21.03.2011
Va-t-en-guerre et pacifistes bêlants
Je crains - mais j’assume - que mon jugement ne soit quelque peu faussé du fait que je vive hors des frontières de mon pays. Je crains que ce jugement ne se fasse plus émotif que réfléchi.
Quand on est loin et qu’on ne rentre finalement qu'une fois l’an, forcément, le pays des racines, celui que, bon gré mal gré, l’on porte en soi comme une espèce de port d’attache, apparaît parfois à travers un prisme déformant et on nourrit à son égard des pensées et des sentiments qu’on n’aurait jamais eus, qu’on se défendait même spontanément d’avoir, quand on vivait avec lui.
Je me suis donc surpris à souhaiter que le monde, et en premier lieu mon pays, celui de Montaigne, Rousseau, Montesquieu, celui qui aux peuples étrangers donnait le vertige, intervienne contre un salopard sanguinaire qui se propose de noyer dans le sang une rébellion et qui, même, a déjà mis à exécution une partie de ses fantasmes assassins.
Humainement, ça coule de source. Mais il n’est quand même pas confortable d’être dans la position du va-t-en-guerre. D’autant que l’idéal humanitaire et démocratique n’est que très rarement la flamme qui met in fine le feu aux poudres. D’autres préoccupations, sans doute, président aux bombardements et à l’ultima ratio regum des canons.
Ce monde est trop compliqué et nous ne percevons que la partie la plus visible d’un iceberg dont nous avons depuis longtemps cessé de comprendre les dérives.
Et je me dis aussi que notre désastreuse incapacité, incapacité avérée, à changer ce monde devrait nous avoir guéri de toute prétention à vouloir l’interpréter sans risque d’erreurs grossières.
Mais il n’empêche que, d’ici, savoir que son pays est entré dans un conflit armé brasse les tripes. Mes tripes n’ont pas de cerveau ni de mémoire.
D’autant que je ne suis quand même qu’à 2000 km de Paris. Je ne suis pas au bout du monde, je suis au sein de cette fable à tétines qu’on appelle Europe. Quelles que soient les ambitions des pays engagés en Lybie, je n'en compte que cinq présents pour faire un effort, sur les vingt-sept qui, régulièrement, s’amusent pourtant à traire copieusement la vache européenne.
Et comme je suis dans un de ces pays-là, je constate une nouvelle fois qu’Europe veut dire dossiers de subvention mais qu’aucun cœur, aucun idéal, aucun intérêt commun n’anime la placidité du gros bovin.
Pire même. On est carrément opposé les uns aux autres.
Une Europe foutaise, donc, une Europe pêle-mêle, sans âme, sans individu et qu’il serait temps que des hommes de bonne volonté, soit l'entraînent vers l’humaine dimension, soit invitent tout le monde à rentrer chez soi afin qu'il y vaque à ses occupations domestiques.
On verrait bien. Mieux vaut être seul que mal accompagné, n’est-ce pas ?
Anti-européen ? Oui. Sous ces auspices-là, oui. Je ne me sens pas du tout de la même famille que la Hongrie d’extrême droite ni de celle du clergé polonais, par exemple, érigé en classe sociale riche et fourrant partout son sale nez de possédant arrogant.
Cette Europe, ce monstre à vingt-sept têtes qui regarde dans vingt-sept directions à la fois, j’en disais dans Polska B Dzisiaj - assis au bord du Bug - ce que j’en prétends encore aujourd’hui :
" Plus de frontières. Plus d’explosion d’artillerie lourde, plus de terreurs incendiaires, plus de sang dégouttant sur les rides de la terre et plus d’épouvante hurlée sous la mort en furie. J’ai devant moi, avec cette rivière qui musarde entre ses gorges sablonneuses, ce pourquoi se sont entre-tués les hommes depuis qu’ils sont des hommes. Tout le débat des tueries tourne autour de l’endroit exact où doit être planté ce poteau rayé blanc et rouge et sur lequel je me repose, les yeux dans l’eau. Ce poteau marque la fin d’une souveraineté et le début d’une autre. Il délimite le champ d’application des vérités et le moindre outrage à son égard ordonne réparation par le massacre. Ça me semble d’une désespérante simplicité.
J’ai pris appui sur la bombe qui a ensanglanté le monde.
