UA-53771746-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08.07.2010

Contes et légendes de Podlachie - 14 -

1620799426.JPG

La joubarbe

Un homme en haillons, les mains liées et meurtries par de lourdes chaines, entouré de soldats Jadzvingues armés jusqu’aux dents, allait sur un sentier brûlé par le soleil,  mal aisé et battu par un vent du sud, un vent chaud, sec, chargé d’une âcre poussière et qui coupait le souffle.

Il advint que la petite troupe, longeant un maigre ruisseau qui gargouillait entre de hautes herbes, croisa le chemin d’un vieux mendiant, lui aussi en haillons, mais libre de ses mouvements.
Il portait avec lui un sac en peau de chèvre et une large coupe à boire.

Le chef des soldats - car les soldats, comme vous le savez, ont toujours un chef à leur tête, quand bien même ne seraient-ils que deux - enjoignit alors au vagabond de descendre au ruisseau, d’y remplir immédiatement sa coupe d’eau et de venir la porter aux lèvres desséchées du prisonnier.
L’homme ne regarda même pas le soldat, secoua la tête et passa son chemin en disant qu’il était un pèlerin et qu’il n’avait pas le droit de s’arrêter n’importe où.
Le pauvre prisonnier, passant sa langue sur ses lèvres douloureuses, en fut accablé. Il parvint cependant à murmurer, la tête basse : Si tu es un pèlerin, alors, sois éternellement pèlerin et ne t’arrête jamais !

Quelques jours plus tard, dans un village tapi à l’ombre  des forêts, le prisonnier fut pendu haut et court par ses juges.

Et le mendiant, des années après cet évènement, mourut lui aussi, mais de vieillesse, quelque part dans un village de la plaine, parmi les siens retrouvés.

Et sur sa tombe, parmi les mousses et les fines herbes, on vit alors croître une plante étrange, qu’on n’avait jamais vue auparavant, une petite plante aux fleurs dorées, aux feuilles légèrement piquantes.
Elle rampait d’un tombeau à l’autre, parcourait les allées,  tant qu’elle parvint à sortir bientôt du cimetière…On la vit alors qui rampait encore le long des chemins difficiles, brûlés par le soleil et battus par un vent du sud, un vent souvent sec et chaud, chargé d’une âcre poussière.

Depuis, la joubarbe rampe, elle rampe toujours dans les paysages les plus surchauffés de la campagne, et elle fuit l’eau, elle déteste l'ombre et la fraîcheur.
On a beau la fouler au pied, l’arracher, elle repousse et  reprend sans jamais arrêter sa course de reptile au ras du sol, sous les feux du soleil.

Et les Jadzvingues disent que c’est là l’âme du vieux mendiant qui expie son inhumanité et qui rampera éternellement, par les dieux chassé du firmament .

NB : Sur cette légende, je vous dois quelque vérité.
Si j’en ai respecté la trame, je l’ai entièrement réécrite. J’ai surtout supprimé les héros, car je soupçonne l’auteur d’avoir récupéré de la mémoire collective au profit de sa propre idéologie…
En fait, sous la plume de Maria Kasterska,  le prisonnier s’appelle Jésus et les soldats sont ceux de Ponce Pilate.
Ça ne tient pas debout et ça m’a d’autant plus énervé que l’étymologie de joubarbe "jovibarba", signifie "barbe de Jupiter".

08:00 Publié dans Contes et légendes de Podlachie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

il n'y a pas d'exil des mots

il y a des mots

exil ne veut rien dire sauf pour le siècle d'horreur

Écrit par : Marie-Lise EHRET | 08.07.2010

mais il faut que je vous dise que j'aime

ce cactus là quoi qu'il ne ressemble pas aux deux miens

bonne jounée

Écrit par : Marie-Lise EHRET | 08.07.2010

Ah brassens !

hier j'ai vu dalida sur scène et j'ai pensé à elle hein

dans la vie elle était tellement différente

Écrit par : Marie-Lise EHRET | 08.07.2010

en faisant des cercles fermés rien d'étonnant qu'elle s'est suicidée

comme marylin

brassens j'adore

brel

et tant d'autres de cet époque !

Écrit par : Marie-Lise EHRET | 08.07.2010

Dans la croyance populaire, la Joubarbe (Barbe de Jupiter) qui pousse sur les tuiles des maisons est censée préserver de la foudre.

