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26.05.2016

Crépuscules

cerises.jpgElle est revenue, la saison sans la nuit.
Du moins pour mes yeux qui s’endorment avant l’extinction des feux du ciel et s’ouvrent alors qu’ils sont déjà rétablis.
Une vie dans le jour exclusif.
Juché sur la ramure la plus haute des halliers, le merle siffle à gorge déployée, aussi zélé aux crépuscules des soirs qu’aux primes aurores. Comme s’il ne cessait jamais  de célébrer ses amours, tandis que je sacrifie à Morphée.
On dira ce qu’on ne voudra pas, mais il a quelque chose de sincèrement merveilleux, ce monde avec sa logique de troubadour tournoyant. Il n’est laid que parce que nous ne le pensons le plus souvent qu’en bête sociale, qu’en animal d’un cheptel moutonnier trottinant sur une ligne de crête et s’écrasant de plus en plus souvent au fond des ravins, poussé par l'intelligence de sa bêtise et son amour du vide.
D’ailleurs, je me demande souvent ce que nous faisons là, nous les sept milliards de crétins dont la présence ne semble se justifier que par la  destruction passionnée de tout ce qui constitue la beauté des choses.
L’humanité est une contradiction, on dirait. Une erreur de la création. Une fausse note qui saccage la symphonie.
Nous serions, parmi toutes les créatures du monde,  les seuls à souffrir parce que nous serions les seuls à savoir que nous allons mourir. L’animal et la plante n’auraient pas cette conscience de la fatalité de leur destin. C’est  peut-être pour cela que nous sommes des tueurs ataviques: nous enseignons la mort et nous la donnons  à tous ceux qui l’ignorent. Par vengeance et jalousie.
Comble de l’ignominie et de la perversité dénaturée, entre nous, nous dissertons - quand nous n'espérons pas - sur l'éventualité de l’éternité.

Mon merle noir, lui, ne croit ni à la mort, ni à l’éternité. Il croit au présent et le présent - lapalissade terrible dont les hommes n’ont jamais su saisir le bon sens  -  ça se vit au présent.
Alors, il chante du soir au matin, mon merle.
Tandis que crèvent les hommes, qui jamais ne verront Le Temps des cerises.

10:04 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Lu et approuvé !!

Écrit par : COLLIGNON | 26.05.2016

" Je n'ai rien à ajouter ni à retrancher, je persiste et je signe " :))))

Écrit par : Bertrand | 26.05.2016

Il (le monde) n’est laid que parce que nous ne le pensons le plus souvent qu’en bête sociale,

Tout à fait. Ce sont nos rapports entre hommes qui sont laids. Peu ou pas de générosité mais au contraire la loi du plus fort. Et vas-y que je te plume (si j'ose cette comparaison après le thème du merle chanteur) et vas-y que je t'écrase. Les rapports sociaux sont un combat permanent qui nous épuise et qui nous empêche, en effet, de regarder cette merveille qu'est le monde.

Il faut savoir s'isoler et tout simplement regarder. Vivre au présent, en effet, vieille sagesse orientale qui a fait ses preuves. La pleine conscience disent les adeptes du yoga.

Écrit par : Feuilly | 26.05.2016

La loi du plus fort, oui, comme dans "Le Loup et l'agneau"... Et ce qui me rend perplexe surtout, c'est quand on sait la bêtise et la faiblesse d'esprit des loups qui tentent de nous imposer leur loi.
Un seul exemple, parmi des milliers, pris dans les dernières actualités. El Connerie et son mentor, Valls, qui s'offusquent de ce que les grévistes prennent les Français en otage alors qu'ils viennent de prendre en otage toutes les institutions dites démocratiques avec leur 49 3 !
Des loups comme ça, moi, j'en fais un tous les matins....

Écrit par : Bertrand | 27.05.2016

Je suis bine d'accord, mais curieusement certains disent que ce sont au contraire les syndicats qui manipulent les jeunes car spontanément des étudiants ne descendraient pas dans la rue pour des problèmes d'emploi alors même qu'ils n'en ont pas encore. Cette réflexion m'a laissé fort perplexe.

Écrit par : Feuilly | 27.05.2016

Les commentaires sont fermés.