Je suis de cette génération qu’on dit bénite des dieux pour être la première depuis que les temps sont humains à ne pas avoir vu déferler chez elle le fracas des armes. Puisque plus de vingt siècles n’avaient pas été suffisants pour déterminer l’emplacement exact de ces satanés poteaux, force fut bien de les mettre enfin au rebut.
De guerre lasse.
Génération bénite des dieux, depuis ta naissance on s’est pourtant égorgé et mis les tripes à l’air sans retenue en Indochine, en Algérie, au Vietnam, en Cisjordanie, en Palestine, en Iran, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie, au Liban, dans les Balkans et, aujourd’hui même, en Géorgie sans qu’on sache jusqu’où la poudre parlera. Tout ça en soixante cinq ans. Autant dire sans relâche.
(…)
Ça n’est pas agréable à écrire et ni même à penser mais je ne suis pas de ceux qui bêlent à tout vent que l’Europe est à jamais sauvée des cataclysmes guerriers. Parce que derrière les poteaux qu’elles plantent pour marquer sa souveraineté, aussi loin qu’elle puisse étendre ses ailes, il y aura toujours un pays qui ne reconnaîtra pas ces poteaux comme plantés au bon endroit ou une nation qui s’en sentira bafouée. De plus, à l’intérieur même de son enceinte, et ce d’autant plus sûrement qu’elle ne cesse de s’élargir, longtemps des nations seront agitées par leur sentiment équivoque d’une adhésion forcée à une histoire usurpée, sentiment tellement nébuleux qu’il faudra bientôt le taxer de barbare. Peut-être, sûrement même, les générations d’un futur plus ou moins lointain aboutiront-elles à l’effacement de ce sentiment occulte. Lorsque la dissolution liquide des pays dans un même bocal sera devenue plus compacte et plus solide.
(….)
Prévoir que cette Europe est pour l’éternité à l’abri des guerres et des combats, c’est en outre juger que nous serions des hommes bien meilleurs, bien plus accomplis, bien plus intelligents, bien plus humanistes et bien plus généreux que tous ceux qui nous ont précédés.
Et ça, c’est d’une incommensurable vanité partout et fortement démentie par les réalités. "
14:38 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : littérature, écriture, histoire | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Cher,
Je suis Européenne et même citoyenne du monde mais ça n'existe pas comme statut. Je suis tellement européenne que j'aimerais que l'Europe devienne peu à peu les Etats-Unis du monde (en s'améliorant très nettement, j'en conviens). Ca signifierait que l'humanité aurait cessé de penser en frontières, limites, accaparement et tutti quanti pour enfin comprendre que, soit on change d'imaginaire et on se met sérieusement à réfléchir à un partage équilibré des richesses (passant par une redéfinition de la richesse foutant à la poubelle Rollex et autres ridicules gadgets), à la réduction de nos prédations, soit on continue et on crèvera tous à plus ou moins grande vitesse. Allons Zoë, pas de pessimisme excessif! Le nuage là par exemple qui sera dans l'Hexagone dans les jours qui viennent après avoir arrosé les Antilles (on ne cite rien entre les Antilles et nous à la radio, on s'en fout pas vrai) eh bien l'autorité (la trrrès haute autorité)nucléaire nous le dit: même pas mal, meuh non, des broutilles. Et les avions qui bombardent, ils ne bousillent que des méchants, ils ne contribuent pas du tout au changement climatique, ils ne gaspillent pas des milliards qui seraient mieux utilisés (je ne dis pas à quoi, c'est pas ce qui manque à l'imagination).
Sinon, je suis d'accord, je ne me sens pas de la même Hongrie que celle au pouvoir (mais celle de mes amis hongrois si) et je ne me sens pas de la même France des va-t-en guerre, avec au premier chef notre petit Bonaparte.
Mais je suis d'accord, tout cela relève de la totale et naïve utopie. Depuis la nuit des temps l'espèce se cannibalise, c'est la guerre des chefaillons partout. Fatigue.
Sinon, ici, le Lauragais, le printemps éclate et c'est une de ces bombes à fragmentations délicieuses qui aide à se requinquer.