Ce qui peut expliquer que Maria Kasterska ait raconté ici l'histoire de Jésus conduit par les soldats de Ponce Pilate, c'est le processus de christianisation de croyances très anciennes et donc cette sanctification de la Joubarbe (une chrétienté qui ne fleure pas trop l'orthodoxie quand même) :
Le latin 'jovis barba' ou 'jouis barba' pourrait n'être qu'un calque maladroit du gaulois ioumbarum qui désignait le leimonion (Limonium = lavande de mer).
Bref je te livre ici ce que j'ai pu comprendre d'une réflexion ethnobotanique menée par un certain Jean-Loïc Le Quellec.

Formulette recueillie à Collioure :
Sainte Barbe, sainte fleur,
De la couronne du Seigneur,
Quand le tonnerre tombera
Sainte Barbe nous gardera.

Le Quellec fait un rapprochement avec l'abaupin (l'aubépine) dont on affirme en Poitou-Charentes que la foudre ne tombe jamais dessus, car cette fleur " eut jadis l'honneur de fournir la couronne d'épines dont fut coiffé Jésus " et donc Dieu ne va pas envoyer la foudre sur une fleur qui a ceint la tête de son fils.

Qui l'eût cru Lustucru que les contes nous mèneraient tous deux à un échange de cette sorte. Mais oui puisque les traditions orales mêlées aux traditions écrites racontent l'histoire des pauvres hommes (que nous sommes). ;-)

Écrit par : Michèle | 08.07.2010

Je préfère de beaucoup votre version. Le héros pèlerin est le prototype du croyant hypocrite, ou du pharisien, celui qui jette la pierre sur celui qui a «mauvaise réputation».
J'ai vu, près d'un chalet abandonné, de la joubarbe que j'avais plantée enfant, renaître vingt ans plus tard.

Écrit par : Natacha | 08.07.2010

Très belle contribution, Michèle... Et mon sentiment est le tien quant " au processus de christianisation de croyances très anciennes..."
Elles ont toutes été passées au peigne fin et récupérées pour la nouvelle idéologie, quand, dixit un certain Brassens, " La bande au professeur Nimbus a frappé les cieux d'alignement"
Je savais pour l'aubépin..Mais c'est toujours plaisant d'entendre ces vieilles superstitions du pays.
Presque de l'ethnologie.
Natacha, il y a de cela, oui, le tartuffe du village sans prétention..
ça me plaît bien se sortir de l'ombre ces contes et légendes et d'avoir vos diverses interprétations...
Il est vrai aussi que je les cuisine "à la sauce maison".

Écrit par : Bertrand | 09.07.2010

Mon cuvier

Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied

Notre cuvier s’est disjoint.
Il*tonnelier faut le porter au *tonnelier

Il faut le porter au tonnelier…Voilà…
« Tonnelier, beau tonnelier » Voilà…

Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied


Tonnelier, beau tonnelier…Voilà…
Raccommoderas-tu mon cuvier ? …Voilà…

Racommoderas-tu mon cuvier ? … Voilà…
Oui, Madame, si vous voulez…. Voilà…

Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied


Oui, Madame, si vous voulez… Voilà…
Combien me le feras-tu payer ?... Voilà…

Combien me le feras-tu payer ? Voilà…
Un doux baisé, si vous voulez… Voilà…

Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied



Un doux baisé, si vous voulez… Voilà…
Un doux baiser ? Combien vaut-il ?... Voilà…

Un doux baiser ? Combien vaut-il ?... Voilà…
Ici, ça ne vaut rien du tout….Voilà…

Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied

Un doux baiser ? Combien vaut-il ?... Voilà…
Ici, ça ne vaut rien du tout….Voilà…
Ici, ça ne vaut rien du tout….Voilà…
À Paris, ça vaut cent sous… Voilà.


Chez madame Duvivier
Voilà la jambe de mon pied
Notre cuvier s’est disjoint.
Voilà mon pied, voilà ma jambe
Voilà le pied de mon autre jambe
Voilà la jambe de mon pied

Marie-Lise Ehret
19 juin 2010
** chanson vous y mettez l’air que vous voulez !
*tonnelier ce métier existait encore en 74 (confiture et vin)
* charbonnier il était parait-il le grand père non bio, 1945
…ce n’est pas si loin et tous deux ne savaient pas écrire !

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

La jeune fille

Un jour que j’étais seulettte,
Seulette avec mon berger
Ma mère est venue me dire
Qu’il y avait du danger.

