12.04.2013
C'est en sciant que Léonard devint scie
J’aimerais bien entendre Giscard d’Estaing déclamer le titre dont j’ai affublé aujourd’hui ce petit texte. Bref.
En fait, outre la galéjade facile, je voudrais dire ceci : j’en suis à mon huit centième texte et des broutilles sur l’Exil des mots et je ne sais toujours pas à quoi tout cela sert et si c’est fait pour servir à quelque chose.
Je creuse. J’ai parfois l’impression de creuser un trou, de remonter la terre à la surface pour le seul plaisir de m’asseoir à l’ombre d’un terril.
Je creuse. Comme l’écrivit en guise d’appréciation - à ce qu’on m’a dit, mais cela devait être un bon mot - un prof sur le bulletin scolaire d’un cancre : a touché le fond mais continue de creuser.
Le blog serait-il peu ou prou la page d’écriture du cancre ?
Six ans que j’explore pour le plaisir d’explorer, sans jamais mettre la main sur la moindre pépite et quand il m’arrive de penser sérieusement à cette activité blog, immanquablement je tombe sur le poncif inverse, celui des Danaïdes.
C’est contradictoire. D’un côté je creuse et de l’autre j’essaie de remplir. Les deux pôles d’une même dialectique de l'insignifiance, sans doute.
Reste l’écriture. Il faut, disait le peintre Edgar Dugas, avoir une haute idée, non pas de ce que l’on fait, mais de ce que l’on pourra faire un jour.
Le blog est une passerelle ? Le problème, ardu, toujours irrésolu, est qu’on ne sait pas trop de quelle rive à quelle rive.
En attendant, bon week-end à tous… Ici, le printemps pointe enfin son museau, ce qui veut sans doute dire orages sur des restes de neige.
Le climat continental aime les contradictions. Et je m'y suis bien acclimaté, pour cause.
11:08 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Bah, cher Bertrand, vous donnez vous-même la réponse à vos questionnements : pour le plaisir, tout simplement ! Le vôtre et celui de vos lecteurs. A partir de là, tout le reste n'est que superflu - et implique aussi que, si vous ne prenez plus de plaisir un jour à faire ce blog, les choses seront dites et voilà.
Il existe tant de manières de s'ennuyer, il ne faut pas que celle-là en devienne une de plus pour vous !
Bonne journée, donc !
Otto Naumme
Écrit par : Otto Naumme | 12.04.2013
Une passerelle ? Plutôt un gué. Un gué sacré.
Écrit par : Alfonse | 12.04.2013
I neige encore chez moi en attendant le printemps...
Bon weekend a vous
Écrit par : george | 12.04.2013
Cher Otto, bien sûr que seul me guide le plaisir. Vous vous doutez un peu que je ne suis pas maso. Mais il est légitime, parfois, de s'interroger sur ce que l'on fait et qui a pris tant d'importance. Comme vous le dites cependant, le jour où ça ne plaît plus du tout, hop, salut !
J'ai une mauvais nouvelle pour vous, lue ce matin : Patti Smith serait une admiratrice de François le faux débonnaire (!) C'est pas un troubadour sérieux que vous verriez sombrer aussi bas... Oh ! Je vous taquine...
Un gué, oui, Alfonse, ça dépend de l'heure de la marée... Un gois, comme i disent à Noirmoutier.
I neige ? Bah, après ce temps là, il y en aura un autre, ça tombe sous le sens.
Écrit par : Bertrand | 15.04.2013
Cher Bertrand, il y a bien longtemps que ce que fait ou dit la dame Smith ne m'intéresse plus, elle cumule pas mal des travers que j'ai tendance à détester dans la musique, notamment celle de se prendre au sérieux, pour un "artiste". Se prétendre "poète" alors qu'on est à peine capable d'anonner quelques platitudes, pfff...
Alors, qu'elle aime les curés, peu me chaut...
Cela étant, JS Bach était un immense musicien et, paraît-il, une grenouille de bénitier fervente. Mais cela ne m'empêchera jamais de l'écouter !
Otto Naumme
Écrit par : Otto Naumme | 15.04.2013
Ah, zut, j'ai pas eu bon ! J'aimais beaucoup les deux premiers disque de P Smith... Mais ce fut tout. De Nina Hagen aussi, mais j'ai vite perdu de vue, je l'avoue.
Et j'avoue aussi une terrible chose : je ne suis pas très doué en matière d'écoute du classique. A mon grand dam ! Il me manque une corde, une clef, quelque chose dans le cerveau.
Je le dis sans humour et même avec une certaine tristesse. Il y a des choses qu'on aimerait aimer mais le cœur n'y est pas.
Écrit par : Bertrand | 15.04.2013
Mais non, cher Bertrand ! On n'a aucune raison de se forcer à aimer quelque chose. Ca vient ou ça ne vient pas. Moi, j'ai mis des années avant de trouver de l'intérêt au baroque puis, un beau jour, j'ai frissonné à l'écoute de je ne sais plus quelle pièce de JSB.
C'est ça la beauté de la chose, nous avons chacun des "capteurs" qui réagissent à des stimulis divers. Heureusement que nous n'aimons pas tous la même chose !
L'important, c'est de se faire ses propres goûts/opinions/choix (c'est un peu gnangnan, hein ?).
Allez, je vais m'écouter un truc psychédélique enregistré dans une salle de bains en 1966, moi... (et non, je rigole pas, ou presque pas, disons plutôt dans un garage que dans une salle de bains, même si j'apprécie des chansons probablement enregistrées dans une salle de bains - ou un placard à balais, vu la "qualité" sonore...)
Otto Naumme
Écrit par : Otto Naumme | 16.04.2013
Non, c'est pas gnangnan du tout, Otto, ce que vous dites. On vit une telle époque falsifiée, c'est vrai, que lorsqu'on émet des choses essentielles, on a l'impression d'être un sot. Parce que l’intellectualisme qui, lui, ne dit absolument rien, est contraint d'emberlificoter le discours.
Donc oui, un homme libre - ou une femme, mais c'est nettement plus rare (provoc (!)), je me marre, je me marre... Bon, trève de plaisanterie de mauvais goût, je disais qu'un individu libre aime ce qu'il aime et ne se soucie pas de la cote intellectuelle de ses goûts. Voilà !
Jouer de la guitare dans une salle de bains, Otto, c'est supe. Acoustique et tout...
Écrit par : Bertrand | 16.04.2013
Et une guitare électrique, ça prend tout son intérêt, dans ce genre de lieu...
Otto Naumme
Écrit par : Otto Naumme | 16.04.2013
Les commentaires sont fermés.