Écrit par : Zoë Lucider | 21.03.2011
Oui, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit quand j'ai appris que France, Angleterre, Espagne et Italie partaient seuls : nous avons la même monnaie que d'autres pays, en théorie ça devrait être le même ensemble politique, en pratique ça donne cela. Moi je suis de civilisation européenne, certes, mais pas du tout pour cette "fable à tétines", en effet. La nation est la souche historique première des peuples, "éducation nationale", "sécurité sociale", et cohésion culturelle, c'est une telle évidence ! Il ne s'agit pas d'en faire une idéologie figée comme le font les nationalistes. Mais pas non plus de cracher dessus, ni de faire du fédéralisme ou de l'internationalisme une idéologie figée, la vraie question étant de toute manière économique. Les fédéralistes, je n'en ai jamais fait partie.
Cela fait de moi quelqu'un qui, tout en n'étant pas à droite ne peut plus voter à gauche et qui observe avec une certaine tristesse mon pays en plein grand écart et dissolution. Ma foi, la politique n'est sans doute pas quelque chose de très élevée non plus.
Nombreux doivent être les Français dans la même situation qui, d'électeurs, devinrent observateurs, si l'on en croit les chiffres du seul parti majoritaire de ce vieux pays désabusé.
Écrit par : solko | 21.03.2011
Je me demande toujours comment l'on peut voter dans une démocratie qui fourre le bulletin blanc dans le même sac statistique que celui des abstentions, pour mieux se garder de l'interpréter. J'ai toujours trouvé que bafouer ce droit d'expression est une suprême une injure au régime dit démocratique, alors que d'autres pays interprètent le vote blanc au-delà d'un certain pourcentage comme un seuil d'insatisfaction et organisent de nouvelles élections.
Je n'ai jamais adhéré au couplet que l'on me chante si souvent : ne pas voter, c'est laisser la place à l'autre. Alors, je n'ai jamais pu m'inscrire sur les listes électorales, par souci d'éthique. Je n'ai donc jamais été électeur, ni observateur, mais toujours rétive.
Écrit par : ArD | 21.03.2011
Zoé, j'ai donc passé par les armes votre doublon et l'excuse de votre doublon. Dématérialisés, comme ils disent quand je préfère envolés, plus rien...
Sur le fond, comprenez bien que je suis bien d'accord avec vous. Hélas, ça n'est point ce que nous vivons, ce fond d'espoir, nous vivons la forme empirique d'un système à la dérive.
Quant aux va-t-en-guerre, je m'en suis expliqué. Je n'en suis pas un, je ne suis rien qu'un minuscule petit penseur superficiel face aux évènements d'un monde que je comprends de moins en moins...Ma seule question réside là : Fallait-il laisser un fou massacrer son peuple ? Quand je vois le PCF , les extrêmes gauche et les vingt pays européens braire , je me sens évidemment du mauvais côté de la sensibilité humaine. Mais que proposent tous ces bêlants ? Rien. Que des bêlements effarouchés..
L'Europe ? Oui...j'ai toujours été sceptique quant à ses buts . En vivant dans un autre pays, mon scepticisme rejoint la réalité. Une superstructure sans lien avec les hommes. L'égoisme planqué sous la communauté d'intérêts fictifs.
Ah, le Lauragais et le vent d'Autan !Longtemps je m'y suis promené de bonne heure.Votre pendule astronomique là-bas a deux mois d'avance sur celle de ma latitude.
Solko, ni de droite, ni de gauche. C'est sûr. Enfin, en tout cas, ni de cette droite-là, ni de cette gauche-là.Et quand je pense, pour en rester à la France, qu'on veut convoquer pour aplanir les inégalités et introduire plus de justice dans le jeu social, un monsieur dont le rôle consistait jusqu'alors à controler et gérer les injustices et les inégalités au niveau planétaire, il y a de quoi frémir et, surtout, de désespérer de l'intelligence humaine.
ArD, pour vous : http://www.youtube.com/watch?v=gZU7C-U2kOg
Suffit de changer quelques paroles, par ci, par là.
Écrit par : Bertrand | 22.03.2011
Auriez-vous vraiment dû y aller? Quelle est la stratégie qui permet de dire que des avions permettront de se débarrasser de Kadhafi? Je crois que vous êtes partis en guerre avec de bons sentiments de façade, des intérêts bien compris, et un désir de votre président de rattraper sa popularité en France et la reconnaissance des rebelles un peu prématurée. Je crois que la maturité politique était plus polonaise et allemande que française ces derniers jours. Vous avez commis une grave erreur et l’Europe paiera cher les conséquences de cet acte absurde, mal préparé, pensé, décidé à l’improviste.
