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12.10.2009

Journal de Pologne - Quelques pages -

Samedi 28 février

2.JPGC’est l’anniversaire de Jagoda. Neuf ans aujourd’hui ! Et comme elle aime à le dire, elle même :
- C’est pas souvent mon vrai anniversaire !
Car elle est née, en fait, un 29 février !
Donc, cadeau, bien sûr, et gros gâteau fait maison. C’est la fête. Et par association d’idée, sans doute, Noël….Jagoda me demande alors si c’est  vrai que le Père-Noël  a une robe rouge à cause de Coca Cola…Je dis que je crois bien que c’est vrai.
Elle en a l’air déçue, attristée, alors elle réplique après un petit moment de réflexion :
- Oui, mais la barbe blanche, ça je crois bien que c’est polonais !
C’est là toute la difficulté des contes : comment, pour en goûter la magie,  se les approprier, se sentir vraiment concerné ?

C’est pour cela que je dis que certainement, la barbe est polonaise…

Dimanche 1er mars
P2150006.JPGL’hiver n’a point l’intention de se retirer sans combattre. Il gèle très fort ce matin sous le bleu du ciel.
Mais il est vrai que le « mars » polonais n’est pas le « mars » des climats océaniques avec leur herbe qui reverdit et ce jaune qui revient partout, jaune des pissenlits le long des routes, jaune des premiers boutons d’or, jaune des forsythias et des jonquilles dans les jardins.
Et le premier vol d’une première hirondelle…
Ici, mars est un mois rude, un mois d’hiver à part entière. Rien ne transpire encore de la végétation. Pas un soupçon. Le sommeil se prolonge sous la morsure continentale.
Alors, ce sera une journée calme à la maison. Un dimanche serein, avec le seul mais immense plaisir de ne pas faire grand chose. Ègrener quelques accords de guitare, feuilleter des livres, goûter au plaisir d’être.
Simplement.


Lundi 2 mars
P1070012.JPGÇa se confirme et ça s’obstine dans la démesure : Moins 12 ce matin. La neige rescapée est une croûte et le dégel qui ruisselait en fin de semaine dernière s’est figé, brisé dans son élan.
Le 2 mars, je pense toujours à la loi de décentralisation de 1982, dont on nous rebattait les oreilles dans la Collectivité où je travaillais en France et qu’il fallait « visée » à chaque petite note, petit compte rendu, petit arrêté, petite délibération, ne serait-ce que pour acheter des crayons…J’exagère, mais bon…À peine.
Une loi de la gauche triomphante, une loi d’envergure, comme l’abolition de la peine de mort, l’éclatement des monopoles radiophoniques, la réduction du temps de travail, la retraite à 60 ans et la cinquième semaine de congés. Autant de choses qui nous paraissent aujourd’hui couler de source et qui, pourtant, ont été d’un long et difficile accouchement. La vieille droite, par la suite, avide de s’emparer de ces pouvoirs régionaux nés du 2 mars et qu’elle n’aurait jamais osé, pourtant,  mettre en place.
La droite restera toujours la droite : des résidus de jacobins sans âme, avec des schémas dans la tête plus vieux que le monde  est vieux.
D. me dit que ces lois de décentralisation ont même fortement inspiré la réforme administrative en Pologne après la chute du mur.
On peut alors dire beaucoup de choses et de mal sur le renard politique que fut Mitterand, sans grand risque de sombrer dans la calomnie partisane. Mais on ne peut pas occulter qu’il fut aussi, dans les premières années de son élection, l’inspirateur de profonds changements.

Je publie un texte sur la crise dite financière que je résume à ceci : … « À force, les banques, comme elles ont acheté de plus en plus de sous, elles n’ont plus eu de vrais sous pour acheter des vrais sous, alors elles ont acheté des sous qui n’existaient pas avec des sous qu’elles n’avaient pas…
… c’est ça, la crise financière. Des trucs qui sont en train de crever pour n’avoir jamais existé.
Comme un gars qui n'aurait jamais mis les pieds sur terre et qui se mettrait en tête de vouloir y revenir ! »

Le monde est vraiment trop con et trop grotesque.
Mais c’est encore un poncif…Même en 2009.
Et c'est usant de le savoir.

16:01 Publié dans Journal de Pologne - 2009 - | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

C'est une excellente idée, ce décalage de dates, pour casser le ronron chronologique du blog quotidien. Nous nous dirigeons ici vers cette neige d'où vient votre écriture du jour. D'autant plus quand on passe d'un 2 mars à l'autre, comme en remontant le temps.
L'inspirateur de profonds changements ? Je reste quand même sceptique. Avec le recul, j'ai l'impression que le vieux renard a cueilli la société française de l'époque et a effectivement laissé passer les réformes dont le mouvement avait été initié par la gauche, dans l'opposition depuis si longtemps. Puis, lorsqu'il s'est agi de véritablement initié, on a surtout initié une stratégie de népotisme républicain comme on dit pudiquement. Et très vite, très vite, n'est-ce pas, on a cessé d'initier le moindre mouvement. Le deuxième septennnat a été une véritable catastrophe pour le pays...
Mais bon. Il neige sur nos mémoires, et l'Histoire va son chemin. J'aime bien ce regard que vous posez sur la crise pour l'expliquer dirait-on à Jagoda. La planche à billets numérique, comme un serpent qui se mord la queue...

Écrit par : solko | 12.10.2009

Je partage votre point de vue sur Mitt'rantd, Solko...Ici, style journal oblige, j'ai été abusivement elliptique.
La sociale-démocratie a été contrainte, disons les six premiers mois, "le fameux état de grâce", d'allonger les réformes. Après, ça n'a été que du bidon. Bidon creux, en plus, et autres filouteries politiques.

Vous parlez de neige..Oui, nous sommes à la mi-octobre et voilà que déjà la neige est annoncée ici. Pour demain...Dommage pour l'automne qui n'en avait pas fini de bigarrer la campagne de rouge, de jaune et d'ocre...
J'essaierai de faire des photos de cette neige sur les arbres en tenue d'automne.

Écrit par : Bertrand | 13.10.2009

Les commentaires sont fermés.