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14.03.2008

Les derniers mots d'un Cygne

1270008899.JPGLa nuit tombait sans doute sur la rue mélancolique du monde.
De l'école, rentraient des enfants aux lourds cartables en piaillant des gros mots. Fin octobre se languissait dans le ciel déjà bleu gris du Sud.
Ca sentait comme un peu l'hiver bientôt. Ce serait dans quelques jours la Toussaint.
La lumière n'avait pas été allumée dans la pièce. On y veillait la peur.
La pénombre s'enroulait nonchalamment autour des meubles comme autour de la silhouette de l'homme maigre, affaibli, qui se tenait debout  devant la fenêtre et  regardait ce bout de monde défiler devant le crépuscule de ses yeux.
A quoi pensait-il ? Que de silences obscurs !
Il n'est plus debout, le chêne ou le sapin de mon cercueil.
- On était bien ensemble...L'homme s'était retourné lentement vers la femme assise à l'autre bout de la pièce et qui le regardait.
Sa compagne de toujours. Sa muse. Pour elle, avait écrit de tellement belles strophes. Mais la musique jouait maintenant ses derniers accords.
L'homme savait.
Alors d'un geste las soulevant le rideau, regardant ces enfants qui piaillaient, ce bleu gris du ciel du Sud, presque noir déjà, cette nuit qui tombait sur la mélancolie des rues, cette rue qui bientôt allait s'endormir, l'homme a murmuré :
- J'aurais bien aimé vivre encore un peu...
Ses grands yeux, ses grands yeux timides, ses grands yeux gourmands, ses grands yeux des bontés nostalgiques, ont-ils versé une larme ?
Elle ne le sait pas. Il tournait le dos.
Il a laissé tomber le rideau sur la fenêtre silencieuse. Qui ne s'est plus jamais relevé.
Georges.
 Cet homme avait nom Georges Brassens.

09:46 Publié dans Brassens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

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