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09.09.2014

Socialisme glamour

Nous-Deux.jpgLes affreux politiques d’un monde déboussolé me rappellent - en bien pire hélas ! - ma vieille mère et ses romans-photos à quatre sous.
De leurs mots éteints, usés, aveugles, sans signifiant ni signifié, ne suintent plus qu’amour, amour, amour et propos sulfureux du faux discours amoureux.
Un pouvoir à bout d’arguments, à bout de légitimité, à bout de représentation - ce qui est tout de même un comble d’être à bout de sa propre raison d'être - sombre ainsi dans le discours de la séduction la plus veule et d’ordinaire réservé aux maquereaux .
Celui-ci fait une déclaration d’amour aux patrons et à l’entreprise, Je vous aime ; deux jours plus tard il en fait une autre, exactement la même, à la kermesse rochelaise, J’aime les socialistes, et l’autre, l’inconséquent, l’innommable, bredouille son amour pour les pauvres.
J’aime les pauvres.
Au sommet armé jusqu'aux dents des guerriers de l'OTAN, en plus ! Vraiment, il devient urgent de se poser la question de savoir si cet homme ne serait pas tout simplement un fou, en cela digne de toute notre indulgence.
Car se rend-on compte vraiment, outre l'incongruité du lieu et du moment, de l’insulte contenue dans cette déclaration ?  Se rend-on compte de l’infamie, du crachat envoyé dans la gueule du populo ? J’aime les pauvres, les démunis, les déshérités…
Pire, le sycophante avoue : Ils sont ma raison d’être.
C’est-à-dire que j’aime que vous soyez pauvres, démunis, en haillons, sans l’sou, dans les rues, déchirés par la meute dévorante des huissiers et des créanciers, endettés, anéantis. Sans quoi, je ne vous aimerais pas, sans quoi je n’aurais nul objet sublime où fixer mon besoin d’amour, ma soif de tendresse.
Sans vous, je n’existerais pas.
Mais il est vrai aussi - entre nous - que l’aventurier qui veut baiser sa rencontre de fortune commence toujours par lui dire je t’aime.
Cela me rappelle aussi – toujours en pire – un monsieur bien mis sur lui, ongles manucurés, un directeur avec un grand D d'un service d'Aide sociale, un homme aux appointements fort avantageux, qui me disait, sans mesurer l’énormité de son propos, que la misère était source d’emplois. Rendez-vous compte, nous employons plus de deux cent travailleurs sociaux !
Est-ce à dire, monsieur, que le malheur, source de richesses, est nécessaire à la croissance, avais-je tenté, sans succès, de lui faire préciser ?

Je serais donc président de la république de France - que le destin m’en garde et je lui fais à ce sujet entière confiance  ! -  que, voulant malgré tout rester digne, je dirais plutôt : je ne vous aime pas, les pauvres, les gueux, les misérables ! Je vous hais, même ! Je vous déteste !
Et je vais faire tout mon possible pour vous détruire, pour vous tirer de ce lamentable état ! Après seulement, je vous aimerai. Peut-être. Tout dépendra de ce que vous ferez de votre pauvreté vaincue.
Mais je ne dirais même pas ça, en fait.
Parce que lorsqu’on mélange le discours des sentiments, du cœur, de l’intime privé, du beau réservé, avec celui de la responsabilité des affaires publiques, c’est qu’on est tout simplement une ordure populiste.
Ou un triple idiot sans cervelle.
Ce qui revient souvent au même.

10:08 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, politique, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Un fou, digne de notre indulgence ?
A l'asile ! A la camisole !
Au fou ! au fou !

Écrit par : solko | 09.09.2014

Moi je veux bien, mais si nous crions au fou il risque de nous advenir cela :)
https://www.youtube.com/watch?v=7pZJmKcLBOc

Écrit par : Bertrand | 10.09.2014

Devos devin, en quelque sorte !

Écrit par : solko | 10.09.2014

Bertrand ta vidéo n'est pas visible en mode sécurisé :)))

Je ne désécuriserai riendutout :)

Écrit par : Michèle | 10.09.2014

En quelque sorte, Solko... On aura beau crier au fou, c'est nous qu'on renfermera.

Michèle, toujours se méfier quand la sécurité s'en mêle:))

Écrit par : Bertrand | 11.09.2014

Les commentaires sont fermés.