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12.11.2008

Rue Réaumur

Chanson écrite vers 2001, retrouvée par hasard en tentant de ranger divers papiers jetés pêle-mêle dans un carton -  Musique : Lam, Mi 7, Lam, Rém, Sol 7, Do.....Mim....Lam..etc.
Y'a guère plus simple.

 

DSCF2282.JPG

 

Un soir d’intempérie
Les rues de La Rochelle
Etaient noires de pluie
Et pas une donzelle
Ne battait le pavé
De son talon usé.
Le vent rasait les murs
De la rue Réaumur

Devant un p’tit bistrot
Délabré, mal famé
Chantait un vieux poivrot
Sur l’mode improvisé
Une espèce de romance
Qui parlait de l‘enfance.
Le vent rasait les murs
De la rue Réaumur.

Son soulier défoncé
Titubait au ruisseau :
« Même que j‘ai voyagé
Jadis j’étais mat’lot
Mon père a fait de moi
Le pauvre hère que voilà,
Pour m’avoir trop nourri
De sa philosophie.

Les roses de mon berceau
Etaient bardées d’épines
Il disait qu’cétait beau
De vivre de rapines,
Que de violer les lois
Ecrites pour le bourgeois,
C’était faire le bien
Pour les pauvres et les chiens !

J’ai suivi son chemin
De Damas en prison
Et c’est pas pour demain
Qu’jaurai plus mes haillons.
Que c’est triste de vivre
J’crois qu’jai lu tous les livres
Déférence gardée
Pour  Stéphane  Mallarmé. »

Mais bientôt il hurlait
Les mots de sa chanson
Plus qu’il ne les chantait,
C’était vraie déraison.
Alertés par le bruit
De ces cris  dans la  nuit
Surgirent des pandores
Pour le prendre à bras l’corps.

Ils furent accueillis
Par une volée d’injures.
Soudain le vieux débris
Perdant toute mesure
Planta son grand couteau
Dans le ventre du plus gros
Qui mourut aussitôt
Le nez au caniveau.


Quelques années passées
J‘appris dans les journaux
Qu’on avait condamné
Sa tête  à l’échafaud.
On y disait à tort
Qu’il n’avait point d’remords
D’avoir donné la mort
A ce bougre d’ pandore.

Car moi qui l’ai connu,
Je n’vous dirai pas où,
Lui qui avait tant lu
Il n’était pas voyou
Terminant sa chanson
Même de piètre  façon
Jamais n’aurait commis
C‘pourquoi on l'a occis !

hi.JPG

 

 

10:24 Publié dans Musique et poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Je choisis l'enluminure de votre noire et fine ballade "Rue Réaumur" pour vous laisser ce court message...Je me suis plongé hier soir dans vos pensées d'exilé par amour, transi selon la saison et les aléas du spleen des plaines de cette Pologne de l'Est, témoin silencieux du Temps... je dois vous dire qu'il se dégage pour moi une agréable empathie à l'égard de vos cheminements dans ces horizons géographiques, humains, historiques, politiques, que vous évoquez avec le respect qu'il se doit pour les univers qui ne nous sont pas familiers...j'ai pu ainsi me remémorer toutes les impressions qui ont marqué mes trente ans de flirt avec ce pays...malheureusement je dois vous quitter pour l'instant, je serai sans liaison internet pour la journée...dans l'attente de vous lire ici ou ailleurs, que la journée vous soit belle, ici nous dominons une mer de brouillard baigné d'un soleil éclatant, la neige est bien là et en abondance sur les sommets. Philip

Écrit par : Philip Seelen | 15.11.2008

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