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11.06.2013

La dialectique des cons

ane1.jpgJe suis un con pour une foule de cons.
Voilà donc bien un gros mot à tiroirs. Une anguille. Un serpent de mer. Car qu’est-ce donc qu’un con si tout le monde revendique ne pas en être un mais affirme que le voisin, oui, lui, il en est vraiment un ?
C’est comme l’ennemi, c’est toujours, forcément, l’autre. Le con ne s'exprime donc que par confrontation des contraires et il a une définition négative : il est ce que je ne suis pas.
Mais de là à dire qui il est, il y a un monde. Il y a en effet un nombre impressionnant de choses que je ne suis pas.
Brassens chantait ainsi :

Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami.

Certes. Moi je veux bien, généreux poète moustachu ! Mais en quoi peut-on changer un con pour faire de lui une personne convenable ? Il apparaît, puisqu’il est con et pas moi, qu’il faut qu’il se change de telle façon qu’il me ressemble. Mais comment un con peut-il vouloir se transformer en con puisque, pour lui, je suis un con ?
Vous voyez, là, au moment où je vous écris, il faudrait que j’adopte la vision du monde de tous ceux qui me considèrent comme un con, c’est-à-dire que je me glisse dans la peau d’un connard pour enfin ne plus en être un !
Ce n’est pas facile, tout ça.
J’en conclue donc que les cons ne se parlent pas, ne se côtoient pas, ne s’aiment pas et n'échangent pas avec les cons. Que les cons ignorent le consensus. Normal, puisqu'ils ils sont tous cons dans les yeux du con.
Le con est un miroir sans tain.
Et c’est ce qu’écrivit,  en substance, Mérimée à Stendhal, en 1831 :

Vous me croyez plus con que je ne suis, pour me servir d’une de vos expressions.

12:11 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Ma regrettée môman me le disait souvent : "on est toujours le con de quelqu'un" (phrase dont elle n'avait pas la maternité, si j'ose dire, mais elle le disait fort bien, de même que, quelques années plus tôt, "range ta chambre ou tu vas t'en prendre une", qui, là encore, n'était pas un effet de style)

Bref, vous avez tout à fait raison, cher Bertrand, pas simple d'avoir à se glisser dans la peau d'un con pour ne plus en paraître un aux yeux du-dit con. Et réciproquement, du reste.
Et, plus encore, vous soulevez le point majeur (et non le majeur au bout du poing) : le con est très souvent celui que l'on ne connaît pas. Certes, il en existe que l'on peut qualifier ainsi parce que, justement, on les connaît trop bien - et là, le diagnostic restera invariable ; mais on pourra l'enrichir, en "gros con", "grand con", "petit con", "sale con" ou autres. Mais, il est clair que l'absence de communication favorise grandement "l'essor du con" (s'il y a là un contrepet, c'est tout à fait involontaire).

Ne reste donc qu'à reprendre en choeur l'inoubliable chef-d'oeuvre des Los Gonococcos, que notre ami le Tenancier connaît aussi bien que moi, dont vous pourrez lire les si émouvantes paroles ici : http://www.bide-et-musique.com/song/12251.html.
(attention, puissance lyrique not inside !)

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 12.06.2013

Bonjour, cher Otto ! Cela faisait un p'tit momemt que je ne vous avais entendu par ici.
Vous êtes un Otto mobile ! (Elle n'est pas très bonne, j'en conviens)
En revanche votre contrepèterie l'est, bonne.
Oui, le con se mange bien à toutes les sauces, comme comme un balai, comme une pelle, comme la lune, comme une b... et j'en passe.
Le drame, c'est qu'en dialectique, le con, dont chacun pense être le contraire, se marie en une belle synthèse avec le susdit contraire.
Disons alors qu'il y a des cons (nous) qui sont supportables pour nous et d'autres non.
Mais un con dort en chacun de nous, hein ? J'aurais pu dire "sommeille", certes, mais j'aurais loupé mon effet.
Que dites-vous, cher Otto ? Ah, qu'il eût mieux valu ! Oui, j'suis un peu d'accord...
Amitiés.

Écrit par : Bertrand | 12.06.2013

Euh, pour la contrepèterie, je vous assure que c'est involontaire. D'autant plus que je ne vois même pas sa solution ! (et je ne plaisante pas - demandez à l'ami Tenancier, il vous dira à quel point je suis nul en la matière...)

Et oui, il eût forcément mieux valu ;-)

J'ajouterai, par ailleurs, que le con qui dort en chacun de nous s'éveille forcément parfois. Qui n'a pas fait une connerie, qui ne s'est comporté comme un con à un moment ou à un autre ? Ce n'est pas un état stable. Sauf, peut-être, pour le gros, le grand, le sale, etc.

(pour le reste, j'étais parti par monts et par vals - erreur volontaire - pour des raisons de travail, ça ne simplifiait pas les interventions...)

