UA-53771746-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20.08.2013

Une nouvelle

                                                 NOCES D'OR

Albert-Fourié-.jpg

Les oreilles s’écartaient des têtes, même si ça n’était pas un Bovary que l’on mariait ce jour-là : on célébrait les noces d’or d’un couple de campagnards septuagénaires, monsieur et madame Eugène Démoisseau.
On était donc rasé de près, on s’était affublé de ses plus beaux atours, on avait même pour l’occasion astiqué l’automobile.
Les paysans, pour la plupart de la famille du couple champion de la longévité conjugale, et quelques amis, se tenaient raides, empêtrés dans leur habit du dimanche, quoiqu’ils affectassent d’offrir un visage gai et décontracté, celui qui sied au caractère convivial de ce genre de réjouissances. Ils piétinaient cependant sur l’espace herbeux tenant lieu de terrasse devant l’auberge, en attendant enfin l’heure du déjeuner, car on avait - et ça commençait à se murmurer de groupes en groupes -l’estomac dans les talons. Il était près d’une heure et demie et on baguenaudait depuis dix heures du matin !
On avait d’abord assisté à une messe, ce qui n’avait pas été du goût de tout le monde, certains hommes de conviction, de rudes gaillards, sanguins, aux bras puissants et velus, étant ostensiblement demeurés sous les tilleuls du parvis, les mains dans les poches, la cigarette au bec et en causant fort. Si fort que des femmes courroucées leur en avaient fait le reproche, parce qu’on les avait entendu, soi-disant, de l’intérieur de l’église dont le portail était resté ouvert.
Tout le monde avait ensuite été prié de venir admirer une exposition réalisée par le vieil époux. Une exposition de photos et de parchemins jaunis retraçant la vie du jeune homme, puis de l’homme marié, vaillant cultivateur, puis, finalement, la vie paisible du retraité et tout ça se terminait par un trait d’humour, ou d’angoisse, difficile à dire, les deux peut-être, l’un devant conjurer l’autre : deux points suspensifs fermés par un point d’interrogation. Le tout avait été placardé à la mairie sur les murs de la salle du conseil municipal, sous l’œil hautain de Mitterrand. L'époux était en effet conseiller et le maire - qui figurait d’ailleurs parmi les convives - lui avait gentiment octroyé ce privilège.
On s’était exclamé, on avait tapé sur l’épaule du père Démoisseau, on avait fait mine de se pencher pour mieux voir les détails des vieux clichés ou lire l’écriture emberlificotée des documents - extrait de naissance, certificat d’études, état des services militaires, actes de mariage, actes de propriété et tutti quanti - et on avait tout de même un peu brocardé l’artiste autobiographe du fait qu’on ne voyait pas beaucoup la présence de sa femme dans tout ce bel inventaire. Toute une vie s’étalait donc là et les photos, nombreuses, des deux jeunes et sémillants conjoints, debout sous l’ombre d’un chêne aux ramures abondantes, la mariée tout sourire arborant un gigantesque chignon et tenant dans ses mains fluettes un gros bouquet d’iris, accusaient cruellement la fuite lamentable du temps, quand on  jetait vers le vieux couple un regard torve, comme pour vérifier l’authenticité de ce qui était montré là.
C’est ce qu’on disait, en tordant le nez, en reniflant  fort et en haussant les épaules. On disait que les saisons de la vie filaient bien trop vite, qu’on était tous logés à la même enseigne et on affectait de faire le philosophe et de déplorer que ce n’est pas grand-chose de nous, si on y réfléchit bien !
Mais le clou de l’exposition, le chef-d’œuvre d’ingéniosité devant lequel pavoisait son auteur, en se dandinant et en donnant force explications, un sourire béat illuminant sa grosse figure, c’était un cadre sous verre,  énorme, large de  deux mètres au moins et haut d’un mètre environ, avec des cases de toutes les couleurs et des branches, et des ramifications et des brindilles : l’arbre généalogique de la famille Démoisseau. Eugène commentait qu’il avait fait des recherches obstinées pendant trois ans, que ça l’avait bien occupé et qu’il avait eu de la chance parce que depuis des siècles et des siècles, sa famille n’avait guère bougé de la contrée. Il avait en tout et pour tout fait une dizaine de communes et ça avait été parfois difficile parce qu’à la Révolution, des papiers avaient été détruits.
Ah, les révolutions, grommelait l’auditoire unanime, c’est jamais trop bon !
On sifflait cependant d’admiration, on notait avec grand respect que les premières racines de l’arbre puisaient dans les années 1670 et que les dernières ramures s’élevaient jusqu’en 1999. Oui, du bon travail, du travail de fourmi, qu’on disait en congratulant le chercheur minutieux et en pensant que ça ne servait vraiment à rien des conneries pareilles et qu’il ne fallait pas savoir quoi faire de ses dix doigts pour s’occuper à des choses de même.