Comment voulez-vous que je file
Et ne puis pas toujours filer !

Ma mère est venue me dire
Qu’il y avait du danger,
Elle ne fut plutôt partie
Mon amant m’a embrassée.

Comment voulez-vous que je file
Et ne puis pas toujours filer !

Elle ne fut pas plutôt partie,
Mon amant m’a embrassée.
Je ne l’ai point dit à ma mère,
Je l’ai dit qu’à mon curé.

Comment voulez-vous que je file
Et ne puis pas toujours filer !

Il m’a donné pour pénitence
De souvent recommencer,
Allez donc mes jeunes filles,
En confesse à notre curé.

Comment voulez-vous que je file
Et ne puis pas toujours filer !

Allez donc mes jeunes filles
En confesse à notre curé,
Il vous donnera des pénitences
Bien faciles à pratiquer.

Comment voulez-vous que je file
Et ne puis pas toujours filer !
Marie-Lise EHRET
Ecrit par : Marie-Lise EHRET | 07.06.2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Saint Michel

Sur la pente, pente, pente,
depuis les balcons on voit
des ânes et l’ombre d’ânes
qui sous les tournesols ploient.

Leurs yeux sont dans la pénombre
embués d’immense nuit.
Et dans les détours de l’air,
l’aurore saumâtre bruit.

Un ciel de mulets blancs clôt
ses paupières de mercure
donnant une fin de coeurs
au tranquille clair-obscur.

Pour ne pas être touchée,
l’eau se fait plus froide alors
sur la pente, pente, pente,
une eau découverte et folle.

Dans la chambre de sa tour,
saint Michel plein de dentelles
montre à tous ses belles cuisses
entourées par les lanternes.

Cet archange apprivoisé
quand il semble indiquer douze,
tout plumes et rossignols
feint une colère douce.

Le saint chante dans le verre
éphèbe aux trois mille nuits,
il sent bon l’eau de Cologne
et les fleurs sont loin de lui.

La mer danse sur la plage
un poème de balcons.
Sur les rives de la lune
plus de voix et moins de joncs.


Des trottins vont en mangeant
des graines de tournesol
comme des astres de cuivre,
leurs grands fessiers se dérobent.

Saint Michel était bien sage
dans la chambre de sa tour,
ses jupons sont parsemés
de paillettes et de jours.

Saint Michel, roi des ballons
et roi des chiffres impairs,
dans la merveille orientale
de cris et de belvédères.

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Berceuse :

Voilà Grand-Mère à Poussière



Voilà grand-mère à poussière
Qui passe, en secouant son jupon
¨Pendant que je veille sur ton sommeil
Fais dodo, mon petit moucheron
Fais dodo, fais dodo.

Que les enfants de maintenant sont pénibles.
Il n’y a plus moyen d’en venir à bout,
Ils radotent des choses impossibles
Et il faudrait leur céder sur tout.
Allons, mon amour, ne fais pas de peine
À ta mère, qui de baisers veut te croquer.
Tu as le « cul » bien sec, et ton petit ventre plein,
Comme les poules, c’est l’heure de te coucher.

Voilà grand-mère à poussière
Qui passe, en secouant son jupon
¨Pendan que je veille sur ton sommeil
Fais dodo, mon petit moucheron
Fais dodo, fais dodo.

Ah ! Tu serais le plus gentil des enfants
Si tu faisais dodo jusqu’à demain,
Je pourrais rapiécer les chausses
De ton père qui t’aime tant ta maman.
Pourquoi vouloir entamer la lutte
Contre le sommeil ? Pour nous faire enrager ?
Ferme tes yeux, et suce ton pouce,
Comme les poules, c’est l’heure de te coucher.


Voilà grand-mère à poussière
Qui passe, en secouant son jupon
Pendant que je veille sur ton sommeil
Fais dodo, mon petit moucheron
Fais dodo, fais dodo.

Ma crotelette ! Mon poulet, mon petit ange !
Ne va pas t’oublier dans tes draps !
C’est que nous avons si peu de rechange
Que pour ta mère, c’est un grand embarras !
Penses bien que le travail d’un ménage
Est assez grand sans le compliquer,
Mais, mon petit chéri, tu seras sage…
Comme les poules, c’est l’heure de te coucher.

Voilà grand-mère à poussière
Qui passe, en secouant son jupon
Pendant que je veille sur ton sommeil
Fais dodo, mon petit moucheron
Fais dodo, fais dodo.