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 12.06.2013

"L'essor du con" donne "les sons du cor", cher Otto. Mais il est vrai que le Tenancier m'avait déjà dit que vous n'étiez guère féru de cette gymnastique phonique.
Ben à Vous

Écrit par : Bertrand | 13.06.2013

Merci pour la solution, cher Bertrand.
Le souci n'est pas que je ne sois pas féru de ce genre de jeu, c'est plutôt qu'il m'échappe complètement : même en ayant la solution, je suis obligé de faire un effort pour saisir comment passer de l'un à l'autre... Une sorte de blocage, sans doute...
Mais bon, on vit bien sans :-)
Bonne journée itou !

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 13.06.2013

Vous l'avez dit : on vit bien sans. Et c'est heureux !

Écrit par : Bertrand | 13.06.2013

Otto est nul en la matière
(Ne me remerciez pas, j'ai des dispositions pour cafarder, c'est tout).
Autrement, il y a toujours la citation d'Alphonse Allais pour se consoler.

Écrit par : Le Tenancier | 13.06.2013

La contrepèterie se fait à trois : qui l'énonce, qui la comprend, qui n'y entend goutte.

Écrit par : Michèle | 14.06.2013

Eh oui, chère Michèle, là comme ailleurs, il y en a un qui tient la chandelle.
Je ne sais si j'apprécie ce rôle.
Mais je suis réellement complètement nul en la matière, il y a des fois où je m'étonne même d'en être à ce point.
Pour le reste, à quelle citation d'Alphonse Allais faites vous allusion, cher Tenancier ?

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 14.06.2013

Oui, elle m'échappe aussi, cette citation, cher tenancier. Faites-nous le plaisir de nous réjouir... J'avais en tête celle de Pierre Perret, pas mal du tout : Les jeunes cons sont bien plus redoutables que les vieux : ils ont tout l'avenir devant eux !
Pour la contrepèterie, chère Michèle, qu'as-tu fait de celui qui se bidonne ? A moins qu'il ne coulât de source que c'est celui qui la comprend... ou celui qui l'énonce.
Je vous en pose une, à Otto et à Toi. Pour le Tenancier, je suis presque sûr qu'il la connaît... Une fois, quand j'étais dans la fonction publique (voir le texte de cet après-midi) nous discutions d'un chantier dans Niort arrêté par les archéologues qui y avaient mis au jour d'antiques remparts. "Mon" Directeur, bien mis sur lui, brave homme pondéré, me demandait ce que j'en pensais de tout ce que ces atermoiements coûtaient au contribuable et je lui répondis, fendu en deux :
- C'est le coût des fouilles.
Il marqua un temps d'arrêt, comprenant vaguement à la musique des mots qu'il y avait là une astuce, mais il ne mit pas le doigt dessus.
Voyez, cher Otto, vous auriez pu être mon Directeur( !) Je vous taquine. Ne le prenez pas en mauvaise part.

Écrit par : Bertrand | 14.06.2013

J'ai l'impression que votre texte, cher Bertrand, est truffé de contrepèteries, tout comme la phrase de cette chère Michèle, mais je n'en vois pas l'ombre d'une...
Pour celle qui provoqua votre hilarité, j'arrive à "le fou des couilles", mais j'avoue que je ne vois pas bien, là...
Et ouais, j'aurais pu être votre dirlo, au moins on aurait rigolé, même si je ne comprends rien aux contrepèteries. Mais je crois que j'aurais secoué l'arbre, voire tâté de la tronçonneuse sur les branches "pourries". J'aime bien être radical en la matière...

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 14.06.2013

"Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet"

Alphonse Allais

Écrit par : Le Tenancier | 14.06.2013

Autrement, j'ai saisi.
;-)

Écrit par : Le Tenancier | 14.06.2013

Cher Otto, je ne reconnais jamais une contrepèterie si on ne me signale pas que c'en est une. Je cherche alors laborieusement. Il paraît que c'est en cherchant qu'on devient...
Pensez bien que je ne pourrais donc en écrire une :)
Je sais tout au plus reconnaître le foutre des couilles, mais là aussi c'est une béotienne qui vous parle, paraît qu'y faut jamais donner l' a(b)solution :)

Écrit par : Michèle | 14.06.2013

Délectable, la citation d'Allais. Longtemps je m'y suis amusé, à ce petit jeu. Mais c'est dangereux de jouer les imbéciles, à un moment donné on ne sait plus trop où on en est.
La contrepèterie est elle un art :
http://www.youtube.com/watch?v=L3TNJHjYpTU
Il me faisait marrer, ce gars-là.

Écrit par : Bertrand | 14.06.2013

Oui Bertrand toute une époque, et je découvre son nom, Pierre Repp. Né en 1909, je n'en reviens pas !

Écrit par : Michèle | 15.06.2013

J'étais allé faire un tour de Wikipédia pour voir un peu sa biographie et avait été également époustouflé par sa date de naissance ; je le croyais plus près de nous ! Va savoir pourquoi !

Écrit par : Bertrand | 17.06.2013

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