Avec tout ça, donc, l’heure avait filé et on était maintenant pressé, sans en faire évidemment montre, de mettre enfin les pieds sous la table. D’autant que les deux époux avaient eu la curieuse idée d’aller dénicher une auberge au beau milieu des marais de Nuaillé – le bien nommé -,  complètement retirée, qu’on avait eu mille peines à trouver, même qu’on s’était perdu, qu’on avait fait des demi-tours, et qu’on s’était un peu énervé dans l’intimité des voitures, ronchonnant que c’était de l’orgueil que de venir faire l’original là, plutôt que de manger tout simplement au café-restaurant du bourg, ou même à la salle des fêtes, où l’on aurait pu être servi par Gustave, le boucher charcutier traiteur de la commune.
Elle était effectivement fort difficile d’accès, cette auberge, et quelqu’un qui n’eût pas été prudent, aurait risqué, c’est sûr, de s’embourber dans un cul de sac fangeux, voire de tomber dans une petite conche. Au beau milieu des prairies que les mortes saisons inondaient et que séparaient entre elles des haies de frênes-têtards impeccablement alignés, des fossés, des chemins de halage ou de traverse, c’était une espèce de gargote à quatre sous, basse et longue, avec des murs d’un blanc approximatif, par endroits lépreux, surmontés d’un vieux toit moussu et passablement avachi. Elle n’avait pas de fenêtre. Juste au-dessus de l’unique et lourde porte vitrée, la tête d’un gros chef cuisinier surmontée d’une toque géante, la mine poupine, de lourdes moustaches noires qui lui dégoulinaient bien en-dessous du menton, un sourire amène en dépit de quelques dents manquantes, l’œil radieux, jouisseur et gourmand, se balançait inlassablement sous les coups de butoir des vents, en gémissant et en grinçant.
Son front était barré d’une flétrissure de rouille qu’on eût dit une affreuse estafilade.
Un menu manuscrit placardé sur la porte offrait de déguster ici des sauces aux lumas, des rôtis, des matelotes d’anguilles, des lapins en gibelotte, des coqs au sang  et des huîtres farcies. Juste en-dessous de la vieille enseigne, était également disposée une planche retenue tant bien que mal par deux ficelles et qui annonçait à la peinture violette : A la tambouille tranquille.
Les convives des noces d’or, inquiets et affamés, lorgnaient sur l’aspect quelque peu délabré de l’établissement.
Pour le tranquille, certes, on ne pouvait guère mieux annoncer la couleur. Ça l’était tant que c’en était troublant pour un commerce ayant pignon sur rue. Pignon sur le silence des prairies, qu’elle avait en fait, la guinguette toute de guingois. Dans leur jargon charentais, des goguenards impatients murmuraient qu’o d’vait être ravitaillé par les grolles, y’a pas d’bon dieu ! En effet, aucune voie goudronnée ne conduisait là et pas la moindre signalétique alentour, ni sur les chemins vicinaux, ni sur la route départementale, ni sur la nationale 11, La Rochelle-Limoges via Niort, qui filait par-delà les peupleraies à quelque dix kilomètres de là, n’indiquait qu’il y eût dans les parages un restaurateur qui proposait de faire savourer les spécialités régionales : ceux qui venaient se perdre ici étaient assurément des initiés. Ils devaient, en outre, être de sacrés gourmands et la qualité de ce qu’on leur offrait répondait sans aucun doute aux exigences de cette gourmandise, pour qu’ils s’aventurent comme ça dans les marais, par des chemins boueux, mal aisés, au milieu des champs inondés.
C’est ce qui rassurait un peu les invités des  noces d’or et c’est ce qu’ils se disaient entre eux, en se pourléchant les babines ou, pour certains, en se frottant même la panse, comme font les enfants quand ils disent miam miam.