Écrit par : Marian | 22.03.2011
"Je crois que la maturité politique était plus polonaise et allemande", dis-tu...Etrange que tu ne parles pas de la maturité politique des Russes, alignés sur la même ligne que vous. Tu vois, les méchants ne sont pas toujours si méchants !
Que Sarkozy veuille rattraper sa popularité, c'est sans doute vrai, mais c'est du blabla a posteriori, en tout cas ça n'est pas une raison pour laisser un peuple se faire tirer dessus à l'arme lourde et bombarder.
Je m'étonne de la maturité politique des Polonais, engouffrés en Irak et en Afghanistan sur les injonctions des Etats Unis.
Je m'étonne aussi qu'un peuple qui a souffert d'une dictature pendant cinquante ans ne soit pas capable de lever le petit doigt quand un autre peuple est en train de se faire massacrer. Parce que ce sont des Mulsulmans, peut-être ?
Maturité politique ? Allons, allons...Tusk est plus réaliste et plus franc : Il dit, en substance, nous n'y allons pas car nous n'en avons pas les moyens matériels et technologiques.
Là, oui, d'accord.
Écrit par : Bertrand | 22.03.2011
Parlons donc de l'immaturité de l'Europe et de sa construction en façades. Même pas fichue de trouver une solution à 27. Que proposait-elle donc ?
Écrit par : ArD | 22.03.2011
Bertrand, ce n’est pas d’accord. Une cinquantaine de F16 stationnent à Krzesiny près de Poznan. Si cinq appareils partaient à l’aventure, l’État polonais ne ferait pas banqueroute et tu serais satisfait. Si nous n’y sommes pas c’est justement parce que nous avons tiré la leçon de l’Iraq. Dans le cadre de l’Otan l’armée polonaise fait un effort considérable pour lutter avec Al-Qaïda en Afghanistan ayant envoyé sur place 2600 soldats avec le dispositif militaire nécessaire pour faire la guerre . Ces soldats combattent tous les jours et nombreux ont péri à jamais dans le sable afghan. Me disant : « nous n'y allons pas car nous n'en avons pas les moyens matériels et technologiques » tu commets le péché d’orgueil qui te rend aveugle. Certes, nous n’avons pas autant de moyens que la France mais nous ne sommes pas inoffensifs.
Tu ne vois pas que les Américains sont en train de se servir de vous, ayant vidé à l‘occasion leur stock de Tomahawk (à plus 1.400.000 $ la pièce – qu’ils se feront payé contre le pétrole libyen), après demain, ils vous diront : prenez la commande des opérations, nous on se retire, vous avez commencé, à vous de terminer. Et il faudra venir sur le sol libyen et gérer, organiser le pays, le reconstruire, donner à manger, recevoir une vague d’immigrés, déployer l’aide humanitaire.
L’opération dont la décision fut prise à la hâte n’a pas été accordée antérieurement, ni avec l’Otan, ni avec l’Europe. C’est en bombardant qu’on recherche le consensus. Je pense que ce sera finalement l’Otan qui assurera la commande de l’opération mais après l’hésitation - je voudrais que ce soit la France qui prenne pleine responsabilité. Si c’est finalement l’Otan, De Gaules se remuera dans sa tombe.
La population de la Lybie se compose de 3 grades tribus, il paraît que deux d’entre elles soutiennent Kadhafi. Qui s’est demandé quelle est en nombre la partie de cette population? Une fois Kadhafi anéanti, que ferez-vous de ses partisans?
Quelle sera à long terme l’attitude des pays arabes envers l’Europe si les choses prennent mauvaise allure?
Il y a quelques semaines Kadhafi a été bon collègue de Berlusconi, Sarkozy et bien d’autres.
Irez-vous bombarder d’autres dictateurs qui oppriment leurs populations en Afrique, Asie et ailleurs?
Drôle façon d’aider en larguant des bombes.
Cela sent trop le pétrole et le pétrole + le feu = danger d’explosion.
La sagesse latine dit : Quidquid agis, prudenter agas, et respice finem ! « Quoi que tu fasses, fais-le avec prudence, sans perdre de vue la fin »
À mon avis les auteurs de cette bagarre ont manqué d’imagination ne pensant pas à quoi cela aboutira.
Écrit par : Marian | 22.03.2011
C’est le moins qu’on puisse dire que nous ne sommes pas d’accord.
