04.02.2014
Chants d'un crépuscule
J’en ai donc terminé avec la mise en ligne des Champs du crépuscule. Merci à vous, lecteurs, car, si j’en crois les indicateurs de fréquentation, vous avez été très nombreux à suivre ces pages depuis le 11 décembre.
Merci aussi à mes trois fidèles commentateurs, Michèle, Feuilly et Solko.
Pendant que je faisais cela, donc, au moins ne disais-je pas de mal du monde et il a tourné, ce monde... Comme d’habitude. Avec un petit regain de grotesque, le roi nouveau s’en étant allé à mobylette conter fleurette sous les jupettes d’une starlette et le roi déchu rêvant, lui, d’une première et glorieuse Restauration depuis les plages de Charente-Maritime, si chères à mon cœur.
Le nouveau roi amuse la galerie en plaçant la plume du journaliste bien au niveau de ses c… Il affole ainsi ses troupes timorées cependant que l’ancien monarque inquiète les siennes et que déjà les couteaux de Brutus sortent subrepticement des poches… Les Orléanistes de pacotille n’en veulent plus de ce Bourbon ringard qui les a fourvoyés dans les affres de la révolution socialiste !
En Syrie, l’Amérique sioniste, alors que ses larmes du 11 septembre ne sont pas encore toutes séchées, soutient et arme Al-Qaïda. C’est du propre ! En Ukraine, cette même Amérique et l’Europe - avec le pays des droits de l’homme en tête - soutiennent les nazis ostensiblement déclarés de "Svoboda"1. Je me demande comment Valls fait le ménage dans sa tête : hier il dépensait toute son énergie de patron des flics de France à vouloir fusiller un nazillon de spectacle, aujourd’hui, allégeance au souverain oblige, il soutient les Nationalistes Socialistes d’Ukraine.
Mais il est vrai aussi que ceux-là ne se laisseraient nullement intimider par une p’tite bafouille adressée à des préfets.
Et Vallaud Belkacem, elle que j’entendais face à Bourdin soutenir à mots couverts l’opposition ukrainienne, qu’est-ce qu’elle peut bien en penser de tout ça, si tant est qu’il lui reste un brin d’autonomie de ce côté-là ?
Bref, pendant que je m’occupais à mes broutilles, nihil novi sub sole du mensonge permanent.
A Lyon et à Paris, on se mobilise, on crie et on brandit son opposition farouche aux législateurs de la famille. Vallaud Belkacem, encore elle, affirme docilement que les gens manifestent sur des idées imaginaires. Si elle avait retenu ne serait-ce qu’une seule page de l’histoire de France, elle saurait que les grands bouleversements et les actes les plus forts toujours se sont nourris de peurs imaginaires. Parce que s’il avait fallu attendre d’avoir réellement peur pour exprimer son désarroi, on en serait encore à la pierre taillée, Madame ! Et Danton, Robespierre, Louis XVI et tant d'autres seraient morts comme tout le monde, avec leur tête toujours solidaire de leur cou.
Attention, hein, je ne dis nullement que les manifestants de Lyon ou de Paris emportent ma sympathie. Pas du tout. Pour tout vous dire, je m’en bats l’œil de leurs débats et de leurs angoisses !
Car aux nazillons, aux curés, aux évêques, aux indignés des p’tits matins blêmes, aux révoltés, aux antisémites, aux hétéros, aux homos, aux socialistes, aux sionistes, aux frontistes de gauche, de droite ou d'ailleurs, aux communistes, aux féministes, aux gros phallos, j’oppose toute la complexité de mon individu et balance un somptueux : Merde !
Sub sole, donc…
Mais, toujours pendant ce temps-là – alors que je vous présentais le Grand Gaétan, Louis, et les autres, tous capables d’avoir assassiné un vieillard sans vous dire lequel est pour moi l’assassin parce que vous ne me l’avez pas demandé - les sympathiques autochtones de mon pays d’accueil – et moi avec, du coup - ont reçu une sévère leçon du ciel. Du ciel, pas du Ciel ! Du vrai ciel, celui avec des nuages, du vent et du bleu…Celui qu'on voit en levant la tête, pas celui qu'on suppute en se la torturant.
Il n’y aura pas d’hiver cette année, qu’ils disaient pendant que des sautes d’un petit vent humide et léger gambadant depuis le lointain océan venaient friser leurs moustaches guillerettes et arrosait noël et le premier de l'an de douceur.
Mais voilà qu’au détour de la mi-janvier, les girouettes ont soudain tourné le cul à l’ouest et ont regardé droit dans les yeux le nord-est. Un vent fou, tenace, coupant comme un rasoir s’est levé et la neige est venue et les mercures descendus au-dessous de moins 20. Les routes ont été coupées par les congères accumulées par ce vent furibond, opiniâtre, durable. Voyez plutôt en illustration l’entrée du bourg de ma commune, ce matin.
J’ai passé mon temps à chauffer ma maison et à regarder sur le ciel de la nuit matinale des étoiles de plus en plus pétrifiées.
Maintenant, on dirait bien que le printemps veut pointer le bout de son nez : ce matin, il ne faisait que moins quatorze…
C’est beau quand même une terre qui tourne.
1 - Nom d'un parti de l'opposition ukrainienne signifiant " Liberté"
13:31 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, écriture | Facebook | Bertrand REDONNET
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