15.06.2011
En guise de synthèse ouverte
Avec les trois textes ci-dessous - Auteurs balancez donc donc un coup de pied dans la fourmilière !, Publie.net : un kolkhoze dans la pure tradition stalinienne, et Désillusions numériques, analyse succincte (…) - j’ai mis les pieds dans le plat que voulait, et veut sans doute toujours, servir une certaine pratique de l’édition coopérative, qui n’en a que le nom.
Je rappelle d’ailleurs qu’une coopérative est une personne morale, juridique, avec des statuts bien particuliers et qu’il ne suffit pas de se claironner coopérative pour en être une.
J’ai donc mis sur la place publique des pratiques peu ragoûtantes, qui sont les pratiques de la majorité des éditeurs, mais qui sont encore plus scandaleuses venant d’une boîte innovante, qui, jusqu’alors, n’a fonctionné que par effets d’annonces sur la dénonciation de ces pratiques :
- Non respect des engagements contractuels quand il y a contrat, ce qui n’est pas toujours le cas,
- Aucune transparence sur ce qui se lit ou ne se lit pas au catalogue, en dépit des promesses faites au début,
- Aucun relevé annuel des droits acquis,
- Aucun versement des droits après trois ans de mise en ligne.
J’ai grillé pas mal d’énergie dans cette dénonciation et il m’en a coûté du côté de l’affectif. J’ai mis l’accent aussi sur la naïveté - pour ne pas être trop méchant aujourd'hui - des auteurs qui, croyant avoir trouvé sous l’aile protectrice d’un chef, le sentier qui les mènerait à la reconnaissance de leur talent, réel ou supposé, se taisent et se font complices de la malhonnêteté. Suivez le bras du guide ! Ce qui serait bien plus éloquent sous la forme plaisante de la contrepèterie.
« C'est la démonstration d'autres petites choses, que nous imaginons tous sans peine : beaucoup sont prêts à pas mal de silences, d'arrangements, pour "en être" ; être d'une fratrie dont on voudrait hériter du prestige supposé, "être" d'une maison d'édition dont on compte sur son taulier pour être populairement contagieux, et surtout : ne pas perdre le peu d'entrée qu'on suppose précieuse dans un monde qu'on suppose important. », dixit une voix amie.
C’est à eux, à eux seuls, ces auteurs, de reprendre leur dignité et de lever le poing. C’est à eux et à eux seuls de mettre fin à leur participation à une tromperie générale, tromperie qui s’exerce sur eux-mêmes, sur les lecteurs et sur l’ensemble de la sphère éditoriale. J’étais de ces auteurs. J’ai dit. Satisfaction à pouvoir me raser désormais sans rougir tous les matins, devant ma glace. Si je n’en tire que cette satisfaction-là, elle n’en est pas moins très importante.
Je remercie tous les commentateurs qui ont apporté leur contribution sous mes trois textes. Il apparaît dès lors que ce que j’ai dit avait besoin d’être dit : "ce qui était essentiel est devenu apparent". J’exclus de mes remerciements une commentatrice qui s’est faite complice de l’escroquerie en voulant chercher midi à quatorze heures et excuser l’inqualifiable comportement de Bon, qui, dans les heures ou minutes qui ont suivi mon premier texte, a supprimé mes livres, au mépris, encore une fois, de ses engagements contractuels, pourtant longs d’une dizaine de pages et rédigés par Monsieur Olivier Cazenave, Président du Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes.
Je répète ici ce que j’ai déjà dit à Bon dans les commentaires : il n’a répondu à aucun de ces commentaires où il est pourtant directement mis en cause. Il n’a montré le bout de son museau que pour celui qui lui était favorable.
Je crois que c’est en dire assez long et qu’il est temps pour moi de passer à autre chose.
Je remercie également les personnes qui m’ont contacté en privé pour me dire leur soutien. Je dis soutien, pour faire court. Toutes ces personnes disent d’une seule voix, et sans se connaître entre elles : Nous nous en doutions. Merci d’avoir éclairci.
Oui, je les remercie. Ces mails m’ont fait du bien. Mais je regrette vivement que ces voix n’aient pas voulu s’exprimer publiquement. Preuve que l’omerta n’est pas une invention de mon esprit. Preuve que des gens ont peur de se voir mis au rebut par toute une petite tribu de chefaillons, dictant sa loi sous des apparences débonnaires.
Ces preuves, je les détiens. Elles sont des témoignages privés. En aucun cas, sous aucune injonction, sous aucune menace, je ne les divulguerai. Par respect de la parole donnée, quant au silence demandé.
