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18.01.2019

Niort et Houellebecq

240px-Panorama_Niort.jpg " La troisième journée de voyage fut interminable, l’autoroute A10 semblait presque entièrement en travaux, et il y eut deux heures de bouchons à la sortie de Bordeaux. C’est dans un état d’exaspération avancée que j’arrivai à Niort, une des villes les plus laides qu’il m’ait été donné de voir. Yuzu ne put réprimer… etc. et etc.…" 

Michel Houellebecq - Sérotonine -

Houellebecq ne m’intéresse pas. Il fait son bisness littéraire, il tisse toujours la même toile, il rabâche ses angoisses, ausculte son nombril ; cela ne nous regarde pas. Il a du succès, la critique se pâme, grand bien lui fasse, et, franchement, tant mieux pour le bonhomme !
Les livres que j’ai lus de lui, le dernier en date étant La Carte et le territoire, ne m’ont pourtant pas laissé cette empreinte indélébile, cette sorte de désarroi jubilatoire que vous laissent les grands livres, une fois le dernier mot refermé…
Mais, vivant à l'autre bout de l'Europe et venant de la région de Niort, ayant même « travaillé » pendant quinze ans dans ses murs, je me suis forcément intéressé à la polémique suscitée par une phrase de l’écrivain à propos de cette ville.
Et une fois encore, s'il en était besoin, preuve m’a été donnée que tous les braillards du monde, quel que soit le propos incriminé, ne savent brailler que sur des bribes sans contexte, tout os étant bon à ronger pour le braillard.
Je me fous  en effet comme de ma première chemise bleue que Niort soit laid ou beau, mais je trouve que Houellebecq, sur ce coup-là, a été très perspicace, très proche du réel, très « écrivain ».
Car -  je le dis souvent - tous les endroits sont beaux ou laids selon ce qu’on y vit. Or le narrateur arrive dans la ville dans un  état d’exaspération  avancée.
Rien n’est plus vrai : dans cette disposition d’esprit, tout est moche.
Je me souviens de promenades dans le cirque de Gavarnie alors que je n’étais pas bien du tout dans ma tête. J’aurais pu écrire que ce site était moche comme le cul des chiens !

Imaginez un instant la phrase : "C’est dans un état d’exaspération avancée que j’arrivai à Niort, une des villes les plus chatoyantes qu’il m’ait été donné de voir."
Ridicule !
Donc, bravo Houellebecq.  Niort est ici hors sujet… 

14:47 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Ah ben ça fait du bien de lire ces choses-là. Il n'a plus rien écrit d'exceptionnel depuis Les particules élémentaires, et La carte et le territoire est un chef-d'oeuve d'insipidité. Mais vos remarques sur Niort sont justes. "Hors sujet"...

Écrit par : COLLIGNON | 18.01.2019

Absolument juste, Rodo ! Mais je partage la critique de M. Collignon. je trouve également "Les particules élémentaires" comme ce qu'il a fait de mieux (à vrai dire, j'ai vraiment aimé) et la Carte, comme un menu qui n'ouvre pas l'appétit.

Écrit par : cleanthe | 18.01.2019

Bonjour à Vous deux,

Oui, la réputation littéraire de Michel Houellebecq est incontestablement surfaite.
Et la critique dont il bénificie à chaque fois montre aussi à quel niveau d'asphyxie spectaculaire celle-ci en est.
Ceci dit, restons humains : si la critique faisait de tels ronds de jambes pour la sortie de mes livres, je la trouverais tout simplement excellente ! :)))

Je publierai d'ici quelques mois un autre roman qui vient de m'être accepté, "Les champs du crépuscule"
Et vous verrez que la susdite critique n'en dira rien, parce que quand on est bouche bée, on ne peut rien dire ! Ahhhahah

Écrit par : bertrand | 19.01.2019

La critique n'en dira rien, en effet. Restera le silence, qui sied si bien au crépuscule.

Écrit par : Feuilly | 22.01.2019

Les commentaires sont fermés.