Enfin, les maîtres de céans invitèrent tout le monde à pénétrer à l’intérieur de l’auberge. On s’y rua en meute, on s’y bouscula et on se chamailla quasiment pour trouver une bonne place. C’était là peine perdue : chaque couvert était nominatif et comportait une petite étiquette avec les nom et prénom de chaque commensal. Alors, on fit le tour des tables en se heurtant un peu, en se penchant pour lire, les myopes en ajustant leurs lunettes, les presbytes en les enlevant, et on se croisait, on plaisantait qu’on ne trouverait jamais où s’asseoir dans tout ce fourbi, on faisait demi-tour et on braillait, et on s’interpellait dans un inextricable brouhaha.
Enfin tout le monde se trouva installé. Un lourd silence se fit alors, avant que l’on ne serve  les apéritifs, du pineau fait maison, ainsi que le claironna le patron des lieux et tout le monde en rigolant effrontément, et même en le montrant du doigt et en poussant du coude son voisin, reconnut en lui la réplique exacte de l’enseigne, la balafre de rouille en moins.
La salle à manger était étroite, démesurément longue, et ne présentait nullement l’allure négligée de l’extérieur. Bien au contraire. Deux tables rustiques, massives, épaisses, impeccablement cirées et chacune affublée de deux bancs du même tonneau, en occupaient toute la longueur. De part et d’autre de cette salle, de petits buffets, de plaisants confituriers, deux magnifiques vaisseliers en merisier et des placards astucieusement pratiqués dans l’épaisseur des murs en pierres délicatement jointées, servaient au rangement de la vaisselle. Tout respirait la propreté et la décoration de l’ensemble, rideaux de fines dentelles, quelques plantes vertes, des tableaux discrets suspendus ça et là, était sobre, de bon goût, si on arrivait tout de même à faire fi d’un goupil empaillé, le poil rêche, l’œil de verre ébloui, la dent agressive exhibée sur des gencives noirâtres, qui pontifiait sur un meuble bas, pourtant d’une très belle facture.
Pendant qu’on versait le pineau dans de petits verres de cristal, monsieur le conseiller municipal, Eugène Démoisseau, se leva et entama un discours, ce qui ne manqua pas d’inquiéter encore les plus affamés de l’assemblée. Bon dieu, c’est pas vrai, qu’ils se disaient ceux-là, on n’arrivera jamais à s’caler l’estomac ! Le vieux marié cependant, après s’être éclairci la voix  par un petit raclement de la gorge, dit qu’il était heureux de réunir autour de lui et de son épouse, en ce jour mémorable, toute sa famille et ses plus chers amis. Il décrivit avec tendresse ce 25 mars 1949 où il avait convolé en justes noces avec Madeleine Dupuis -  devant laquelle il fit une petite courbette en demandant qu’on l’applaudisse au passage - comme si, remarquèrent in petto quelques futés, le fait de l’avoir supporté pendant cinquante ans méritait effectivement d’être applaudi. Puis l’orateur se perdit en des considérations d’ordre météorologique sur ce 25 mars 1949 et que, à bien y réfléchir, le climat se réchauffe mais il est vrai aussi qu’à tout bien considérer si on va par là, il faudrait voir si…
Bref, personne n’écoutait plus. Il se rassit, un peu confus, on cria hip hip hip hourra, on lui fit la claque avec frénésie, on porta un toast et, sans plus d’ambages, on se jeta comme des loups enfin libérés sur les merlus froids couchés sur leur épaisse mayonnaise, leurs rondelles de tomates et leurs feuilles de salade.
On eût entendu une mouche voler à travers le cliquetis des fourchettes, des couteaux et des verres. On s’empiffrait, on buvait de l’entre deux mers, on réclamait par des signes en direction des jeunes filles déambulant entre les deux grosses tables, du pain, encore du pain, toujours du pain, pas assez de pain, du bon pain !
On s’empiffrait sans retenue. Vinrent les anguilles persillées. On les avala avec le même emportement en les accompagnant de grandes lampées de vin rosé, du vin de Loire. On se léchait les doigts, on torchait les plats avec de grandes bouchées de pain frais, on avait les commissures des lèvres et, pour certains, le menton, qui luisaient.
Les estomacs ainsi flattés, les conversations, d’abord éparses avant qu’elles ne se changent en  un chahut où tout le monde parlait en même temps, purent reprendre alors, en attendant les gigots d’agneau accompagnés de leurs traditionnels flageolets. Et quand il ne resta plus bientôt que les os de ces beaux morceaux d’agneau, les trognes étaient rouges, violacées, et on s’interpellait, et on riait, et on criait, et on chantait, et on tapait sur la table en vidant des bouteilles de Côtes du Rhône.
Eugène Démoisseau se leva et hurla que madame Démoisseau allait chanter. C’était juste avant les plateaux de fromages. On se tut soudain et la mariée, petite femme toute fluette, avec un visage rieur encore fort agréable, entonna, très haut, Rossignol de mes amours, en faisant tous les trémolos et en tenant bien les longues notes, tant que des vieillards, l’émotion décuplée par les alcools, versèrent quelques larmes d’attendrissement.
On l’applaudit avec fougue, on se leva de table, parfois en renversant une chaise au passage, et on vint l’embrasser. L’exaltation était à son paroxysme. La fête, comme on dit communément, battait son plein.