Même si je le regrette énormément.
Mes trois textes ont été écrits sous l'impulsion d'une juste colère : j’ai perdu en même temps quelqu’un que je comptais parmi mes amis et l’illusion d’un autrement de l’édition.
Ces textes sont donc mal écrits et bourrés de coquilles.
Certains techniciens du langage sans paroles, certains fouineurs de la virgule, certains qui doivent dire Je t’aime à leur maîtresse en s’efforçant de chanter juste, m’en ont fait le reproche, arguant du fait que le mal-dit desservait mon argumentaire.
Je les comprends. Je ne leur en tiens évidemment aucune rigueur, et ce, d’autant plus facilement que je ne les connais pas. Mais un mutin, un révolté, un indigné, un dont on vient d’escroquer en même temps la confiance et l’amitié, souffre d’abord. Le style est dans son sang et s’il se trouve dans son auditoire des gens pour qui l’exclamation est faite d’émotion, ce qu’il dit mal saura être bien entendu.
La guerre se passe des fioritures du style. Que ces techniciens de la parole ouvrent préalablement un de mes livres ! Ce qu'ils n'ont à l'évidence pas fait !
L’espoir maintenant est dans mon travail d’écriture et mes prochaines publications. Il est aussi dans la conviction que le temps me donnera raison envers et contre tous les courtisans de l’éphémère présent.
Dans le combat pour les causes qui me semblent justes, « j’aurai porté mon maillon de la chaîne éternelle. »
Illustration : Philip Seelen
16:32 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
J'aurais bien vu écrit Publie.net dans le titre, histoire de «rendre service» à certains auteurs aveugles, qui,dans un moment d'égarement, se surprendraient à effectuer une recherche sur ce mot.
Et puis, j'aurais bien titré : «Publie.net, qui sont-ils ?» en réponse à la page «Publie.net, qui sommes-nous ?» qui sort en 3e position lorsque l'on gougueulise «Publie.net».
—
C'était l'avis d'un clampin.
Écrit par : Clotilde Renoir | 14.06.2011
Publie.net figure dans le titre d'un des textes.
Clampin n'a pas de féminin ?
Écrit par : Bertrand | 14.06.2011
BON ???? Vous m'auriez demandé je vous aurais dit ....
Un guignol ...
Prétentieux .
Écrit par : Vinosse | 15.06.2011
Ces fameux techniciens du langage, à mon sens n'avaient peut être strictement rien à rétorquer sur le fond et se reposaient sur la question du style pour entamer un dénigrement. Ainsi, votre "critique littéraire" , sûrement après savoir savamment glosé sur l'impossibilité d'une dichotomie entre le fond et la forme a dû, à la fin, se disqualifier plus ou moins subtilement en regrettant cordialement que le fonds ne put être évoqué correctement car "voyez-vous, il me manque des éléments pour bien juger". De toute façon, au terme d'un long discours certainement référencé et blindé, vous avez été mis hors jeu par un bête "mal écrit donc nul et donc insignifiant". Ce genre de chose, je l'ai déjà croisé dans les organisations stals, on envoie quelqu'un défricher un peu... Bientôt vous aurez la meute.
Écrit par : Le Tenancier | 15.06.2011
L'effet Bon revêt quelque chose d'inquiétant, en ce sens que même si les auteurs devaient trouver vos billets mal rédigés, ils n'auraient alors qu'à prendre la suite et mieux faire.
Le récent billet sur Tiers-Livre intitulé "auteurs, cesser de se la jouer Titanic" est révélateur d'une dynamique: Galvanisation et culpabilisation. Apparemment, ça marche.
Écrit par : ArD | 15.06.2011
Le fait est que Bon ne peut sans doute pas attaquer de front Bertrand avec cette histoire de style, tout bêtement parce qu'il l'a édité. Ce serait se tirer une balle dans le pied. En revanche des petits télégraphistes peuvent très bien le faire. Est-ce le cas ?
De toute façon, vous savez bien Bertrand, que dans ce cas, tout sera bon pour éviter de parler du fond de l'affaire : cette étrange coopérative qui ne respecte pas ses auteurs. La gloriole littéraire est ainsi faite que n'importe quelle plume courte ou un quelconque hongre des lettres sera toujours prêt à rendre service pour quelque prébende : tout dépend de ce qu'on y monnaye. Après il suffit de monter du doigt qui mordre - certains regarderont le doigt. Pour peu que votre exemple soit connu et comme je disais plus haut, il est des chances que vous vous retrouviez devant ce genre de personnage.
Écrit par : Le Tenancier | 15.06.2011
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