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03.12.2010

Vases communicants : Feuilly sur L'Exil

Me voilà donc invité sur l’Exil, site que je connais bien pour le fréquenter tous les jours. Par certains côtés, je ne suis donc pas trop dépaysé, même si pour une fois c’est moi qui tiens la plume. Mais d’un autre côté, je me retrouve en Pologne et là, c’est plus compliqué. Je ne connais rien à la Pologne, moi ! Heureusement, il y a toujours les livres… Ceux-ci sont toujours d’un grand secours quand il faut nous tirer d’embarras. Alors, puisque Bertrand a quitté la douce France (oui, c’était avant l’ère Sarkozy…) pour se transformer ici, bien loin de sa patrie, en écrivain français, je vais lui parler d’un Polonais qui, lui, s’est mis à écrire en français après avoir beaucoup voyagé.
Je veux parler de Potocki, l’auteur du « Manuscrit trouvé à Saragosse ».

800PX-~1.JPGIssu d’une famille noble, Potocki avait étudié à Genève et à Lausanne. Député à la Diète, il fut même ministre de l’Education. Comme il était riche, il a consacré aux voyages le temps que  d’autres perdent à gagner leur vie. Il a ainsi visité la France, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Angleterre, mais aussi la Russie, la Turquie, l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et la Mongolie. Pour l’époque, le moins que l’on puisse dire, c’est que son parcours sortait de l’ordinaire. Mais ce qui nous intéresse, c’est que Potocki a raconté dans des livres tous ses voyages, ce qui en fait un précurseur des Gautier, Nerval et autres Flaubert. On peut même dire qu’il a participé à la naissance de l’ethnologie, car partout où il est passé il s’est intéressé à l’histoire, aux langues et aux coutumes des peuples visités.
Notons aussi qu’il a ouvert le premier salon de lecture gratuit à Varsovie, ce qui nous le rend assurément sympathique. 

Mais au-delà de ses récits de voyage et de ses travaux historiques, c’est évidemment le « Manuscrit trouvé à Saragosse », écrit en français, qui l’a rendu célèbre.
L’histoire de l’édition de ce livre est déjà en soi tout un roman. Du vivant de Potocki (décédé en 1815), seules furent imprimées les Journées 1 à 13, ainsi que quelques extraits (sans nom d’auteur), soit à peine la moitié de l’œuvre. Potocki s’est suicidé avant la publication de cet ouvrage auquel il a travaillé pendant les vingt dernières années de sa vie et dont il n’aura jamais vu le livre sortir de presse. Cela laisse rêveur car tout qui écrit un tant soit peu a envie d’être lu et reconnu comme tel. Or ici, on se rend compte que l’auteur n’a fait que travailler et retravailler sans arrêt ce roman à tiroirs (où les événements s’imbriquent les uns dans les autres et où les mises en abyme sont légion) sans jamais avoir la moindre reconnaissance de sa qualité d’écrivain. C’est facile pour nous, lecteurs, de nous dire que nous lisons un livre posthume, mais encore faudrait-il se rendre compte de ce que cela implique pour l’écrivain qui a devant lui sa page blanche et sur le coin de son bureau des monceaux de feuilles manuscrites qui s’empilent. Cela ne doit pas être facile de remanier et de réécrire ainsi un manuscrit pendant une période aussi longue sans que jamais personne n’ait pu reconnaître en lui un véritable écrivain.

En fait, la première publication date de 1847. Un certain Chojecki publia en polonais à Leipzig une partie du roman, qui a donc été retraduit d’après l’original en français. En France, il faudra attendre 1958 pour que Roger Caillois publie une autre partie du roman (plus ou moins le quart). Puis, ce n’est qu’en 1989 que chez Corti sort une édition « basée sur la totalité des sources accessibles », autrement dit les imprimés, les autographes et les copies manuscrites de fragments de l’œuvre, ainsi que la traduction de Chojecki. Ce qui veut dire que pour avoir l’œuvre complète, il a fallu rassembler des morceaux épars et même retraduire du polonais au français un certain nombre de chapitres.
Personnellement, c’est cette version de chez Corti que j’ai lue.
Elle est fabuleuse.

