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04.09.2009

Koniec Świata

P9010011.JPGÀ force d’être indisposé par des murmures persistants et aussi mu par une curiosité que je qualifierai volontiers de malsaine, j’ai fini par craquer et, aujourd’hui, j’ai perdu ma matinée à rechercher - bien pire, à lire - ce qu’on pouvait bien dire du 21 décembre 2012, date eschatologique de la fin du monde.
Eh bien, à voir et à entendre tous les fous furieux exposer leurs différentes thèses au service d’une même prédiction délirante, on serait tenté de dire : Enfin ! C’est pas trop tôt !
On se surprendrait même à soupirer que le 21 décembre 2012,  bon sang d'bon sang, c’est décidément bien loin encore !
En fait, braves gens, le monde est fini. Consumé. Un monde qui envisage régulièrement sa fin au travers de fantasmes sanguinolents aussi déroutants plutôt que de sourire à son devenir, est déjà bien mort et enterré.
Car le thème est récurrent. C’est en cela seulement qu’il mérite quand même qu’on y jette un coup d’œil, comme on jetterait un coup d'oeil sur une pustule revenant à intervalles réguliers sur le visage d'un quidam.
La peur de l’inéluctabilité de la mort, poussée à son paroxysme, donne des visions et même, on le sent bien finalement, d’affreux désirs. Une mort collective, incendiaire, apocalyptique, ça doit dédouaner de pas mal de choses. On se sent moins seul et désemparé face à la brutalité de l’échéance finale. Disparaître avec la planète dans un  terrifiant feu d’artifice, le ciel bombardé d’astéroïdes incandescents et les entrailles de la terre vomissant des monstres visqueux, c’est quand même plus glorieux que de mourir seul dans son lit comme un vrai con !
Je ne vois que ça dans cette récurrence. Et ça m'évoque -  sur un tout autre registre quoique dans le même climat psychopathe - Hitler se sachant perdu et éructant qu'il fallait que l'Allemagne entière soit engloutie sous les bombes, brûlée et expédiée en enfer !

Poubelle
hétéroclite non soumise au tri sélectif, ce 21 décembre 2012 recèle tout un tas de références : La Bible, Dieu, la Sibylle de la Rome antique, la Pythie du sanctuaire de Delphes, une grosse planète à la dérive, Nostradamus, le calendrier Maya, le champ magnétique de la terre, de la numérologie, les taches sur le soleil, la profession de ma grand-mère...
J’ai tout de même lu une page qui vaut quelque réflexion. Elle est d’un gars qui est mort. C’est sans doute pour ça. De Camille Flammarion et ce qu’il dit de ce dégoûtant fantasme de la fin du monde est assez éloquent, en partant de la fondation même du christianisme et de son fameux Jugement dernier régulièrement annoncé mais toujours remis, et pour cause, aux calendes grecques.

Voilà, c’est à peu près tout ce que je voulais dire de cet affligeant galimatias et c’était aussi pour éviter, en vertu de la gentillesse qui me caractérise,  que vous vous montriez aussi sots que moi et alliez perdre votre temps dans les tunnels de l’obscurantisme le plus accompli.
Une dernière petite chose quand même…..L’expression « s’en foutre comme de l’an 40 », pourrait provenir - entre autres explications - d'une  prophétie selon laquelle le monde devait exploser à la gueule des humains en 1040, prophétie qui avait provoqué la panique, l’épouvante, la terreur, les crimes et les comportements les plus délirants parmi les populations.

Décidément, la mèche apocalyptique doit être bien humide et les artificiers bien incompétents.
Et  de tout ça, on s’en fout finalement comme de l’an 12 !

14:38 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

"S'en moquer comme de l'an quarante"
... comme un chrétien se moque de l'Alcoran (autrement dit du Coran)

Écrit par : Feuilly | 04.09.2009

Certains auteurs, effectivement, attribuent l'expression à l'altération de cette autre expression.
Possible, hypothèse cependant rejetée par le Pape Alain Rey...
Tu t'inscris en faux contre ce pape-là, mécréant !?

Écrit par : Bertrand | 04.09.2009

Parmi toutes les théories apocalyptiques vous avez oublié la plus célèbre et la plus convenue de notre époque: le réchauffement planétaire censé nous occire à petit ou grand feu!
Convertissons-nous pendant qu'il est encore temps à la pauvreté (qu'est-ce que l'écologie sinon sa justification?) et ainsi notre Mère-Terre nous pardonnera peut-être les errements du confort bouffe-énergie

Écrit par : Rodrigue | 04.09.2009

J'ai fait le même chemin que vous et votre prose sur le sujet m'a fait bien rire.

Enfin, tous ces hystériques qui nous parlent d'une mort collective, il vont faire comme des milliards avant nous: mourir tous seuls et pour vous citer:"mourir seul dans son lit comme un vrai con !"

Écrit par : La Zélie | 04.09.2009

J'ai fait le même chemin que vous et votre prose sur le sujet m'a fait bien rire.

Enfin, tous ces hystériques qui nous parlent d'une mort collective, il vont faire comme des milliards avant nous: mourir tous seuls et pour vous citer:"mourir seul dans son lit comme un vrai con !"