Tout d’abord, je souris à ton commentaire à propos du péché d’orgueil. Me sachant profondément, sinon athée du moins anti religieux , tu devrais en même temps savoir que je n’ai pas la même notion du péché que toi et que, au regard des exactions historiquement commises par l’église partout dans le monde, au regard de sa rapacité sous l’Ancien régime en France, au regard de ses crimes sexuels régulièrement dévoilés, au regard de sa position désastreuse, dominante, politique, de classe richissime en Pologne aujourd’hui, je ferais quasiment figure d’un saint.
Passons là-dessus. Et je crois que tu m’as aussi mal lu : J’ai dit et je redis que je n’étais pas un va-t-en-guerre, si tu connaissais mon parcours et les différents engagements que j’ai pu prendre dans ma vie, tu le saurais. Mais je pensais quand même que les discussions que nous avons eues ensemble te dispenseraient d’une telle erreur de jugement . Comment peux-tu penser que je soutienne dans ma tête les initiatives de Sarkozy en tant que tel ? Je dis et je redis que mon réflexe pro-interventionniste en Lybie et un réflexe de l’esprit parce qu'on ne laisse pas une population se faire massacrer à l’arme lourde. Point.
Qu’en pense donc le chrétien que tu es, de ça ? Je serais curieux de le savoir.
Tu t’es senti blessé parce que j’ai dit que la Pologne n’avait pas les moyens. Mais, Marian, ça n’est pas moi qui l’invente, ce sont tes dirigeants qui le disent ! Ne te trompe pas de responsabilité.
Quant aux avions polonais, oui, je sais : Ils ont été achetés servilement aux américains à la barbe de l’Europ ! Alors, s’il te plaît, Marian, pas de leçon anti-américaine à mon égard. C’est moi qui t’ai démontré il y a quelques années la duplicité des Américains alors que tu les soutenais dur comme fer !
Et c’est bien parce que vous les avez suivis aveuglément que vous vous êtes retrouvés en Irak . Non ?
Quant à l’Otan, c’est Sarkozy qui nous a menés dans cette galère. C’est une erreur monumentale. La Pologne s’y est, elle, engouffrée comme on s’engouffre sous une aile protectrice, par crainte du grand voisin russe. Alors, qui de la Pologne ou de la France, se fait manipuler par l’Oncle Sam ?
Mais tu m’obliges à avoir des arguments nationalistes parce que ton discours n’est que nationaliste, Marian.
D’ailleurs, pour preuve, je ne t’entends toujours pas parler des Russes. Toi qui aime dire que la France et la Russie sont toujours complices sur le dos de la Pologne, va falloir que tu changes ton fusil d’épaule parce que, que tu le veuilles ou non, la Pologne et la Russie soutiennent de concert une dictature sanglante.
Maintenant, toi qui es intelligent, tu vois la coalition s’enliser en Lybie. Moi qui suis un sot, je n’en sais rien encore. Je le redoute fortement car il y a effectivement de gros risques. Mais ce qui me dégoûte, c’est ce que je lis entre les lignes : Ce risque, les gens sur ta position souhaitent en secret qu’il se réalise pleinement pour vous donner a posteriori raison et vous faire passer pour des experts de "la maturité politique".
Voilà votre grand sentiment de coopération fraternelle et européenne ! Et ça, ce n’est, historiquement, guère pardonnable.
J'ajoute , pour les lecteurs qui viendraient à passer par là, que, malgré nos profondes dissensions, je t'aime bien quand même car tu as d'autres qualités humaines qui, hélas, ne tranparaissent pas ici.
Écrit par : Bertrand | 23.03.2011
Re1: "Tusk est plus réaliste et plus franc : Il dit, en substance, nous n'y allons pas car nous n'en avons pas les moyens matériels et technologiques". Il ne l'a jamais dit - c'est ton interprétation, par contre il a dit: " nous contribuerons à organiser l'aide humanitaire".
Re2: Commettre le péché d'orgueil = être orgueilleux et c'est tout (à propos: es-tu baptisé?, si oui, as-tu fait l'acte de l'apostasie? pour être en accord avec ta conscience de l'athée; je suis de nouveau maladroit?, athée et conscience, cela te va ensemble?. je te taquine, je sais)
Un morceau de poésie à titre de te souhaiter bonne journée:
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.
