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10.06.2015

Considération générale sur le mensonge - 3 -

politique,histoire,écritureIl faut être clair et sans doute aurais-je dû introduire ma réflexion sur ces deux préliminaires.
D’abord,  les affaires économiques et financières et, par conséquent, sociales et politiques, de la planète sont tellement complexes et sans cesse agitées de mouvements tellement contradictoires, que nul homme ne saurait dire aujourd’hui : Moi, je sais !
On peut donc identifier peu ou prou là où ceux qui dirigent ces affaires sont dans l’absolue nécessité de mentir et de corrompre constamment la réalité, mais on ne peut affirmer avec certitude où se situe exactement la vérité, laquelle est elle-même en
mouvement perpétuel et sans arrêt paradoxale.
C’est la raison pour laquelle je n’adhère absolument à aucune des contre-thèses proposées ça et là, celles-ci étant toujours fonction de l’idéologie de leurs auteurs, lesquels, bien souvent, ne retrouvant pas leur aiguille dans l’inextricable pêle-mêle de ce gigantesque écheveau, sont eux-mêmes obligés de mentir pour dénoncer le mensonge.
Second point : lorsqu’on accuse quelqu’un de mensonge, il y a toujours derrière cette accusation une forte connotation morale, le menteur étant un mauvais luron et celui qui dit la vérité un sage.
Quoique  m’évertuant à dénoncer ici les mensonges officiels des puissants, je ne juge pas pour autant moralement leur conduite au prétexte que mentir c’est mal alors que dire la vérité, c’est bien… Car ils sont des menteurs pris en otage et leur existence de puissants est conditionnée à l’exercice même de la  supercherie. Elle leur est imposée par leur prétention au pouvoir.
Ce dont il faut les incriminer, donc, ce n’est pas du fait qu’ils mentent mais de celui qu’ils veuillent nous diriger et contraindre nos vies à être vécues sur le mode, pour eux incontournable, de la tromperie. Ce qu’il faut leur refuser, c’est le droit d’affirmer qu’ils agissent en s’appuyant sur une vérité qu'ils sont les seuls à détenir et qu’ils font ce pour quoi les électeurs les ont portés au pinacle.
Il s’agit de leur refuser le droit, légitimé par les urnes sur la foi de discours falsifiés et de déclarations d’intentions mensongères, à diriger notre bien le plus précieux : notre existence.
Ceci étant dit et, espérons-le, compris, parlons de l’Europe et, conséquemment, de la guerre à l’est de l’Ukraine.
Ça risque d’être long et soumis à digressions.

L’empire romain sur lequel s’est fondée notre civilisation et consolidée notre culture a connu son apogée au IIe siècle, s’étendant alors de la Mauritanie à la Mésopotamie et de l’Angleterre à l’Égypte, avant de se scinder en deux empires, celui d’Orient et celui d’Occident, puis de s’écrouler - s’agissant de l’empire d’Occident tout du moins -  à la fin du Ve siècle.
L’excellent Histoire de la décadence et de la chute de l’empire romain d’Edward Gibbon  retient pour causes de cette chute,
entre mille autres causes, l’immensité des territoires à contrôler en dépit d’une administration parfaitement rodée par plus de quatre siècles d’exercice et par l’abandon aux peuples conquis de toutes les responsabilités militaires.
A sa chute, on ne trouvait quasiment plus un seul romain dans les légions de l’Empire,  pourtant chargées d’y maintenir l’ordre impérial.
A titre tout à fait personnel, je ne puis m’interdire de faire un rapprochement, fût-il intempestif, avec l’extension  toujours galopante de l’Europe politique.
Née, elle aussi, à Rome, mais aux motifs exclusifs d'un libre-échange restreint, en mars 1957 avec six pays seulement responsables de l'accouchement, elle n’a cessé depuis de déployer ses ailes, englobant 28 pays et reculant sans cesse ses frontières, les portant du nord au sud du cercle polaire au détroit de Gibraltar et, d’ouest en est, des  côtes du Portugal aux frontières de la Russie.
Cette démesure s’est accompagnée forcément, au fur et à mesure qu'elle perdait justement le sens de la mesure, de  la prétention de plus en plus pressante à former une entité politique.
De fait, elle a donc abandonné en cours de route son but initial et, accumulant les contradictions en accumulant les pays et les us et coutumes de chacun d’entre eux, elle n’est plus aujourd’hui qu’une énorme machine sans âme et qui ne tient la route qu’à coups de diktats économico-financiers, alors qu’on ne trouve plus grand
chose dans ses capitaux qui soient encore vraiment européens.
Un colosse aux pieds d’argile dont le mensonge consiste  à dissimuler les pieds. Qu'on ne voie que la tête !
Prise de vertige expansionniste, cette Europe en est venue à confondre politique du moment et géographie éternelle et, son berceau n’étant plus assez grand pour satisfaire ses besoins tyranniques d'ébats, elle butte maintenant, au sud,  sur la Turquie et les premières marches du Moyen-Orient et, à l’est, sur la Russie et les premières marches de l’Eurasie.
Son apogée est déjà derrière elle et son déclin entamé car dans sa tentative de soumettre l’Ukraine à ses appétits, elle a trouvé sur son chemin Moscou, bien résolue à stopper le délire à distance raisonnable de ses murs.
Et tout ceci, bien  entendu, s'accompagne d'un concert de mensonges officiels tous plus ou moins mélodieux, orchestrés par le socialiste patelin Hollande et la conservatrice Merkel, et que le citoyen européen, abruti par ses médias, reprend avec plus ou moins de  conviction.

14:07 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, histoire, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

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