Écrit par : La Zélie | 04.09.2009

Sans aller jusqu'à la fin du monde, on retrouve cette fascination pour la mort collective dans l'importance que prennent les faits divers,selon le nombre de morts qu'ils ont occasionnés : une vingtaine de morts dans un accident d'autocar, ça parle mieux que vingt morts d'une crise cardiaque, isolés chacun dans leur coin. Ne parlons pas des crashs aériens, des tours infernales et autres 11 septembre.
Voilà pourquoi, mon cher Bertrand, je vous pose la question : mourir dans son lit comme un vrai con, ou comme un vrai sage ?

Écrit par : solko | 05.09.2009

Il est certain que malgré toutes ces élucubrations de fin du Monde échafaudées par des esprits plus ou moins "fantasques" ou enclins à un "sensationnel" d'un goût incertain et douteux, cette Fin serait néanmoins inéluctable. Certains scientifiques (qui se disputent cependant sur la question...) envisagent celle-ci dans un avenir à plus long terme que cette date (fatidique) du 21.12.2012, certes ! Mais pas si loin que cela, dans le fond : quelques centaines d'années pour les uns, et seulement dans une cinquantaine d'années, pour les autres (les plus pessimistes, peut-être, mais pas nécessairement les plus farfelus... Allez savoir !).

Outre les sérieux problèmes écologiques dont on fait état à tout bout de champ actuellement (bah oui.. mais c'est un peu tard pour s'alarmer, je trouve...), ces spécialistes évoquent notamment un "vieillissement du soleil". Ce dernier étant appelé un de ces jours à ne plus inonder la Terre ni sa lumière ni de sa chaleur (1 des sources vitales primordiales, sa disparition (par explosion) entraînera donc autant de conséquences irréversibles pour la planète que pour l'humanité.

Et ce qui m'a fait "halluciner", c'est l'hypothèse de l'un de ces scientifiques : pour que l'espèce humaine se perpétue, il faudrait que quelques-uns de ses spécimens aillent s'installer... sur une autre planète ! Un projet de colonisation sidérale qui semble d'ores & déjà faire son chemin dans certaines têtes, au demeurant...

Bien entendu, rien ne nous empêche de relativiser avec ce genre de "pronostics". Quoi qu'il en soit, et à titre tout personnel, je pense qu'il y a une fin à tout, même au Monde ! Qu'elle intervienne demain, ou dans 3 ans ou dans 100 ans ou...etc.etc.

Écrit par : Chrys | 16.09.2009

Chrys, je suis entièrement d'accord avec votre commentaire. La fin est partout inscrite dans le début.
Ce que je déplorais ici, c'est la récurrence du fantasme et, finalement, le souhait malsain, signe à mes yeux d'une humanité malade.

Écrit par : Bertrand | 17.09.2009

bonjour,

A mon tour de partager ton (votre ?) analyse du fantasme malsain, cultivé par des individus qui : soit se plaisent à entretenir le phénomène de psychose collective en s'appuyant sur la crédulité de leurs congénères, soit en étant fermement convaincus eux-mêmes de ce qu'ils avancent (et ce, dans le domaine évoqué ici, comme dans beaucoup d'autres).

Afin de gommer un éventuel kiproko qui n'aurait pas lieu d'être, ma première réaction n'avait donc pas précisemment pour objectif de contester ta propre critique "lucide" du phénomène . Mais... mais... je dois admettre que ma façon d'exprimer mes pensées peut parfois paraître un brin abrupte (rires). Il serait de bon ton que je me réconcilie avec la "nuance", parfois.

D'ailleurs, entre "prophéties fantasques" et "études scientifiques", j'estime qu'il y a une nuance dans la mesure où les premières sont souvent posées comme des affirmations quasi-indiscutables et que les secondes sont presque toujours évoquées dans le cadre de l'hypothèse. Je suis donc sortie un peu du contexte initial en effectuant un parallélisme entre ces "prophètes alarmistes" et ces spécialistes, qui, même si leurs études semblent sérieuses, ils ne sont pas non plus persuadés de leurs conclusions car, après tout, en tant que chercheurs, ils sont loin de détenir La Vérité... puisqu'ils la cherchent !

Enfin, alors que j'étais venue dans ton univers avec l'intention première de venir m'exprimer sur ton dernier ouvrage, c'est un peu au hasard de mes errances virtuelles que je suis tombée sur ton texte. Lequel m'a renvoyé à ce débat entre scientifiques quant au devenir de l'humanité diffusée récemment à la radio & auquel j'ai tout à coup tendu une oreille curieuse et attentive ...

Écrit par : Chrys | 17.09.2009

N.B. : "Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison"

Dixit Bernard Werber dans sa trilogie : "Nous, les Dieux".

Écrit par : Chrys | 17.09.2009

Rassurez-vous, je ne vous trouve pas abrupte du tout...Et si vous avez lu "Zozo", vous devez vous douter que la fin du monde ne me tracasse pas outre mesure.
Et qu'aussi, il ferait bien sienne la belle maxime de Bernard Werber par vous ici citée.
Cordialement

Écrit par : Bertrand | 17.09.2009

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