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10.01.2014

Georges Brassens cité à comparaître - 2 -

Avertissement :

Même si elle colle parfaitement à l’actualité immédiate où s’affrontent dans un spectacle à qui sera le plus grotesque et le plus bas, un soi-disant humoriste et un vrai ministre de la police, cette chronique n’en est pas née.
J’en dois l’idée à Najat Vallaud-Belkacem, terreur blanche aux mains de velours, avec sa loi sur la prostitution ; loi scélérate, stupide, inondée d’idéologie féministo-socialiste ; loi étalon d'un état d'esprit général du pouvoir, d'apparence généreuse et humaniste, mais qu'anime essentiellement une volonté de flicage total de l'individu, jusques dans ses moindre replis, dans ses moindres solitudes et moindres intimités.

 *

Brassens.jpg

1952/2014

Chronique 2 : Manuel Valls, Ministre de l'intérieur, veut interdire les prestations de Georges Brassens à Bobino

 En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j´bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J´excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"

 [...]

Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j´ose
Le dire tellement c´est bas
Leur auraient même coupé les choses
Par bonheur ils n’en avaient pas
Leur auraient même coupé les choses
Par bonheur ils n'en avaient pas !

Sur son compte Twitter, le Ministre de l’intérieur a fait part de son indignation. Il envisage dès à présent d’adresser une note ministérielle au préfet de Police de Paris afin que celui-ci trouve la faille juridique qui lui permettrait en toute légalité de fermer Bobino, où ce prétendu poète a coutume de brailler ses immondices.

 « Dans un Etat de haute tradition républicaine, écrit-il, héritier des Lumières du XVIIIe, il est absolument intolérable qu’un chanteur (qui chante mal de surcroît) mette à profit les occasions que lui donne son métier de s’adresser à des milliers de spectateurs pour les exciter sans ambages au meurtre sur des policiers et des gendarmes et même d’aller jusqu’à menacer les fonctionnaires de la force publique de leur faire subir le supplice d’Abélard !
Je suis issu d’une faille d’artiste. Je sais dès lors faire la différence entre un véritable artiste, un poète, un créateur, et un imbécile nauséabond qui transforme ses concerts en des meetings anarchistes et des appels à assassinats sur les autorités ayant en charge le maintien de l'ordre républicain.
Il faut que les citoyens le sachent et en tirent toutes les conséquences : ceux qui vont applaudir Georges Brassens font allégeance à un Ravachol névropathe, subversif et violent.
La République ne le tolérera pas ! Elle ne saura passer outre !

Fort déconfit, Georges Brassens a poliment répondu. Non pas sur son compte Twitter, il n’en a pas. Ni sur facebook, ni sur son blog, il n’a rien de tout ça. Il a tout bêtement adressé par la poste un petit mot manuscrit au Ministre :

  Les bonnes âmes d’ici bas,
Comptent ferme qu’à mon trépas
Satan va venir embrocher
Ce mort mal embouché,
Mais...
Veuille le grand manitou

Pour qui le mot n’est rien du tout,
Admettre en sa Jérusalem,
A l’heure blême,
Le pornographe,
Du phonographe,
Le polisson
De la chanson.

14:16 Publié dans Brassens au tribunal | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

"Le mot n'est rien du tout."
Tout tient là-dedans, finalement.
Allez faire entendre ça dans "la société de l'information et de la communication"...

Écrit par : solko | 10.01.2014

Hé oui, tout tient là-dedans. Plus que jamais, on dirait bien.

Écrit par : Bertrand | 11.01.2014

Je repasse par chez toi, Bertrand et voudrais juste ajouter à cette analyse que le danger est , actuellement , en France infiniment plus grand que tu ne l'imagines; Dieudonné est passé , à cause des médias de 300 000 à 5 millions de décérebrés qui vont l'écouter, c'est de la pure incitation à la haine de l'autre; je ne vois pas le rapport avec le merveilleux Brassens, ou Coluche , je pense aussi à lui; que faire ?? les gouvernants qui se succèdent sont aussi minables les uns que les autres, ne gouvernent rien du tout d'ailleurs; ce sont les réseaux que j'appelle moi, asociaux qui font la loi, la pensée toute faite, les conversations de café du commerce ne sont plus drôles du tout;pardonne moi, à nouveau si je ne te suis pas , le "tous pourris "est le fonds de commerce de Le Pen et je ne supporte pas, c'est bien vain.

Allez, rigolons un peu; notre Hollande a une poule ...il n'est ni le premier ni le dernier; a-t-il construit un poulailler derrière l'Elysée??
j'espère que les tiennes seront de bonnes pondeuses

bises à toi et à tous Anne-Marie

Écrit par : Emery Anne-Marie | 11.01.2014

Je trouve moi par contre ce rapprochement génial...je ne pense pas que Brassens eût approuvé ce lynchage et cette mise à mort d'un artiste qui a eu le malchance de ne pas plaire à tout le monde.. Brassens, si vous le connaissiez un peu lorsqu'il a eu maille à partir (pour citer juste un exemple) avec des généraux qui n'appréciaient pas son anti-militarisme...a eu au moins la chance de pouvoir défendre ses idées!
Et ce que je trouve navrant ,Anne Marie, c'est que vous n'hésitez pas à traiter 5 millions de personnes qui apprécient un artiste (ne vous en déplaise!) et qui vont voir son spectacle de décérébrées!!!
Puisque ce n'est pas le cas pour vous, demandez vous pourquoi!