Mais en 2006, paraît chez Peeters, une version finalement plus authentique du roman et qui laisse voir ses versions successives. Dominique Triaire, Directeur adjoint de l'Institut de recherche sur la Renaissance, l'Âge classique et les Lumières (IRCL) à Montpellier, a mis plus de vingt ans (lui aussi !) pour reconstituer la genèse de l’œuvre.
A la mort de Potocki, ses papiers avaient été divisés en trois tas, puisqu’il y avait trois héritiers. Un tas a été retrouvé aux archives publiques de Poznan, en Pologne, sous le titre « Decameron ». On suppose que l’archiviste polonais avait été bien embarrassé pour inscrire dans son répertoire cette paperasserie rédigée en français. Comme le texte de Potocki est conçu par « parties » de dix journées, il lui aura donné ce nom de « Decameron » non sans humour. On se demande quand même comment Dominique Triaire a pu faire pour le retrouver. Mais bon, ce n’est pas un spécialiste pour rien… La preuve, c’est qu’après Poznan il s’est rendu à Madrid où il a découvert dans une banque une partie du manuscrit cédé par un certain Alfred Potocki (lointain descendant de notre écrivain), qui avait dû s’en séparer pour régler quelques dettes. Enfin, c’est à Moscou que notre chercheur découvrit quelques épreuves du roman (les seuls chapitres publiés du vivant de l’auteur). Avec tout cela, il a tenté de faire un tout, ce qui ne fut pas facile car ce roman, raconté sous forme de « journées », est truffé de mises en abyme (un personnage raconte une histoire en faisant parler les différents protagonistes et un de ceux-ci, à son tour, raconte une histoire, etc. )
Pour Triaire, il n’y aurait pas un seul roman mais trois ! Cela reviendrait à dire que  Potocki aurait en fait écrit trois versions du même roman, une en 1794, une en 1804 (quarante-cinq journées) et une en 1810 (soixante et une journées). La version de Corti (soixante-six journées), celle que j’ai lue, serait donc fausse et tronquée puisqu’elle ne serait qu’un agrégat de différents morceaux.
Dommage, je l’aimais bien…

Reste à savoir pourquoi Potocki aurait réécrit trois fois son roman, sans le publier jamais (ou à peine quelques chapitres, encore ceux-ci ont-ils pu être édités à son insu). Sans doute voulait-il le rendre plus parfait, plus limpide. Ainsi, dans la dernière version, les histoires seraient moins enchâssées mais aussi moins libertines et moins osées (j’ai donc raison de conserver précieusement chez moi l’édition de Corti). Le texte qui est finalement sorti chez Peeters propose donc parallèlement les versions de 1804 et de 1810 (celle de 1794 n’est pas publiée car encore trop incomplète).

Tout cela laisse rêveur.
On se trouve donc devant un homme qui écrit (mais dont l’œuvre romanesque n’est pas publiée), qui retravaille son texte à l’infini, proposant chaque fois une version différente, et qui finit par se suicider avant de connaître la reconnaissance du public, du moins pour son travail de romancier. Cela nous oblige quand même à nous demander à partir de quel moment un texte littéraire peut être considéré comme fini. Jamais, sans doute, car il est toujours perfectible. Mais d’un autre côté, à toujours modifier un texte initial, on se retrouve devant une autre œuvre, l’écrivain ayant vieilli et ayant une autre manière d’aborder la réalité extérieure, laquelle, en vingt ans, a elle aussi évolué.

Un autre problème se pose : la version de 1958 est incomplète et est due à Caillois et non à Potocki. Celle de Corti est séduisante, mais là aussi elle est plus l’œuvre de l’éditeur que du romancier, qui n’a jamais imaginé publier son texte sous cette forme. Reste donc les deux versions proposées par Triaire, me direz-vous. Certes, mais fallait-il publier la version de 1804, puisque Potocki lui-même l’a retravaillée ultérieurement ? De plus, nous proposer finalement deux textes (sensiblement différents par ailleurs), c’est bien là une invention d’éditeur et de spécialiste. Jamais Potocki ne nous aurait proposé deux versions en un seul volume. Ce paradoxe a fait dire à certains qu’on éditait finalement un manuscrit introuvable puisque les différentes versions proposées dépendent plus du choix des éditeurs que de l’auteur lui-même. Qu’est-ce donc qu’un texte littéraire ? Celui que l’auteur aurait voulu (mais ici Potocki est décédé avant de mettre le point final à sa dernière version, finalement plus rigide que la précédente) ou celui que nous propose l’éditeur ?  

