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20.04.2012

Même les plus grands...

200px-Gustave-Flaubert2.jpgÈcrire un livre qu'on se propose de proposer à l'édition demande des soins exigeants, minutieux, moult relectures dans l'ombre... Précisions qui s'ajoutent, passages qu'on biffe, mots superflus qu'on raye, traits de caractère qu'on peaufine, dates qu'on vérifie, inepties qu'on s'empresse de mettre à la poubelle, allusions historiques dont on prend soin qu'elles soient effleurées à bon escient...
Forcément, quand on pense en avoir fini, qu'on ne trouve plus rien à retoucher, on se dit que, cette fois-ci, le manuscrit est paré pour la grande aventure.
La correction des épreuves vient alors apporter la démonstration du contraire. Les échanges avec l'éditeur sont, à ce niveau-là, d'une importance capitale et d'un
indéniable enrichissement. On est même fort surpris de n'avoir pas vu certaines  choses, d'avoir laissé passer quelques incohérences.

Et puis, le livre est sous presse. Alea jacta est, le Rubicon en moins. Et on se dit que, sans doute...

Nous savons, à ce titre, que Flaubert plancha cinq ans sur Madame Bovary, refit dix fois les mêmes phrases et livra au bout de son travail acharné un immortel monument à la littérature.
Style d'une perfection quasi absolue, mots aiguisés comme des rasoirs, scènes décrites à la loupe, les âmes fouillées comme au scalpel. Ses contemporains, hélas, n'y verront que l'exposé d'une dépravation des bonnes mœurs et un procès. C'est vraiment con, des contemporains !
Seuls, peut-être, Baudelaire et Hugo salueront un chef-d’œuvre.

Et bien malgré tout ça,  je relève, assez perplexe :
Emma a rendez-vous avec son amant Rodolphe sous la tonnelle du jardin. Leur départ - du moins le croit-elle - est enfin décidé après une kyrielle d'atermoiements mensongers.  Il est soi-disant prévu pour le lundi 4 septembre et nous sommes le samedi 2 septembre.....
La lune monte  au-dessus de la prairie, les ombres des grands peupliers s'étirent, les deux amants sont enlacés, quoique, dans leur âme, ils soient à des années-lumière l'un de l'autre.
La nuit embaume des odeurs du...seringa !
Jamais vu, et ne verrai sans doute jamais, de seringa fleurir en septembre, pas plus que d'orangers sur le sol irlandais.
Comme quoi...
Modestie, modestie...Outre les soins apportés à la rédaction, c'est bien ce qui doit animer, en tout premier lieu, l'homme qui se met en devoir d'écrire.

12:20 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Oui mais le seringa en septembre on peut penser que c'est le plaisir de la littérature justement...non?! bref, même les éventuels seringas en septembre de Géographiques seront bienvenus!

Écrit par : Sophie | 22.03.2010

Oh, dans Géographiques, Sophie, il y aura peut-être même des prunes à noël et des flocons sous juillet !
L'autre jour, j'avais bien un gendarme qui lisait Marot !

Écrit par : Bertrand | 22.03.2010

Tu sais bien, Bertrand que parfois, le ciel est bleu comme une orange , que des nenuphars poussent dans les coeurs; alors, on ne cherchera pas la petite bête si par hasard il y a quelques fantaisies dans Géographiques.

Écrit par : Anne-Marie Emery | 22.03.2010

Ce n'est pas la fantaisie que je dis ici, Anne-Marie et Sophie..C'est l'erreur...Un peu comme une faute de syntaxe qui pourrait passer pour une anacolhute.
Après une discussion avec Feuilly (Marche romane)nous avons convenu qu'il s'agissait sans doute d'une comparaison, mais vraiment ratée et pas évidente du tout à la lecture....

Écrit par : Bertrand | 23.03.2010

Les commentaires sont fermés.