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17.09.2009

Page de journal : Une dégustation

Jeudi 12 mars
P3120016.JPGUn compatriote a élu domicile dans un village situé à une cinquantaine de kilomètres de ma maison.
Nous l’avons appris il y a quelque temps seulement mais, en fait, il est en Pologne depuis plus de dix ans et s’est installé là récemment pour y faire commerce de… vin français !
Je connais son village. Borsuki, littéralement « Le blaireau ». Un charmant village en bois au bord du Bug, avec même une plage de sable fin, pas très loin d’un autre village tout aussi charmant, Gnojno, littéralement « Du fumier
Quand je l’ai rencontré, ce monsieur me confiait qu’il évitait de traduire, auprès de ses amis français, sa localisation exacte, à Blaireau près du Fumier.
On comprend. Promotion de la culture française oblige, D. lui avait proposé  d’organiser une dégustation de ses crus au Centre français.
C’était donc hier soir.

François - c'est son nom - a  débuté par une présentation Power point des différents vignobles de France - autant dire les 3/4 du territoire - ma foi bien illustrée et bien documentée. Dans ce que j’ai pu en saisir : C'est qu'il  parle couramment polonais, lui !
Puis ce fut la dégustation proprement dite et dont j’avais été préalablement désigné le loufiat, affublé d’un tablier de circonstance.
Les Polonais n’apprécient que très modérément le vin. Pas assez fort en degrés, pas le puissant goût d’alcool qu’on retrouve dans la Vodka, boisson nationale. Ils ont donc goûté du bout des lèvres sauf quelques-uns (unes), sans doute plus francophiles et phones que les autres....
Il faut dire aussi que la législation routière est ici très sévère. Il n’y a pas de taux d’alcoolémie autorisé. O. Point. Et, en cas d’alcoolémie,  la répression est très dure, paraît-il…
Je dis « paraît-il » car c’est pour moi un peu du bla-bla, tout ça…Il n’existe en effet aucun contrôle inopiné d’alcoolémie. Jamais. Nulle part. Trop cher, m’a t-on dit. J’ai dû parcourir près de 150 000 Km en Pologne :  Je n’ai jamais été  invité à pousser le moindre petit souffle dans leur engin, même si je me suis fait, en revanche, pincé quatre fois pour excès de vitesse.
Pour être contrôlé au niveau de l’alcool, il faut avoir eu un accident grave ou, s’il n’est pas trop grave, c’est alors la police accourue sur les lieux qui demande gentiment à celui qui semble la victime s’il veut qu’on contrôle celui qui semble responsable ! Je vous le certifie ! Si le premier est sympa et dit non et que le comportement du deuxième semble tout à fait sain, son haleine ne sera pas vérifiée.
Deuxième cas où l’on peut souffler dans le ballon, c’est si l’on faire montre d’une conduite désastreuse, visiblement due à la perte du contrôle de soi-même. C’est bien le moins.
Sans cela, vous pouvez allègrement voyager avec votre petit gramme dans chaque poche. Chose que vous ne pourrez, vous le savez aussi bien que moi,  vous permettre en France où chaque buisson, chaque carrefour, chaque virage, ou chaque rien du tout d’ailleurs, peut dissimuler un guet-apens prêt à s’intéresser aux arômes festives de votre respiration.
Tout ça n’est donc ici que simulation comportementale. Ceci dit, c’est efficace, et je ne réclame nullement que les gens puissent avoir le droit de conduire fin saouls. La voiture est ici un drame, le respect des règles de conduite y est souvent en option et
les routes polonaises comptent parmi les plus dangereuses d’Europe, voire du monde, d’après un rapport comparatif de l’Organisation mondiale de la Santé. Plus de 5500 personnes y périssent par an.

Pour en revenir à notre dégustation, l’ambiance était cependant conviviale et décontractée. Moi, cela va faire quatre ans que je n’ai pas bu une goutte d’alcool. En France, j’en étais pourtant un fervent, trop fervent adepte.
Une vie qui bascule, bascule sur tout. Fait table rase.
C’est ce que je me disais en servant mes petites portions de rouge et de rosé aux convives tout sourire.
Un air de France, quand même, ce François avec ses vins de lointains terroirs, Corbières, Côtes du Layon et autres rosés du Roussillon…Et le parfum du vin reste le parfum du vin.
Dans sa robe aussi, flottent des souvenirs de fête, des rigolades de copains, des agapes raffinées ou alors de honteuses beuveries de Gaulois.

12:26 Publié dans Journal de Pologne - 2009 - | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Brandis au Jour Neuf la coupe
à la tulipe si pareille,
Et, s'il se peut, avec un être
aux joues vermeilles.

Il faut boire du vin, joyeux,
car la Roue azurée
A t'abattre soudain dans la poussière
veille.

Omar Khayyâm - ROBÂÏÂT

Écrit par : Michèle | 17.09.2009

Très fort, très beau...quoique menaçant.

Écrit par : Bertrand | 18.09.2009

Vindiou je n'avais pas vu les bouteilles et tous ces verres. Cette photo y était-elle hier ?

Vous avez, cher ami, piqué les "zinzins" (ces machins bleus) à Solko ? proposent rien d'autre là où vous êtes allé les chercher ?

Vas-tu te fâcher, Bertrand, de cette apostrophe intempestive ?

Amitié

Écrit par : Michèle | 18.09.2009

Non, non, Michèle, je ne vais point me fâcher...D'ailleurs, m'as-tu déjà vu me fâcher, hein, franchement ? Moi, un être si placide...
Dans l'ordre alors :
Non, t'inquiète, tu n'es pas victime d'une défaillance momentanée de ta mémoire, cette photo n'était pas là hier mais elle est la véritable photo de la dégustation du 12 mars.
Les "zinszins", ça s'appelle des gravatars..Oui, drôle de nom, je te le concède...C'est des trucs avec une photo ou autres, il faut s'inscrire et ça identifie tout de suite agréablement le commentateur... Les zinzins, là, sont des gravatars par défaut.D'ailleurs, je vais les faire disparaître quand tu auras lu ce commentaire.
Vois le Commentaire de François sur "Une mise à.sac" plus haut, il a un vrai gravatar, lui...
Ah, faut tout expliquer à ces lecteurs lectrices !
Amitié

Écrit par : Bertrand | 18.09.2009

Bon. Pour clarifier (ou compliquer) les choses, c'est selon, je vais mettre moin grain de gravatar aussi.
Quatre ans sans vin, ni rouge ni blanc ?
Bon, vous laissez tomber immédiatement le sévère Michelet, et je vous prescris du livre un à cinq l'oeuvre complète de Rabelais !

Écrit par : solko | 18.09.2009

Il ne boit pas du tout, mais il mange bien, je vous rassure !

Écrit par : Dorota | 18.09.2009

Gravatars, oui, je me souviens.
Et je comprends enfin à quoi ça sert.

Là où il m'étonne François, c'est quand il parle d'évolution d'écriture à propos d'un manuscrit déjà vieux. Mais je ne veux pas être de mauvaise foi, je comprends qu'il s'agit de tous ces textes qui s'écrivent depuis ; ça ne s'arrête pas, pour notre bonheur de lecteur...

Écrit par : Michèle | 21.09.2009

Pour ce qui est de la dégustation et de ce que vous dites dans votre billet, je pense qu'il fallait faire une sélection de vin qui ont du coffre si je peux dire, un peu du genre des cahors...
peut être auraient ils plus appréciés

Écrit par : Dégustation | 12.02.2011

Les commentaires sont fermés.