Un observateur minutieux de tout ce charivari d‘ivresse eût cependant pu distinguer en son sein comme une sorte de brebis galeuse. Un homme très grand, énorme, le visage rond comme un ballon, rouge, était assis juste en face des héros de la fête, juste en face de sa sœur exactement. Il s’agissait en effet de Gaston Dupuis, de dix ans le cadet de Madeleine, vieux garçon et qui passait au village pour un original et un bougon. Alors que tous les visages étaient rieurs, hâbleurs, lumineux, le sien restait obstinément fermé et pendant les cinq heures qu’avait duré le repas, il avait dû supporter les discours de son beau-frère - comme d’ailleurs les trois ou quatre autres convives installés alentour - sur la façon dont celui-ci  s’y était pris pour faire son gigantesque arbre généalogique, avec tous les détails, les maires qu’il avait rencontrés, les conversations qu’il avait eues avec eux, les archives perdues et retrouvées et tout le Saint-frusquin.
N’ayant personne à qui adresser la parole, isolé face à l’incorrigible causeur,  soufflant comme un phoque, suant sang et eau, Gaston Dupuis, déjà de constitution fort sanguine, s’était réfugié dans l’excès. Il avait deux ou trois fois repris de tous les plats, il avait bu comme un chameau au terme du désert, il avait avalé un fromage de chèvre entier, avait englouti des pâtisseries, bu des tasses de café et s’était complètement anéanti avec de grandes  rasades de cognac. Il n’entendait désormais plus personne. Il regardait autour de lui, l’air hébété et s’épongeait le front avec un grand mouchoir à carreaux.
Alors qu’un invité, à l’autre bout de la salle, s’était levé et racontait une histoire dont la chute se proposait d’être salace, il en avait préalablement prévenu ces dames, il fut subitement interrompu par un bruit sourd, mat, en même temps  que par des éclats de verre qui se brise : Gaston Dupuis s’était soudain écroulé et avait piqué le nez dans son assiette, encore à demi remplie de larges parts de tarte Tatin.
On se précipita, on l’allongea sur le sol, on s’aggloméra autour de lui presque à lui marcher dessus et à finir de l’étouffer, un gars beugla qu’il allait passer l’arme à gauche, nom de dieu, qu’il fallait vite le saigner et déjà il brandissait un grand couteau. On eut mille peines du monde à s’interposer et à le maîtriser.
L’aubergiste était au comble de l’affolement. A une vitesse vertigineuse une foule d’emmerdements qui ne manqueraient pas d’arriver si le drame se confirmait, tournoyaient dans sa tête.  Il joignit enfin  le SAMU de La Rochelle, lequel SAMU se perdit dans les marais, rappela l’aubergiste, s’embourba encore dans un chemin de traverse et arriva à la Tambouille tranquille alors que le gros Gaston Dupuis était déjà étendu sur un coin de  table débarrassé à la hâte et qu’autour de lui, des hommes et des femmes, atterrés, faisaient des signes de croix désordonnés.

La même assemblée, exactement, suivit le sapin quelques jours plus tard, toujours affublée de ses plus beaux atours et la mine franchement lugubre.
On murmura que si seulement on avait été au restaurant du bourg, avec le médecin tout près, là, à deux maisons exactement, hé ben, ce pauvre Gaston…
Enfin, on n’accusait pas, hein ?
On disait, on supposait. Faut bien causer.

Illustration : Albert Fourié

 

10:03 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Belle histoire (qu'il me semble que tu avais publiée). J'y retrouve le père de Zozo :)
C'est un régal.

Écrit par : Michèle | 20.08.2013

Le début n'en était cependant pas le même (si c'est bien une nouvelle que j'ai déjà lue sur ton blog). Ou alors j'ai oublié cette entâme, pourtant très belle.

Écrit par : Michèle | 20.08.2013

C'est une nouvelle qui, initialement, devait être recueillie dans "Le Théâtre des choses", mais on lui avait préféré " L'écrivain". Si, si, l'entame était la même. Le mariage de C. Bovary.

Écrit par : Bertrand | 20.08.2013

Quelle écriture, en effet ! Toujours ce parfum de Maupassant que vous maitrisez à merveille !

Écrit par : George | 20.08.2013

Cela fait bien plaisir.. J'avoue en être souvent inspiré, mais encore loin derrière, quand même.
Merci.

Écrit par : Bertrand | 20.08.2013

un plaisir de remonter le temps, pour ceux qui ne sont pas des perdreaux de l'année et qui ont vécu, gamins ou adolescents des mariages,communions, batteuses,en "région "puisqu'il ne faut pas dire en "province", les ancrages de la mémoire sont solides à ce niveau mais là les protagonistes vivent, cancanent,fanfaronnent, querellent c'est tout autre chose que de se balader actuellement dans les villages où tout est figé; merci, Bertrand,pour cette invitation à "la tambouille tranquille";les noces d'or, sans doute en voie de disparition!!
Anne-Marie

Écrit par : Emery Anne-Marie | 20.08.2013

ET que dire alors des noces de platine (!) ?
Ben à Toi, Anne-Marie

Écrit par : Bertrand | 23.08.2013

Les commentaires sont fermés.