Il est probablement allé trop loin dans l'injure...qu'on le punisse avec les moyens que prévoit la loi...depuis quelques siècles, les arènes et la fosse aux lions ont été remplacées par des tribunaux!

Écrit par : Ninon | 12.01.2014

Eh bien, ne soyez pas navrée, c'est sans doute que le mot artiste ne recouvre pas la même chose pour vous que pour moi; je ne vois d'ailleurs pas Bertrand écrire ou chanter sur les paroles de ce sinistre individu !!Qu'il me pardonne d'ailleurs de le prendre en quelque sorte à témoin
Much ado about "nothing"
Anne-Marie

Écrit par : Emery Anne-Marie | 12.01.2014

On va en rester là, si vous le voulez bien, Anne Marie!

J'aime trop cet espace qui depuis un bout de temps est pour moi un petit coin où venir respirer
Je ne voudrais pas le perdre ou mettre mal à l'aise Bertrand,dont j'apprécie les écrits et les références à Brassens...

juste avant de partir...je suis moi-même artiste...ceci explique sûrement celà!
Solidarité sainte...

Écrit par : Ninon | 12.01.2014

... de l'artisanat...
Sur la question de cet humoriste cauteleux et de ce Bonaparte à la ramasse, j'ai déjà dit mon opinion dans le texte "Impro". Pour moi, c'est une même dialectique de deux énergumènes enfermés dans le même processus de la connerie : l'un est répugnant avec ses propos sur la plus grande catastrophe de l'Histoire, l'autre est un flic qui croit détenir toutes les vérités dans sa poche et qui assène les bons points et les mauvais points. Son discours est juste, sa pratique est sournoise et surtout, il n'est pas l'humaniste républicain qu'il voudrait paraître : il a tort dans sa façon d'avoir raison car il ne dit pas les véritables motifs, profonds, politiques, qui le poussent à user de la force que lui confère son statut de premier flic de France.
Et puis, Anne-Marie, tu dis : le "tous pourris "est le fonds de commerce de Le Pen et je ne supporte pas, c'est bien vain."
Que ce soit le fonds de commerce des Le pen, ne suffit pas à prouver que le contraire est forcément vrai. Il y a un tas de crapules qui disent des vérités. L'important est l'utilisation de ces vérités et pourquoi ces vérités s'imposent à eux à un moment donné.

Mais revenons à la chronique : J'ai pris soin de la chapeauter d'un avertissement. Car je pense vraiment, très sincèrement ( laissons de côté ce Dieudonné qui a autant de rapport avec Brassens qu'une alouette en a avec un manche à balai) qu'une grande part des textes de Brassens, s'ils étaient écrits aujourd’hui, seraient censurés par Valls, Vallaud Belkacem, Taubira et consorts.
Là est mon terrible courroux : ce recul de la conscience qui amalgame( à desseins)le mot poétique et la réalité des choses. Tenez, prenez" Petite", de Léo Ferré. Vous connaissez ? Un poème très beau, très fort. Vallaud Belkacem dirait aujourd’hui que c'est une apologie de la pédophilie et je suis certain qu'il serait interdit au poète de la chanter en public..
Parce que ces gens ne connaissent rien à la vie : ils ne connaissent que le discours qui peut les mener au pinacle du spectacle politique.
Ce sont des gens répugnants, oui, Anne-Marie.
L'objectif de ma chronique hebdomadaire est donc de les mettre (entre nous, car, eux, ils s'en battent l’œil) en porte-à-faux parce que si vous leur demandiez ce qu'ils pensent de Brassens ou de Ferré, ils ne tariraient pas d'éloges,, étalant d'affligeants poncifs.
Mais, comme l'écrivait F. Nietzsche : "Qui n'a jamais été compromis a être écouté par des imbéciles ? "

J'ai lu, oui, Que Hollande avait une poule... Normal. Le symbole de la France n'est-il pas un coq ? Hiiiiiiii

Allez, les filles, bien à Vous deux !

Écrit par : Bertrand | 13.01.2014

C'est quoi cet article? George Brassens est mort en 1981, bobino a été fermé en 1985, manuel valls est en fonction depuis 2012... et personne ne réagi ?!?!

Écrit par : ghrth | 21.01.2014

Mais c'est vrai ça, nom d'une pipe ! Je ne raconte que d'horribles anachronismes et personne ne réagit ! Il a raison, ce rtgyuioioj !

Ceci étant dit, je commence à comprendre pourquoi aux tests PISA, la France est en queue de peloton ! Misère !

Écrit par : Bertrand | 21.01.2014

j'avais pas vu que c etais de l anachronisme, autant pour moi, dsl, je n avais pas de conaissance sur les divers sujet qui sont croisés dans cet article, mais ca m'a titillé la logique quand meme.

Écrit par : rhhutyuh | 21.01.2014

Quand mêêmme !!!!

Écrit par : egrthr | 21.01.2014

Quand "la logique" est torturée à ce point-là, quand même, c'est qu'elle doit obéir à une contre-logique.
Pas grave, tout ça

Écrit par : Bertrand | 22.01.2014

Il n'y avait point de torture mais juste un titillement et pour ce qui est de la logique, elle est stimulé par un illogisme avéré (l'anachronisme dans ce cas la) et ne répond pas de l'obéissance.
La contre-logique appartient a la logique elle-meme.
Logique, tout ça.

Écrit par : greyhrhrt | 22.01.2014

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