Va, si tu fais une longue nuit,
Demain, à ton réveil, je promets
De t’acheter « tout plein et toute sorte »
Du sucre, une ribambelle de jouets,
Et puis, des bonnes tablettes de mélasse,
Avec lesquelles tu aimes tant te pourlécher.
Vite, une dernière fois, que je t’embrasse…
Comme les poules, c’est l’heure de te coucher.

Voilà grand-mère à poussière
Qui passe, en secouant son jupon
Pendant que je veille sur ton sommeil
Fais dodo, mon petit moucheron.

*Dans le nord il y a le petit quinquin
*Pourquoi « le » Marchand de Sable ?
* Un style est il ne se déconstruit pas


l'amour était il y a pas si longtemps un mot féminin

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Grand-Père a Vu Dans La Lune

Grand-père a vu dans la lune
Le grand roi des cornichons
Qui se battait pour une prune
Avec le roi des melons.
Tralala, croyez donc ça
Croyez donc ça, tralala.

Grand-père a vue en Afrique
Un grand lac de vin sucré
Et des monts en Amérique
En sucre cristallisé
Tralala, croyez donc ça
Croyez donc ça, tralala.

Grand-père a vu des sardines
Avec des cheveux dorés
Des serins et des serines
Croquant des bonbons glacés
Tralala, croyez donc ça
Croyez donc ça, tralala.

Grand-père a vu des grenouilles
Qui jouaient du piano,
Ses fourmis dans des citrouilles
Qui jouaient aux dominos.
Tralala, croyez donc ça
Croyez donc ça, tralala.

Grand-père a vu tant de choses
Qu’en vérité, s’il voulait,
Il vous en dirait bien d’autres,
Cent fois plus, s’il le pouvait.
Tralala, croyez donc ça
Croyez donc ça, tralala.

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

J’ai vu


J’ai vu un dromadaire
Qui partait à la guerre

J’ai vu un éléphant
Qui brisait tout devant,

J’ai vu un chameau
L’enfant sur son dos

Et alors ?

Du phosphore dégagé
de la pieuvre emmêlée !

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

L’expérience


Dans une prairie, en bordure de forêt,
Batifolait le nez en l’air, une sauterelle,
Sous un gracieux et doux soleil d’été,
Jouant de ses reflets battant des ailes,

Et vient récemment de quitter sa famille.
Un jeune renard radieux qui se faufile,
Ce décor touchant le mettant en émoi,
Sorti soudain de l’abri de son sous-bois.

— Mais que faites-vous à sauter ainsi,
S’enquit ce petit renardeau si hardi,
Est-ce une danse, dite, cette pratique
Qui vous rend tellement magnifique !

— Point du tout, vous vous méprenez,
Quand je saute, je cherche à manger,
Et ainsi, me pose sur des tendres fleurs
Dans lesquelles je trouve mon bonheur.

— C’est ainsi que vous trouvez votre pitance,
S’enquit notre incrédule, petit renardeau,
Ma mère pratiquait-elle, dite, cette danse
Lorsqu’elle partait à la chasse aux mulots ?

— Je ne saurais hélas, point vous le dire,
Vous n’avez qu’à essayer de danser
Allez-y, ce que vous risquez, au pire,
C’est juste de vous casser le nez !

Alors, le renardeau prenant son courage,
Dans l’insouciance de son jeune âge,
Se mit à faire sans aucune autre façon,
Un, deux, puis toute une série de bonds.

Et voilà que, par le plus grand des hasards,
Sous ses pattes, sent une chose bizarre,
Il vient de tomber à la fin de ses sauts,
Sur le dos d’un beau et bien dodu mulot.

C’est depuis ce jour-là que sans le savoir,
Lorsque le soleil se couche et qu’arrive le soir,
On peut voir au milieu des grandes prairies,
Tous les renards sauter comme des cabris.

*Compagnon jovial.
Un joyeux *drille.


Marie-Lise Ehret
13juin 2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Une poule


Une poule qui picote
Dans du pain trempé dans du vin
Picoti, picotin, picoti, picotin !

Chauve-souris
Repasse par ici
Je te donnerai du pain moisi
Dans une poêle trouée
Picotia picoté, picota, picoté !

Escargot
Montre-moi tes cornes
Je te dirai
Où ta mère est morte
Elle est morte à Paris
Sur la queue d’une souris
Picotin, picoti, picota, pocoti !

