pas mieux que de s’en gaver -  les pages d’élucubrations qu’ils ont gribouillées, ou plus sûrement fait gribouiller.
Des succès de librairie à tous les coups. Bingo ! Des milliers d’euros ! On lit soudain à tour de bras dans ce beau pays de France !
Et je lis, moi, pour Taubira, que l’éditeur se frotte les mains  et déclare sans vergogne, comme un maquereau devant la plus vendable  de ses putes : "on va certainement réimprimer très vite." Je lis aussi que les libraires ont bien joué le jeu, qu’ils ont pris le livre comme une friandise juteuse… Ils l’ont même pris sous X ! Tel le bébé honteux né d’une inavouable aventure d’un grand de ce monde ! Car ils ne sont pas fous, les libraires ! Au flair, ils savent reconnaître l’orphelin issu de la Cour de celui issu du caniveau et s’ils le prennent sous leur aile protectrice avec tant de commisération, c’est qu’ils devinent que ce X est assis sur une mine d’or… Un faux X.
Vous vous imaginez, vous, manants, gueux, roturiers, artistes anonymes, vous pointant chez ces pharmaciens avec votre orphelin sous le bras ?
Mais c’est qu’ils sonneraient vitement les gendarmes, oui, ces sycophantes-là  !
Les libraires sont passés maîtres dans l’art de vendre leur âme au diable. C’est d’ailleurs à peu près tout ce qu’ils savent désormais vendre !
C’est risible. Oui, risible, misérable, grotesque et pathétique, cet amour du livre venu de la part de ces politiques, twitteurs de slogans à deux balles et qui, en soi, méprisent profondément le livre. Pourtant, ce n’est même pas vers eux que monte ma colère et s’agite mon dégoût. Je m’en fous de leurs lubies, de leurs tricheries, de leurs conneries, de leurs putasseries. Je m’en fous ! Après tout, ils sont là par la volonté du peuple et il y a bien longtemps que la force des baïonnettes ne les effraie plus. C’est eux qui les ont, d'ailleurs, les baïonnettes…
Ma colère, je la réserve à ces traîtres, ces renégats, ces gens sans aveu, qu’on appelle encore des "libraires".
Eux, normalement, sont censés savoir ce qu’est un livre. Ils sont censés vendre de la lecture, pas du vomi. Mais la lecture, ça ne paie plus, mon cher ! Le vomi, oui, ça, c’est des couilles en or… Les porcs ont toujours aimé lécher du vomi.
Et quand je pense que pour écouler nos livres, à nous, ces chiens galeux refusent d’en prendre ne serait-ce qu’un seul parce qu’ils sont déjà surchargés ! Pire encore : quand il leur arrive, contraints et forcés, d’en vendre un parce qu’un client obstiné insiste pour leur commander via Dilicom ou Electre, ils ne nous le payent même pas !
Ils savent que nous sommes faibles. Que nous n’avons pas les moyens d’exiger notre juste et maigre dû.
Jolie mentalité, mentalité de salopards, mentalité de hyène… C’est par eux que le livre est mort, lâchement assassiné. Et c’est par eux que le peuple se délecte de ses succédanés,  lambeaux putréfiés de son cadavre.

11:34 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Que dire ? Que les librairies que j'aimais, où on proposait de vrais livres, ferment les unes après les autres et que cela m'attriste. Quant aux libraires eux-mêmes, je ne sais pas. Je ne leur parle pas vraiment en fait et je ne leur demande pas conseil, préférant choisir mes livres moi-même.

Écrit par : Feuilly | 02.02.2016

Que dire ? dis-tu...
Mais regarde aujourd'hui le chiffre de Sarkozy : 70 OOO livres vendus en une semaine !!!!!!!!!!!!
Vendus par qui ?
Les bien-pensants, les modérés, les calmes diront de mon texte : il exagère.
Il faudra alors qu'ils mesurent bien ce que veut dire 70 000 livres vendus en une semaine.
Pareil pour Treiweiller et les autres. Chiffre astonomique à prévoir aussi pour Taubira.
Que valent un peuple et ses libraires de merde qui se livrent à ce jeu de massacre ?
Je te le demande bien

Écrit par : bertrand | 03.02.2016

Mais pourquoi le public, qui n'arrête pas de râler (à juste titre) sur ceux qu'il a élus, se rue-t-il sur ce genre de bouquin ? Moi, c'est là que cela me dépasse. Evidemment, l'éditeur comme le libraire se frottent les mains, c'est sûr. Rappelons que ce dernier empoche 30% de la somme que vous avez déboursée, ce qui n'est pas rien. Bref, avec ce genre de livre-événement, on est dans une démarche commerciale, alors que nous, nous parlons littérature. Le problème, c'est que cette littérature passe par les libraires et tu les vois trahir la cause de l'art, ce qui te choque. Je comprends, mais ils ne sont qu'un rouage de cette grande machine économique.

Écrit par : Feuilly | 03.02.2016

Le plus souvent c'est 35% pour eux.
Oui, ils ne sont qu'un rouage, mais un rouage actif, consentant, intéressé et bien intégré à la machine.
Ils ont trahi la notion même de "livre."
Et c'est vrai ce que tu dis : pourquoi ces tonnes d'imbéciles mécontents du pouvoir s'arrachent-ils les torchons qu'il publie ?
Les libraires me font penser à une conversation qu'aurait eue Barcley et Ferré. Ferré reprochait à Barcley d'éditer des artistes de merde, des yéyés, de la soupe. Ce à quoi Barcley aurait répondu que pour avoir les moyens d'éditer du Ferré, de la qualité, de la poésie qui se vend mal il fallait aussi éditer du commercial exclusif.
Bien vu. Alors si au moins les libraires avaient les hauteurs de vue de Barcley, c'est-à-dire s'ils faisaient leurs choux gras avec les merdes médiatiques et profitaient de l'aubaine pour distribuer de bons auteurs, moins juteux, je dirais "bravo, messieurs" !
Mais ce n'est pas le cas... C'en est même loin.
J'avais une discussion hier soir avec mon collègue et il me confirmait que la plupart des libraires - une dizaine - qui ont vendu un ou deux de nos livres faisaient la sourde oreille et ne nous les payaient pas.
Tu vois quels salauds ils sont : Faibles avec les forts, forts avec les faibles.

Écrit par : bertrand | 03.02.2016

Je confirme que certains libraires ne paient pas les livres reçus des petits éditeurs. C'est incroyable, mais c'est comme cela.

Écrit par : Feuilly | 03.02.2016

Les commentaires sont fermés.