19.07.2013
De la mémoire que nous lèguent les arts
Le 10 août 1792, exacerbée par les sempiternels atermoiements des ténors de la politique dite révolutionnaire, la populace massacre aux tuileries les résidus d’une monarchie séculaire, ouvrant tout grand la porte sur la Révolution par le fait et sur la République.
Robespierre est alors dans sa chambre, effrayé de ne savoir où donner du slogan jacobin. Car rien n'effraie plus un politique que de voir l'Histoire défiler et rugir sous ses fenêtres sans qu'il y soit pour grand-chose.
Danton va et vient, prend le pouls de la rue, ne conseille rien, ne dit rien de précis, ne comprend rien à ce qui se passe sous ses yeux, n’exhorte personne, attendant des événements qu’ils lui dictent l’attitude à adopter.
La nuit sanglante, il la passera finalement bien au chaud dans son lit.
Marat, L'Ami du peuple, terré dans sa cave, voue aux gémonies tous les traîtres de la terre, voit partout des gens à pendre et partout des têtes à désolidariser de leur cou, appelle au massacre et prend bien soin de ne pas s'exposer à la fureur du ruisseau.
Il ne montrera pas le bout de son museau.
Et il en ira de même des Saint-Just, des Desmoulins, des Hébert et des autres icones a posteriori.
De ces pleutres inquiets qui ont pris le train en marche dans l'unique espoir de s'installer bientôt aux commandes de la locomotive, de ces renards seulement préoccupés de leur avenir politique et rêvant de s'élever bientôt au pinacle en se targuant devant l’Histoire d’avoir été les investigateurs de la révolte et les prophètes de la Liberté, nos chanteurs, nos peintres, nos écrivains, nos sculpteurs, nos poètes, et, plus tard, nos cinéastes, ont fait des héros, des martyrs et, in fine, des légendes prédigérées pour simples d’esprit.
Sources : Michelet, Histoire de la Révolution française
12:09 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, écriture | Facebook | Bertrand REDONNET
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