Pinpin vole
Si tu ne t’envoles pas
Midi sonné
Je te tuerai
Picoti, picota, picota, picota

Primevère
Dans les bois
Le loup est arrivé
Nous sommes sauvés
Picota picoté, picota, picoté !

Marie-Lise EHRET
14 juin 2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Les branches de mai


Quand j’étais petite, près d’Épernay,
Et à la veille du premier mai,
Il y avait une coutume, vraie !
Les jeunes gens de la ville
Allaient chercher des branches d’arbres
Des fleurs qu’ils venaient accrocher
À la nuit tombée, aux portes et aux volets
Des fois même aux cheminées des maisons
Où il y avait une jeune fille
Chaque branche avait sa signification.

Mai de cerisier, fille à marier
Épine fleurie, je t’aime à la folie
Parfois, c’était moins gentil
De la ronce, j’y renonce
Mai de sapin, c’est une P…

Les mais favorables c’était un honneur et on laissait les branches à l’endroit où elles avaient été mises, jusqu’à ce qu’elles tombent en poussière.

À la maison, nous étions cinq filles, mais à l’époque, nous étions bien jeunes, et seule, Jeanne ma sœur aînée, pouvait être fleurie. Il est arrivé une drôle d’aventure :

Nous avions fini de manger depuis un bon moment, mon père était allé se coucher de bonne heure, comme à son habitude. On était avec maman autour du feu à ravauder. Et voilà que d’un seul coup, on entend du bruit dans la cour et puis un grand fracas. On était toutes tremblantes : il faut dire qu’il ne nous fallait pas grand’chose : à la nuit tombée, on n’osait pas sortir de la maison. Le bruit continue. Du coup, maman va réveiller mon père pour lui dire qu’il y avait quelque chose de bizarre, certainement des rôdeurs.

Mon père lui dit : « attends un peu, je m’en vais leur fiche une volée de plombs, je vais m’en occuper, non de Dieuz ! » Il prend son fusil, il sort comme un diable dans la cour en criant « Gare à vous ….. »

Après avoir fait le tour de la grange et des étables, il rentra sans avoir rien vu. Il nous envoya tous coucher, mais il resta debout encore un moment pour voir si tout était bien calme.

Le lendemain matin, quand on s’est levé, on a bien ri. On s’est aperçu qu’à nos volets et à la cheminée, il y avait de grandes brassées d’épines fleuries. C’étaient les gars du village qui étaient venus mettre ça la veille au soir pour ma sœur Jeanne.

L’après-midi, les garçons sont venus faire la tournée des maisons, et notre père leur a offert un coup de cidre ; maman, elle avait fait des gâteaux et de la tarte.C’était la coutume. On leur a raconté l’histoire, et tout le monde en a ri.

Il n’y en a qu’un qui ne riait qu’à moitié. Les autres se moquaient d’ailleurs toujours de lui : « vous avez vu comme il est fin » »propre et comme il sent bon… ».

Nous, on ne comprenait pas bien pourquoi ils disaient ça, on a quand même eu le fin mot de l’histoire ; quand mon père était sorti la nuit, ils avaient tous réussi à se cacher, mais le dernier n’avait point pu.

Il s’était jeté dans le fumier qui était au milieu de la cour. Il y était resté une bonne demi-heure de peu que mon père, une fois rentré, soit resté à guetter derrière les volets. « Autant vous dire que quand il est venu nous rejoindre, disaient les autres, c’en était une véritable bénédiction. Il empestait… »

Le pauvre de s’entendre dire ça, en était tout rouge, a viré au violet quand mon père dit à Jeanne qu’elle pouvait bien lui faire un petit baiser.

Mai de cerisier, fille à marier
Épine fleurie, je t’aime à la folie
Parfois, c’était moins gentil
De la ronce, j’y renonce
Mai de sapin, c’est une P…


Marie-Lise Ehret

* j'aurai du être archéologue

j'ai remarqué recemment aux fouilles dernière le noeud boo
ce sont deux anneaux longitudinals qui s'emboitent et ne se croisent pas. -3000 ans avant J. C

**Questionnement art , argent , vols des pays, ect.
07.06.2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Le Serpent

C’était un dimanche et comme tous les dimanches, Augustin jouait du serpent à la messe. Un serpent , vous le savez peut-être, c’est un instrument de musique. Dans la famille d’Augustin, ça faisait au moins trois générations qu’on en jouait.