Quoi qu’il en soi, il demeure que le Manuscrit trouvé à Saragosse reste un chef-d’œuvre. Le titre lui-même (cette histoire d’un livre qui raconte celle d’un manuscrit trouvé) suggère déjà que tout ici sera mise en abyme, comme la littérature elle-même, finalement, qui réécrit sans fin la réalité et qui se (re)copie elle-même.

Ecrit en français par un Polonais, le Manuscrit nous parle de l’Espagne, mais pas de n’importe quelle Espagne, celle des Maures, dont quelques représentants survivraient dans des grottes de la chaîne des Alpujaras. Le héros rencontre plusieurs protagonistes qui lui racontent l’histoire de leur vie. Dans cette histoire interviennent d’autres personnages qui à leur tour entament une narration, etc. Roman picaresque qui confine au fantastique, libertin à ses heures, le Manuscrit tient du roman noir et du conte philosophique, sans oublier que les histoires d’amour y ont leur place.
Bref, il représente un véritable miroir de tous les genres qui se sont écrits avant lui. Mais il offre aussi l’intérêt de refléter la complexité du monde. En effet, il se veut le reflet de différents systèmes de valeurs (religieuses, philosophiques, etc.) souvent contradictoires et parfois incompatibles. On sent qu’il a été écrit par un homme qui a beaucoup voyagé et beaucoup observé, mais un homme qui a su aussi s’enfermer pendant vingt ans avec son manuscrit en devenir pour tenter d’exprimer au mieux ce qu’il avait à dire.
Finalement, il nous a donné une œuvre qui est aussi une réflexion sur l’art de la narration et sur le genre romanesque.

08:40 Publié dans Vases communicants | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Le "Manuscrit trouvé à Saragosse" (versions de 1804 et de 1810) publié chez Peeters à Louvain en 2006, a été publié en édition en poche (2 tomes) chez Garnier-Flammarion en 2008.
Jan Potocki se souciait à mon avis comme d'une guigne d'être publié puisqu'il semble que même ses écrits de voyages (non réécrits et qu'il devait avoir les moyens de faire publier), aient été publiés très tard (sans doute après qu'on a découvert en lui un écrivain).
Je retiens qu'il n'a pas détruit les versions antérieures de son roman à tiroirs, dont il semble avoir exploré les possibles d'écriture par tous les bouts.
C'était, comme il est dit dans ce fort intéressant compte rendu, un véritable précurseur. Reste à voir si on trouve toujours l'édition José Corti.

Écrit par : Michèle | 03.12.2010

Je me suis trompée, me fiant bêtement à des dates d'éditions données dans Wikipédia.
En fait, la plupart de ses journaux de voyages ont été publiés de son vivant et figurent dans les volumes I et II de "Jean Potocki, Œuvres", l'édition en 5 volumes réalisée par François Rosset et Dominique Triaire (Louvain, Peeters, 2003-2006).

Écrit par : Michèle | 03.12.2010

" à partir de quel moment un texte littéraire peut être considéré comme fini."
Pas certain que l'auteur ait en effet la réponse. C'est en général l'éditeur qui fixe ce terme. Ou plus largement, depuis qu'on a inventé ce méchant terme, la "critique".
Cela dit, peut-on dire qu'il y a des versions "fausses" ou "justes" dans toutes ces étapes de création ? Cela me rappelle les lectures de Montaigne et de ses versions A, B, C ...
Sorti du strict cadre universitaire, et dans le monde dans lequel nous vivons, cela va devenir de plus en plus compliqué.

Écrit par : solko | 03.12.2010

Je me suis acheté ce matin "Manuscrit trouvé à Saragosse". Saragosse pas si loin que ça de chez moi à vol d'oiseau, Saragosse où est né Goya.
J'ai trouvé l'édition Corti (7e édition, 2002). Je ne sais pas combien d'exemplaires à chaque édition, mais c'est assez étonnant de lire : 1re édition mai 1989, 2e édition mai 1989, 3e édition juillet 1989, 4e édition janvier 1990, Nouvelle édition mars 1992, 6e édition mars 1994, 7e édition septembre 2002

Écrit par : Michèle | 03.12.2010

Oui, oui, les récits de voyage avaient bien été publiés du vivant de l'auteur.