Écrit par : Marian | 23.03.2011
Oh Barbara ! Il n'est de Barbara que Monique Serf (sourire)
Écrit par : solko | 23.03.2011
Marian, je rends grâce tous les jours à ma mère de ne m'avoir point enfermé dans un baptême. Je suis donc à jour avec ma conscience d'athée mais je te sais gré de te soucier de la cohérence de mon âme et, éventuellemnt, de son salut.
Sur un tout autre sujet, je viens de lire que 96 pour cent des Polonais pensaient que les politiques n'étaient pas honnêtes. 96 pour cent ! Tu avais raison : les Polonais ont une grande maturité politique . Hiiii !
Solko, cette référence personnelle, poétique et humaine, vous honore.
Écrit par : Bertrand | 23.03.2011
La majorité écrasante de ces 96% de Polonais ont voté ces politiques pas honnêtes - "les Polonais ont une grande maturité politique . Hiiii" - le fait que tu as choisi de vivre entre les gents d'une maturité (politique) suspecte résulte de... Sérieusement parlant: à la question stupide, la réponse à la même hauteur. Néanmoins, je pense que trop nombreux sont mes compatriotes qui se laissent manipuler par les médias, qui votent, contre leur intérêt, mais sommes nous plus bêtes que les autres?
Le roi polonais Zygmunt August, couronné en 1530 a dit au Polonais: "Je ne suis pas roi de vos consciences". Je suis très tolérant, alors cher Ami, ton salut est dans tes mains, ne m’y mêle pas.
Écrit par : Marian | 23.03.2011
Premièrement : C'est ça la grosse différence entre nous, vois-tu : l'athée ne réclame aucun salut, cette notion ne veut rien dire pour lui, car il ne se sent nullement entaché du péché d'avoir existé. Sauver de quoi ? Tu rigoles...
Deuxièmement : Pour sympathiques que beaucoup me soient, je n'ai pas choisi de vivre avec les Polonais, mais avec une Polonaise.
Troisièmement : Les Polonais sont comme tous les gens de la planète qui votent. Pour la plupart, ils ne traduisent dans les urnes que ce qu'on leur fortement suggéré, via le pouvoir médiatique.
Écrit par : Bertrand | 23.03.2011
Bertrand, c’est ma dernière riposte. Tu m’agaces avec ton rôle de menteur que tu t’es attribué à mon égard. Je suis étonné à quel point tu ne me comprends pas ou tu ne veux pas me comprendre. Au début j’ai pensé que je m’exprimais mal en français, mais toi qui habille les mots et les phrases tous les jours, tu devrais comprendre la différence entre « entre » et « avec ». Dans mon allocution j’ai dit que tu avais choisi de vivre ENTRE les Polonais, j’aurais dû mettre « parmi » (tu parles dans ton blogue de ton voisin Stanislas), d’après que je sache tu ne mène pas la vie d’ermite. Tu me ripostes : « Pour sympathiques que beaucoup me soient, je n'ai pas choisi de vivre avec les Polonais, mais avec une Polonaise. »
En te disant : tu commets le péché d’orgueil, j’ai voulu te dire seulement que tu es orgueilleux, je n’ai pas pensé au sens propre du péché, c’était plutôt employé comme expression figée, mais j’ai blessé tes convictions d’athée ou d’indifférent, et tu m’as fait le premier cours sur la notion du péché en décrivant en une seule phrase l’histoire de l’église et de ses dérives, prétendant – dans la même phrase- de connaître la mienne (ma notion du péché). Tu as écrit, je cite : « Me sachant profondément, sinon athée du moins anti religieux , tu devrais en même temps savoir que je n’ai pas la même notion du péché que toi et que, au regard des exactions historiquement commises par l’église partout dans le monde, au regard de sa rapacité sous l’Ancien régime en France, au regard de ses crimes sexuels régulièrement dévoilés, au regard de sa position désastreuse, dominante, politique, de classe richissime en Pologne aujourd’hui, je ferais quasiment figure d’un Saint »
Je répète : je n’ai dit que : « tu commets le péché d’orgueil… »
Est-ce que je pourrais te souhaiter « Joyeux Noël » sans que tu penses que je te suggère d’aller à la messe de minuit. Avant, nous aurons les fêtes de Pâques… Bonnes fêtes de printemps, ça ira.