Dans le village, Augustin c’était, monsieur, serpent. Enfin, revenons-en à la messe. C’était le moment où le curé faisait son sermon. Aujourd’hui c’était sur le péché originel.Augustin savait, que pendant le sermon, il pouvait se reposer un peu, et presque à chaque fois, il s’endormait, mais il ne dormait que d’un œil.

Le curé dit : « Nos parents, Adam et Eve, n’étaient pas plus mauvais que d’autres, mais il y avait le Serpent, l’abominable, le tentateur, la maudite bête, nous étions tous promis au paradis terrestre, mais à cause du serpent, cet enjôleur de femmes »

Augustin commença à se réveiller, il lui semblait bien qu’on parlait de lui.

- C’et lui qui la poussa à voler la pomme pour déplaire à Dieu. Ah, mes frères, le Serpent…C’est le diable en personne, c’est à cause la cause de notre malheur à tous .
Augustin, c’était un sanguin : il devint rouge comme un coq. Il croyait que le curé parlait de lui et il ne comprenait rien : il y avait une pomme, un voleur, une femme. Qu’est-ce que c’était que cette histoire-là. Il renversa sa chaise et il se dressa comme un diable en levant son poing, l’œil rond à en faire péter sa couperose :

-ça n’est pas vrai tout ce que vous dites, c’est des mensonges. Je n’ai jamais fait tout ça, je n’ai jamais fait de mal à personne. S’il y a des médisants, des méteux, qu’ils me le disent. Je les attends. Ça n’est pas croyable : eh ! « serpent a fait ci, serpent à fait ça….Et je devrais me taire ? Jamais. Mon grand-père, mon père, on est tous serpent, de père en fils, et toujours dans l’église, c’est qu’on n’a jamais fait de tort aux autres !

Si c’est comme ça, c’est fini, je ne jouerai plus….

Le voilà qui claque son instrument par terre, il l’écrase et il sort de l’église
La messe se termina vite et il fallut bien du temps pour faire comprendre à Augustin le sermon du curé. On dit que le village se cotisa pour lui acheter un serpent neuf.


***Le serpent :
Un instrument à vent, remplacé ensuite l’ophicléide, une sorte de basson.

** Le méteux :
Celui qui monte les gens les uns contre les autres.

*La plupart des contes à rire mettent en scène des simples d’esprit hein ?
Pourquoi ils sont plus souvent villageois que citadins
C’est bizarre ça !
Ce doit être mon miroir qui a pris une claque…passons !
Ecrit par : Marie-Lise EHRET | 05.06.2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

La Soupe A Cailloux

C’est l’histoire de deux mendiants, Dédé et Ferdinand.
Ils faisaient leur tournée de villages ; jadis les pauvres gens avaient leur ferme : ils savaient qu’ils seraient bien accueillis et ils passaient chaque semaine.
Les deux bonshommes n’étaient point des plus courageux ; jamais, ils n’avaient proposé un coup de main ! C’est pour ça que quand Ernestine - c’était une brave fermière-, elle les vit entrer dans sa vour, elle se di que cette fois-là, elle ne cèderait point et que la seule chose qu’elle leur donnerait, ça serait un pot d’eau et un coin de la grange où ils pourraient dormir.