Quant à la version définitive d'une oeuvre, c'est un problème insoluble. Et de nos jours se pose la question des manuscrits, devenus documents Word, avec généralemenr la première version qui a été effacée.

Écrit par : Feuilly | 03.12.2010

J'ai lu et relu ce texte-réflexion sur le "Manuscrit trouvé à Saragosse", afin de bien intégrer tous les éléments que tu donnes. J'ai donc avec la 7e édition, annoncée comme "Nouvelle édition intégrale établie par René Radrizzani", soixante-six journées et l'épilogue. Il y a ensuite la [version A] de la quarante-septième journée.

Si je veux voir comment le "roman" a pu se modifier entre la version de 1804 et celle de 1810, il faut donc que j'aie l'édition Peeters ; en poche chez Garnier-Flammarion, ça suffira, et c'est bien celle-là que je cherchais ce matin. Le plaisir de trouver celle de Corti m'a un peu fait occulter le reste.
Ce que j'ai envie de voir en fait, c'est ce que provoque la réécriture. Pas sûr que ce soit "mieux", serait mon hypothèse...

Écrit par : Michèle | 03.12.2010

Les spécialistes de l'oeuvre ont l'air de dire que la dernière version est plus austère, moins spontanée, moins érotique aussi.

Écrit par : Feuilly | 03.12.2010

Et alors là, avec l'image, on est où ? dans la Sierra Morena ?

Écrit par : Michèle | 03.12.2010

Non, la Sierra Morena sépare l'Extramadura et la Mancha de la plaine du Guatalquivir. Ici, on est plus au sud encore, sur les versants méridionaux de la Sierra Nevada, autrement dit dans les Alpujaras

Écrit par : Feuilly | 03.12.2010

Passionnante, cette aventure éditoriale qui m'en rappelle une à la révision de laquelle j'ai participé : un manuscrit inabouti d'un auteur décédé qui s'est terminé sous 3 formes éditoriales dans un intervalle d'un an : l'original tel quel sur le Net, le manuscrit expurgé de ses incohérences, revu et corrigé, puis le manuscrit enrichi d'interventions de son auteur.

Toutefois, je ne comprends pas bien comment Corti aboutit à une édition qui contient plus de pages que les deux autres. Où aura-t-il donc débusqué ses cinq pages supplémentaires ?

En tout cas, merci !

Écrit par : ArD | 04.12.2010

@ ArD : La version de Corti est plus longue parce qu'elle est " basée sur la totalité des sources accessibles ». Il a mis bout à bout tout ce qui a été trouvé comme textes à ce moment-là et en a fait une histoire cohérente. Dans l'éditions de Triaire, on se retrouve avec deux histoires, l'une modifiant l'autre. Donc, certains éléments d'un épisode A se retrouvent modifiés par un épisode B. Chez Corti, les deux épisodes, A et B, ont été intégrés dans l'histoire générale parce que fort différents.

Écrit par : Feuilly | 04.12.2010

@ ArD
L'expérience éditoriale que vous évoquez me paraît bien intéressante : nous aurions un original inabouti ; puis ce même original avec des interventions de l'auteur (qui se préparait donc à modifier l'original ?) ; puis encore cet original, mais débarrassé de ses "incohérences", en tout cas revu et corrigé (par qui ?)...
L'original inabouti est sur le Net : peut-on le voir ?
Les deux autres publications semblent être plutôt papier. Peut-on avoir les références ?
Quelles que soient vos réponses, merci ArD.

Écrit par : Michèle | 04.12.2010

Feuilly, merci pour cette explication fort claire.

Michèle.
Oui, il s'est agi d'une belle aventure éditoriale. Sachez qu'il s'agit d'un manuel. Je réponds dans l'ordre à vos questions:
a– L'original du manuscrit inabouti est en format PDF ici, tel qu'il fut trouvé dans l'ordinateur de l'auteur :http://listetypo.free.fr/JPL/Orthotypo-Lacroux.pdf
b– Le manuscrit débarrassé de ses incohérences, révisé et mis en pages ici, publié aux éditions Quintette. Une sorte d'usuel incomplet.http://livre.fnac.com/a2189508/Jean-Pierre-Lacroux-Orthotypo-orthographe-et-typographie-dictionnaire-raisonne
c– Le manuscrit débarrassé de ses incohérences, révisé et enrichi d'interventions de l'auteur sur une liste de diffusion qu'il anima. Ce qui a débouché sur une publication maison en 2 volumes de 380 pages chacun, disponible en format PDF téléchargeable et en version imprimée.Toute l'histoire est narrée ici.http://www.partdelange.org/contenu/levrai.htmld– Une version en HTML développée par l'initiateur du projet, ici:
http://www.orthotypographie.fr/index.html
Et pour finir :
e– Je crois savoir que vous étiez une lectrice du blog de Dominique Autié. Il en a rendu compte ici, dans son avant dernier billet (daté du 4 mai 2008):
http://blog-dominique.autie.intexte.net/blogs/index.php/all?cat=16
[Voir les commentaires, où vous me reconnaîtrez.]

