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27.05.2013

France

littératureD’ici, je vois la France à travers ce qu’elle a toujours eu de plus moche et de plus veule : ses politiques baveux et chafouins, ses journalistes et toute la racaille d’extrême droite qui montre le bout de son groin souillé par le lisier, sous prétexte que les homos, tout aussi cons et tout aussi indignes d’intérêt que leurs voisins hétéros, sont tombés dans le piège du code civil pour baiser légal au fond des grands draps blancs!
Je ne vois jamais le pays qu’aime mon souvenir parce que j’y suis né, parce que j’y ai grandi et parce que j’y ai appris à vivre la vie. Je ne sens pas cette odeur qui manque à l’exilé, celle des chemins de terre et de traverse, des campagnes, des villages, des petites routes, des bistros à l’heure de l’apéro, des rires pour rien, pour le plaisir de rire, des collines et des bois éparpillés sur des plaines qui courent jusqu’à la plage.
Je ne vois que la laideur d'un vieux pays essoufflé.
Je la voyais aussi, cette laideur, quand je me promenais là-bas. Seulement, il y avait, comme contre-vision, comme évasion possible, bien autre chose. D’ici, non. On ne voit que le moche de la tête amochée des hommes, qui dégouline sur les scènes publiques et on imagine, tant bien que mal, la beauté. On l’écrit même.
Or, l’imagination est dangereuse. L’absence peut sublimer. L’absence sublime toujours même.
Et il m’arrive dès lors ce à quoi je n’osais songer il y a quelques années : le pays ne me manque plus guère.
Car si les Polonais, englués sous les plis des soutanes, ne me paraissent pour la plupart pas plus avancés dans leur conscience que ne le sont les Français, au moins parlent-ils une langue inaccessible à mes colères et à mon dégoût.
C’est comme ça que l’on devient un loup solitaire.
Quand on n'a plus besoin de la parole. Seulement du langage,
sans avoir à prendre la posture du pédant misanthrope revenu de tout avant même d'avoir levé le cul de sa chaise.

15:30 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Le concert des pintades, de droite comme de gauche, sur cette réforme a servi à faire passer inaperçus :
- la loi sur la fin du CDI
- La loi sur la fin du français comme seule langue officielle dans l'enseignement supérieur
- La non renégociation des traités européens.
- Les guerres menées ailleurs dont on ne parle quasiment jamais

Conséquence : les "identitaires" de tous crins fleurissent avec la violence et le terrorisme comme unique proposition. A la sortie, Hollande et Peillon ont déjà prévu leurs cours de morale historique, avec toujours les mêmes resucées.

Écrit par : solko | 28.05.2013

Le problème des Identitaires, Solko, c'est que je ne voudrais pas porter sur moi ne serait-ce qu'un atome de la carte d'identité qu'ils réclament.
Et, tout en les sachant veules, basses, dégueulasses, je préfère (plus exactement je m'en bats les c...) encore les visées d'un Hollande à celles de cette répugnante racaille.
L'autre jour, je lisais un texte que vous n'auriez pas désavoué d'Asensio sur Hollande et que sans doute vous avez lu. Un texte sur le vide et le rien de Hollande. Trois pages d'écran sur le rien et le vide, un exploit, un tour de magie, une gageure d'intellectuel ! Je n'ai pas pu lire jusqu'au bout tant ça fourmillait de rien.
Moi, Solko, quand je constate du rien, je n'en dis rien. Ou alors c'est que ce rien n'est pas tout à fait du rien pour moi. Un rien qui dérange à ce point là ne peut pas être du rien, à moins d'être soi-même rien et de n'en pas supporter l'image. Ce texte auquel je fais référence était donc un texte idiot ou menteur.
Il rejoint donc un peu vos diatribes contre les socialistes dont vous faites beaucoup plus de cas qu'ils ne le méritent.

Écrit par : Bertrand | 28.05.2013

Pas lu, non. Pas le temps.
Les lois dont je vous parle là-haut, les réactions qu"elles provoquent, c'est pas du vide, vous savez.

