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26.08.2011

Gaston Couté - 1880.1911

littératureGaston Couté fait partie de ces étoiles filantes, incompréhensibles au cœur du bourgeois, qui traversent à toute vitesse le ciel des poésies mutines, mais ne meurent cependant jamais complètement, laissant derrière eux, comme une blessure, comme un désespoir,  une traînée de lumière sur le ciel de la nuit, dont on ne cesse d’être ébloui.
Il avait chanté : J’ai vingt ans et j’peux en vivre cent. Il est mort à  31 ans, terrassé par la sous-alimentation et l’alcool.
Fils d’un meunier de Meung-sur-Loire, la cité où plane toujours le souvenir de François Villon, ce libertaire au grand cœur - à qui Brassens et Ferré doivent beaucoup - prit le travers des champs et voulut s’essayer dans les cabarets parisiens où, parfois, comme à l’Ane rouge, son cachet n’était constitué que d’un café crème.
Devant son  cercueil, juste après avoir jeté la poignée de terre symbolique sur le cercueil,  le père Couté, incapable de pardonner et de comprendre les errances de son fils, prononça : "T'as voulu y venir à Paris, eh ben, t'y v'là maint'nant !"

Beaucoup de respect, et plus encore, pour ce lointain et fraternel En-dehors.

L'Amour qui s'fout d'tout

Le gars était un tâcheron
N’ayant que ses bras pour fortune ;
La fille : celle du patron,
Un gros fermier de la commune.
Ils s’aimaient tous deux tant et plus. (bis)
Ecoutez ça, les bonnes gens
Petits de cœur et gros d’argent !
Ecoutez ça ils s’aimaient tant et plus
L’Amour, ça se fout des écus !

 Lorsqu’ils s’en revenaient du bal
Par les minuits clairs d’assemblée,
Au risque d’un procès-verbal,
Ils faisaient de larges roulées
Au plein des blés profonds et droits, (bis)
Ecoutez ça, les bonnes gens
Qu’un bicorne rend grelottants !
Ecoutez ça des blés profonds et droits
L’Amour, ça se fout de la Loi !

 Un jour, s’en furent tous deux prier
Elle : son père ! Et lui : son maître !
De les laisser se marier.
Mais le vieux les envoya paître ;
Alors, ils prirent la clé des champs. (bis)
Ecoutez ça, les bonnes gens
Qui respectez les cheveux blancs !
Ecoutez ça ils prirent la clé des champs
L’Amour, ça se fout des parents !

 S’en furent dans quelque cité,
Loin des labours et des jachères ;
Passèrent ensemble un été,
Puis, tout d’un coup, ils se fâchèrent
Et se quittèrent bêtement. (bis)
Ecoutez ça, les bonnes gens
Mariés, cocus et
puis contents !
Ecoutez ça ils s’quittèrent bêtement
L’Amour, ça se fout des amants !

 

11:06 Publié dans Musique et poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Un centenaire qui passe, pour le moins, inaperçu. Merci de rappeler cette mémoire d'un écrivain qui fut aussi un extraordinaire manieur de patois. A part Mistral, je ne connais d'ailleurs que très peu de poètes qui surent concilier les exigences de la versification savante à la française et la langue du pays... Il doit y en avoir en fait. Mais ils ont dû passer à la trappe en grand nombre

Écrit par : solko | 27.08.2011

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