Grande aventure d'une édition multiple. Je crois qu'à part l'e-version, il y a tout !
Armelle

Écrit par : ArD | 04.12.2010

Mille excuses pour mes doublons. Le temps d'intégration de mes commentaires est très long,désormais,d'où ma ténacité à remettre l'ouvrage sur le métier. Je vais m'améliorer.

Écrit par : ArD | 04.12.2010

Merci infiniment de votre réponse, Armelle. Je vais regarder tout cela, notant déjà qu'il ne s'agit pas d'un roman, ce que je croyais.
Je n'étais pas une lectrice du blog de Dominique Autié, j'en ai découvert l'existence trop tard, hélas.
Bien à vous.

Écrit par : Michèle | 04.12.2010

Totalement émerveillée par tous vos commentaires, je vais commander l'édition de Corti.
Un grand merci!
(Pour ArD, c'est moi qui ai parlé de Dominique Autié. J'ai découvert le monde des blogs par lui, en tapant sur Google les mots alcool et abstinence. J'ai eu beaucoup de chance)

Écrit par : Natacha S. | 04.12.2010

Armelle, (je vous appelle ainsi, mais puis revenir à ArD, qui me plaît bien ; en tout cas je vous ai identifiée sur le blog de Dominique Autié), j'ai tout regardé, c'est un magnifique travail extrêmement pointu et spécialisé. J'ai téléchargé l'original en PDF. Pour l'édition indisponible puisque stock épuisé, j'espère qu'une réédition sera possible. J'ai découvert par la même occasion que Jean-Pierre Lacroux était l'auteur, avec Pym, des "Affreux", la petite bande dessinée publiée dans les pages de L’Huma, de 1977 à 1981, et dessinateur de presse à Pilote, au Monde, à France-Nouvelle, puis à Révolution ; qu'il était aussi romancier et l’auteur de nombreux ouvrages de référence.

Écrit par : Michèle | 04.12.2010

Michèle.
Ah, vous avez réussi à suivre tout le parcours éditorial alors ? (Si oui, bravo !) Mais il doit y avoir une embûche quelque part, car comment avez-vous compris que l'édition est épuisée ? S'il n'y a pas de stock, l'édition n'est pas épuisée pour autant.

Écrit par : ArD | 05.12.2010

De fait, ArD, les mots ont leur importance : c'est l'ouvrage de Jean-Pierre Lacroux "Orthotypo, orthographe et typographie, dictionnaire raisonné", qui est déclaré indisponible, car le tirage est épuisé. Ce n'est bien sûr pas l'édition qui est indisponible. Heureusement.

Écrit par : Michèle | 05.12.2010

Cette édition est la seule qui soit commerciale (soit le manuscrit épousseté et sans adjonction). On peut penser qu'il n'y aura pas de retirage, car la maison d'édition était alors en mauvaise posture (financièrement).
Sur le site où vous avez téléchargé le PDF, il existe une possibilité de commander sous forme de livre en deux volumes. Une sorte d'impression à la demande.

Écrit par : ArD | 05.12.2010

À propos du chef d'œuvre inachevé et peut-être inachevable de Jean-Pierre Lacroux...
Il me faut rectifier ce que dit Armelle Ard : la version qui se trouve sur le site web de La Part de l'ange n'est hélas pas authentique — et la manière dont cette association « narre toute l'histoire » fleure bon son gros lot d'inventions un peu aigres.
Puisqu'on préfère toujours l'original à la copie (surtout quand celle-ci est falsifiée), c'est sur le site du livre, http://www.orthotypographie.fr qu'on trouvera les PDF du livre, corrigés et débarrassés de leurs dernières scories, sa version HTML et sa version en Flash, le tout sous licence Creative Commons (by-nc-nd). Et chacun peut, évidemment, s'adresser directement à l'imprimeur en ligne de son choix pour avoir un exemplaire sur papier de ce livre, à partir des PDF disponibles ici : http://www.orthotypographie.fr/intros/telecharger.html.