Écrit par : solko | 28.05.2013

L'information est un miroir déformant, cher Bertrand...
Oui, notre personnel politique n'est pas reluisant (l'est-il quelque part dans ce vaste monde ?). Oui, on fait beaucoup de bruit sur une loi qui ne va guère toucher que quelques dizaines de milliers de personnes (le mariage est ce qu'il est, mais il n'en reste pas moins que c'est une avancée que tout un chacun puisse utiliser cette procédure s'il le souhaite - cela n'a rien à voir avec le "baiser légal", il ne s'agit pas ici de dépénaliser l'homosexualité, ça a déjà été fait...).
Mais la France, comme sans doute beaucoup d'autres pays, c'est aussi - et surtout - bien d'autres choses, de toutes ces petites choses que l'on peut voir tous les jours lorsqu'on vit à un endroit. Que vous voyez sans doute dans votre coin de Pologne et qui vous le fait apprécier, quand bien même les curés du coin se montreraient encore plus envahissants que par chez nous. Ce n'est évidemment pas un reproche, cher Bertrand, je ne suis pas en train de dire "z'avez qu'à être là pour voir comment ça se passe". Simplement, on ne voit bien que ce dont on est près, puisque seul le prisme pas vraiment neutre de l'information (tous médias confondus) peut nous relier à des endroits éloignés.
Mais bon, ce sont mes côtés "humanistes" (restons mesurés...) qui me font voir cela comme ça, même si, d'un autre côté, je vois bien les haines de toutes sortes monter plus vite que du lait sur le feu - sachant qui plus est que, contrairement au lait qui a tendance à éteindre la flamme en débordant, cette haine ne fait que s'auto-alimenter.
Et tout cela n'est que l'écume. A laquelle on se laisse parfois prendre, il suffit de voir comment notre cher Solko après avoir dénoncé "l'enfumage" (je paraphrase, ne m'en veuillez pas) se focalise sur des cours de morale, un changement quand même pas bien important.
(par ailleurs, pas mal de cours de l'enseignement supérieur sont déjà donnés en anglais, dans les matières scientifiques notamment - et ça ne fait pas un foin pour autant)

Sinon, ben il pleut, pour changer.

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 28.05.2013

Merveilleux, le nouvel "élément de langage" des anti-mariage pour tous :
"Moi j'ai deux femmes, on s'aime et on a pas le droit de se marier... C'est aussi injuste que ça. Et non le mariage ce n'est pas pour tous !"

Combien on parie qu'une fois que celui-là sera tombé à plat, on aura droit à "j'aime mon chien..." ?
Mais, avant, si jamais certains disent "ben ouais, ça serait pas con, au fond", on aura forcément droit au couplet "vous faites le lit (si j'ose dire...) de ces salauds de musulmans !". Ca serait intéressant si ce n'était pas si prévisible...

Ca finit par devenir divertissant, cette considérable énergie dépensée par ces antis pour quelque chose qui n'a pas vraiment d'importance (au niveau sociologique global, parce que pour les personnes qui veulent se marier, si, ça en a, de l'importance).

Enfin bref, il continue à pleuvoir...

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 28.05.2013

au moins parlent-ils une langue inaccessible à mes colères et à mon dégoût.

Il faudrait donc ne rien comprendre à ce qui se dit autour de soi pour vivre en paix ? C'est peut-être vrai, finalement.

Écrit par : Feuilly | 28.05.2013

En tout cas, j'en connais un qui ne peut décidément pas se passer de vous, malgré les coups de latte qu'il s'est déjà pris. J'en suis presque jaloux.

Écrit par : Alfonse | 28.05.2013

Cher Otto, je vais supprimer le doublon. Ce que ça peut être rasoir ces " captcha" ! Prouver à un écran qu'on n'est pas un robot alors qu'on s'évertue à faire ça tous les jours dans nos vies, ça ne manque pas de sel !
Pour le reste, j'entends bien ce que vous dîtes et c'est vrai. ( C'est d'ailleurs pour cela que je l'entends bien (!) Hé, hé !
Je n'ai plus guère d'amis d'antan en France et je ne suis relié à elle que par ce biais de l'info sporadique, truquée et qui, même en disant des faits avérés, les dit faussement. Donc, ce que j'en sais, ce que j'en vis dans ma tête est fortement sujet à caution pour vous qui vivez sous ses cieux. Vous avez bien raison et c'est intelligent( même) de le souligner. La France est pour moi une métonymie : elle contient tout ce que j'y ai vécu et me sert dès lors de raccourci.
Mais elle reste le pays de la langue française, celle avec laquelle je dis mes mots et le monde qui m'entoure. Un berceau.
Et puis, les lois, oui. Quand je vivais là-bas, je me souciais comme d'une guigne des trouvailles du législateur, sauf une fois, pour l'abolition de la peine de mort. Et maintenant je vois la France dans ses lois. C'est dire si je ne vois plus des gens vivant leur vie de chair et de sang.
Brassens avait répondu à un militaire qui lui demandait:
- Et vous, Brassens, vous aimez votre patrie ?
- Non. En revanche, j'aime beaucoup la France...
Je cite souvent cette succulente répartie car elle en dit des choses !

Solko, si, c'est du vide particulier dans du vide général. Des trucs qui ne touchent pas la vie des gens en profondeur.

Feuilly, n'est-ce pas que la question mérite d'être soulevée ? Cela participe du principe de "fuite", que nous avions déjà évoqué tous les deux. Sans trouver la réponse.

Alfonse, entre Solko et moi, c'est une vieille histoire déjà. Nous ne sommes pas d'accord sur plein de trucs, vous vous en doutez, mais on croise le fer. En essayant de ne pas se tuer (!) Parce que ça n'en vaudrait pas la peine, quand même.
Quand Solko parle de littérature, c'est tout autre chose.

Écrit par : Bertrand | 29.05.2013

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