Voilà les deux lascars qui frappent à la porte. Ernestine elle l’entrouvre puis elle leur dit :
— Vous tombez bien mal. Je suis à court de pain, il faudra même pour ce soir que j’en prenne à la voisine.
Dédé, que c’était le plus finaud, il s’était bien rendu compte que l’Ernestine, elle n’avait point son air de d’habitude, il lui dit :
— Vous n’y êtes point, ma brave femme ; aujourd'hui, nous avons besoin que d’une botte de foin pour nous remettre un peu.
Nous avons tout ce qu’il faut pour notre dîner.
— Si c’est du foin que vous voulez, la grange en est pleine, vous n’avez qu’à vous installer, qu’elle leur dit la bonne femme.
Ferdinand en était abasourdi. Il ne comprenait rien. Il regardait l’autre, il ne se sentait point de taille à passer sous la table. Il essaya de réclamer un peu…Mais Dédé lui fit fermer sa bouche. Il remercia la bonne femme, puis ils firent demi-tour.
Ernestine, n’en revenait point. Mais Dédé, il n’avait pas fait trois pas qu’il se retournait déjà pour dire :
— J’aurais un petit service à vous demander : Pourriez-vous nous laisser cuire notre diner sur votre feu. Ce soir, nous faisons de la soupe à cailloux
— De la soupe à cailloux ?
— Oui, c’est une spécialité qu’on a, nous les malheureux. Comme ça, on se régale à bon compte.
— Je serais bien curieuse de voir ça. Entrez donc,
Voilà Dédé qui demande une marmite. Il la remplit d’eau.
Il va chercher quelques gros cailloux dans la cour, il les nettoie avec de l’eau claire, puis il les met à cuire.
Au bout d’un moment, d’un air qui n’en disait long, le voilà qui dit :
— Maintenant, c’est là qu’il est le secret. Mais je ne sais pas si je peux vous le dire.
La pauvre femme, elle mourait de curiosité. Elle mit sa main sur sa grosse poitrine puis elle jura qu’elle ne dirait rien à personne. Alors, Dédé lui dit :
— pour tout dire, il manque un chou.
— Si ça n’est que ça, répondit-elle , je m’en vais vous en chercher un.
Elle y va, puis elle le donne à Dédé. Il lui dit :
— Il faut le mettre doucement dans la marmite puis, mettre les cailloux tout autour.
Bientôt, ça sentait bon.
— Pour que ce soit vraiment excellent dit Dédé, il aurait fallu y ajouter quatre carottes, quatre patates, ni plus ni moins, pour que les cailloux donnent tout leur goût. C’est dommage que nous n’en ayons point. Enfin, tant pis.
Ernestine cria que ça n’était point trop tard, et elle se précipita pour aller chercher les légumes, puis elle les mit dans le chaudron.
— Il n’y a plus qu’à surveiller la cuisson, qu’il dit Dédé. Si vous avez à faire, ne vous gênez point, je vous appellerai quand ça sera fini.
Alors, la femme partit pour traire ses vaches.
Pendant qu’elle trayait, elle avait son esprit embrouillé : quelque chose n’allait point dans leur histoire, mais quoi ? Elle avait beau réfléchir, elle ne trouvait pas.
Quand elle eu finit de traire, la voilà qui revient. Les deux affamés avaient englouti la soupe, et en plus, non de dieu, ils avaient dévoré le morceau de lard qu’elle avait préparé pour son dîner ! Elle avait été bernée !
« Beh, qu’elle se dit en elle-même, ces cochons – là, ils m’ont bien eue, mais maintenant, c’est à moi. » Elle leur dit :
— Vous n’auriez point vu mon chat par hasard ?
— Ah non, qu’ils dirent en chœur !
— Alors, c’est que le bétail sera parti crever sur le fumier.
— Pourquoi ? demande Ferdinand.
— Figurez-vous, que ce bétail-là, il a mangé le lard empoisonné que je gardais pour les rats.
Elle eut à peine fini sa phrase, qu’ils étaient déjà au milieu de la cour « à se soulager » le ventre, je ne vous dis que ça !
À partir de ce moment-là, Ernestine ne les vit plus jamais, ni de loin, ni de près.

Marie-Lise Ehret

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

La rue de l’andouille



Enrichis sous le règne de Paris
Aujurd’hui nos fabricants de velours
Au cercle, à culotter leur pipe,
Passent leur nuit et puis leur jour.

Leurs ouvriers
Sont dans la misère, avec les teinturiers,
Braves gens, sans pain
Souffrant de la faim,
Je vais tâcher d’adoucir votre chagrin
À défaut de bonne soupe à la citrouille
Que je n’ai pas le moyen de vous payer,
Je vais pour vous égayer et,
Vous chantez : la rue de l’Andouille.
D’où vient le nom de la rue que je vous chante
Vous l’ignorez probablement.
Un jour au marché à la Brocante
— Moi, je l’ai su assez drôlement ….
Un vieux bouquin
En maroquin
Tombe sous mes yeux,
je l’entrouvre et soudain,
Je vois qu’un tripier
Du siècle dernier
Pour être l’enseigne de son pauvre petit métier
Sur un vieux crochet, rempli de rouille
À sa porte, une andouille accrochée,
Et chaque bourgeois qui passait
Disait : « tiens, voilà la rue de l’Andouille ! »


Elle a vu naître en fait de grands hommes
Quatre-vingt-dix -huit épiciers,
Un fabricant de sirop de gomme,
Deux bedeaux et trois infirmiers.
Des manuscrits
Du temps jadis
En font foi dans les archives de Paris
Un vieux *rédeu
Grand amateur
Des papiers un tantinet curieux
M’a assuré que défunt *Gribouille
Que vous connaissez de réputation,
D’après une ancienne tradition,
Serait né dans la rue de l’Andouille.