Deuxième cours que tu me fais c’est celui sur le salut : tes paroles : « Je suis donc à jour avec ma conscience d'athée mais je te sais gré de te soucier de la cohérence de mon âme et, éventuellemnt, de son salut » Ce souci, je ne l’ai pas exprimé du tout, DU TOUT, je n’ai même pas employé le mot « salut ». C’est seulement après que je t’ai donc répondu : « Je suis très tolérant, alors cher Ami, ton salut est dans tes mains, ne m’y mêle pas ». Après tu continues : « l'athée ne réclame aucun salut, cette notion ne veut rien dire pour lui, car il ne se sent nullement entaché du péché d'avoir existé. Sauver de quoi ? Tu rigoles ». La religion c’est peut-être ton obstination. En aucun moment je n’ai pas cherché à te christianiser. Par contre, combien tu es peu délicat dans ce que tu dis à l’égard de mes convictions de catholique pratiquant.
Dans d’autres phrases il y a beaucoup d’agression, c’est presque proche de la vulgarité (la présence du verbe dégoûter) – J’avoue, je peux me tromper, mal comprendre les nuances, le français c’est la langue que j’ai apprise è l’école; je trouve cette agression dans : « Maintenant, toi qui es intelligent, tu vois la coalition s’enliser en Lybie. Moi qui suis un sot, je n’en sais rien encore. Je le redoute fortement car il y a effectivement de gros risques. Mais ce qui me dégoûte, c’est ce que je lis entre les lignes : Ce risque, les gens sur ta position souhaitent en secret qu’il se réalise pleinement pour vous donner a posteriori raison et vous faire passer pour des experts de "la maturité politique".
Voilà votre grand sentiment de coopération fraternelle et européenne ! Et ça, ce n’est, historiquement, guère pardonnable. » Cette coopération fraternelle, nous l’avons déjà connue, en 1939 et dans bien d’autres moments, mais ce serait une trop longue histoire…
Pour terminer, ayant lu : « … je ferais quasiment figure d’un Saint » je vous souhaite bonne nuit, Votre Sainteté Antireligieuse .
Écrit par : Marian | 23.03.2011
Mes excuses
dans mon message ci-dessus j'ai mis au début:
Tu m’agaces avec ton rôle de menteur que tu t’es attribué à mon égard
et j'ai voulu dire:
Tu m’agaces avec ton rôle de MENTOR que tu t’es attribué à mon égard
C'est l'heure tardive... je te demande pardon Bertrand pour toutes les fautes de frappe, c'est inévitable quand on est pressé, parfois elles changent la signification du mot
Écrit par : Marian | 23.03.2011
Marian,
« Dégoûter » n'est pas vulgaire comme « débecter » pourrait l'être. Il vous produit probablement cet effet, parce que c'est un mot de sens assez fort, par son sens premier réservé aux aliments qui écœurent, qui répugnent.
Les mots font des aqua-plannings... Le caisson hyperbare ne suffit pas toujours pour s'en remettre (!)
Écrit par : ArD | 24.03.2011
Ce sera également ma dernière réponse : Si tu as cru que je te donnais la leçon - ce qui est complètement fallacieux - c'est que tu t'es positionné d'emblée en élève et, qu'en plus et surtout, tu n'as pas trop l'habitude qu'on t'apporte la contradiction.
Je te connais...
Et puis, mes critiques visaient l'Eglise en tant qu'institution coercitive et riche et non ta foi de catholique, aussi respectable que mon athéisme. Mais tu fais l'amalgame entre les deux. Ce n'est certes pas par hasard.
Quant à ta vacherie finale - in cauda venenum- ça n'est pas très digne d'un débat. C'est toi qui parle de délicatesse ? Tu vis avec des fantômes, Marian - tantôt russes, tantôt occidentaux - et tu te prétends tourné vers l'avenir.
Ce genre de vacheries, je pourrais t'en balancer de pires sur le drame interne de la Pologne entre 1939 et 1945 et sur ce qui s'est réellement passé sur son territoire. Je ne le fais pas car je respecte et la mémoire des Polonais innocents, et le présent polonais et son avenir.
Là, oui, je te donne la leçon, certainement en pure perte : tu devrais apprendre à en faire autant s'agissant de ceux qui ne sont pas Polonais...
Écrit par : Bertrand | 24.03.2011
Merci ArD pour cette précieuse précision lexicale.
Écrit par : Bertrand | 24.03.2011
Oh! Solko
Mes excuses Bertrand
Bonne et belle journée
Écrit par : valentine | 24.03.2011
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