Écrit par : Alain | 09.12.2010

Merci, Alain, de ces précieuses précisions
Bien cordialement

Écrit par : Bertrand | 09.12.2010

Je m'aperçois que je n'avais repéré que trois liens dans les indications de ArD (hors le blog de Dominique Autié) et que je n'avais pas vu le lien vers La Part de l'ange. Je viens bien sûr d'aller cliquer dessus (Barbe bleue) et de constater que ce lien n'est pas actif.

Écrit par : Michèle | 09.12.2010

@Bertrand : Merci de vos remerciements... J'espère simplement que cette polémique un peu ridicule ne dissuadera personne de lire ni Lacroux, ni évidemment Potocki.

@Michèle : Dominique Autié est malheureusement mort en mai 2008. On ne remplacera ce merveilleux amoureux des livres et de la littérature - et son blog restera en l'état, liens fautifs inclus : c'est comme ça et on n'y peut rien.

Écrit par : Alain | 09.12.2010

@ Alain : Sans doute m'avez-vous bien lue et est-ce moi qui ai besoin d'apporter une précision :
Je n'évoquais pas le blog de Dominique Autié (que je ne connaissais pas, et je regrette d'ailleurs que personne ne puisse ôter les liens fautifs simplement indicateurs d'une pauvre engeance d'humanité).
Je disais seulement que, hormis le lien vers le blog de Dominique Autié (sur lequel j'avais bien lu comment il rendait compte de l'ouvrage de Jean-Pierre Lacroux),
parmi les 4 autres liens que donnait ArD, je n'avais pas vu le lien vers La Part de l'ange.
C'est sur ce lien vers La Part de l'ange (vu seulement après votre commentaire) que je suis allée cliquer tout à l'heure (en bonne fille de Barbe bleue, dès l'instant où vous avez dit qu'ils "inventaient un peu aigre", j'ai voulu aller voir).
C'est ce lien que j'ai trouvé inactif.

Écrit par : Michèle | 09.12.2010

Moralité (de mon point de vue) : il n'y a eu aucune polémique visible ici.
Je suis reconnaissante à ArD de la découverte qu'elle a permis.
Et si ce n'est pas trop compliqué d'avoir une édition papier de l'ouvrage de Jean-Pierre Lacroux, ce sera avec bonheur.
Et c'est bien l'original (débarrassé des scories) que nous avons pu télécharger grâce aux indications de ArD.

Écrit par : Michèle | 09.12.2010

@Michèle. Vous avez raison, peu importe la polémique (qui n'a vraiment que peu d'importance). Et bonne lecture à vous : ce livre est vraiment merveilleux et par ailleurs il est fort utile à tous ceux qui écrivent, corrigent, mettent en pages.

Écrit par : Alain | 09.12.2010

La polémique est très claire dans les commentaires du billet de Dominique Autié et est parfaitement expliquée sur le site de La Part de l'ange. Alain fut le chef d'orchestre de ce projet et a claqué la porte de l'association qu'il avait lui-même fondée. Depuis, dès que le mot-clef Lacroux est écrit quelque-part, il me traque grâce à Google et traite son ex-association de pirate. Libre à lui. Moi, je préfère promouvoir son travail mis à disposition sous forme HTML, comme je l'ai fait en toute sincérité dans mon commentaire ci-dessus. Impossible de comprendre sa motivation à se transformer en détracteur de la proposition que nous faisons qui consiste à n'égocier avec un imprimeur pour faire imprimer ce livre. Grâce à sa veille permanente en tant que détracteur, il en a fusillé la promotion. Dommage, c'est un très beau travail que nous lui devons.

Trois ans que ça dure... cette traque au commentaire et sur les forums.

Écrit par : ArD | 09.12.2010

Michèle.
Si le lien est inactif, cherchez simplement www.partdelange.org

Écrit par : ArD | 09.12.2010

Michèle.
Si le lien est inactif, cherchez simplement www.partdelange.org

Écrit par : ArD | 09.12.2010

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