Les femmes sont bonnes ménagères,
Dans leur maison tout est propre,
Mais sous le rapport du caractère
Elles ont la tête près du bonnet.
Bonnes femmes dans le fond
Gaies comme des pinsons,
Et fières d’avoir des enfants par *quatreron
Après le Bon Dieu,
Ce qu’elles aiment le mieux,
C’est le café noir avec la « petite goutte » par-dessus,
Leurs maris, de peur d’avoir leur correction
Sont toujours près d’elles, aux petits soins.
C’est pour ça qu’on les dit si bien
Les maris de la rue de l’Andouille.


Dans la rue de l’Andouille, on n’est pas riche,
Mais pauvreté n’est pas défaut.
Des bonnes actions, on n’est pas chiche,
Défunt monsieur le Curé de Jeanne d’Arc.
Disait souvent :
« Pour les dévouements
C’est la rue de l’Andouille que je place au premier rang.
Là, avec rien,
On fait du bien.
Le Bon Dieu et moi seul, nous savons combien
Si la mode vient de faire patrouille
Par tous ceux qui ont le plus de cœur
Nous verrons dans la patrouille d’honneur,
Les gens de la rue de l’Andouille »




*rédeu : qui touche à tout !
*Gribouille : moi !
*quatreron : à vous de voir !

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

*Fratrasies

S’il y a un soupçon de vérité
Je veux bien qu’on me fasse mourir !

Je me suis levée hier matin,
Plus matin que d’habitude,
J’ai pris ma charrue sur mon dos
Et mes chevaux sur mon épaule.

J’ai pris ma charrue sur mon dos
Et mes chevaux sur mon épaule.
Je me suis en allée labourer
Où il n’y avait pas de terre.

Je me suis en allée labourer
Où il n’y avait pas de terre.
Sur mon chemin, j’ai rencontré
Un groseillier rempli d’escargots

Sur mon chemin, j’ai rencontré
Un groseillier rempli d’escargots
Je suis montée, je suis grimpée dessus
Je me suis piquée à l’oreille.


Je suis montée, je suis grimpée dessus
Je me suis piquée à l’oreille.
Au travers de la plante de mon pied
On voyait toute ma cervelle.


Au travers de la plante de mon pied
On voyait toute ma cervelle.
Je suis rentrée à la maison
J’ai trouvé des nouvelles.

Je suis rentrée à la maison
J’ai trouvé des nouvelles
Les grenouilles étaient
Dans le coin de notre feu
Qui chantaient la grand’messe.

Les grenouilles étaient
Dans le coin de notre feu
Qui chantient la grand’messe
Et puis, les limaçons cornus
Qui allaient à l’offrande.

Et puis, les limaçons cornus
Qui allaient à l’offrande.
Puis les mouches sur la palissade
Qui se tordaient de rire

Puis les mouches sur la palissade
Qui se tordaient de rire
Et puis, les rats dans notre maie
Qui allaient pétrir le pain.

Et puis, les rats dans notre *maie
Qui allaient pétrir le pain.
Le chat, sur le cul de notre four
Qui attendait la flamiche


Le chat, sur le cul de notre four
Qui attendait la flamiche
Il n’a pas eu la patience d’attendre
Il a bien mangé
Sans qu’elle soit cuite.


Il n’a pas eu la patience d’attendre
Il a bien mangé
Sans qu’elle soit cuite.
Il s’est sauvé dans notre jardin
Tout en cirant « Hip, ah ! Hip-Hip !


Il s’est sauvé dans notre jardin
Tout en cirant « Hip, ah ! Hip-Hip !
Hip, ah ! Hip ! , à moi voisin
Je me suis brûlé les lèvres

Hip, ah ! Hip ! , à moi voisin
Je me suis brûlé les lèvres
S’il y a un soupçon de vérité
Je veux bien qu’on me fasse mourir !

S’il y a un soupçon de vérité
Je veux bien qu’on me fasse mourir !


Marie-Lise Ehret
18 juin 2010

Écrit par : Marie-Lise Ehret | 14.07.2010

Les commentaires sont fermés.