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25.04.2017

D'un bolchevisme à l'autre

index.jpgAutrefois, quand j’étais en colère contre les communistes – disons pour être plus précis et plus juste les staliniens -  je leur conseillais  avec véhémence  de prendre un train pour Bucarest, Varsovie ou Moscou et d’aller de la sorte un peu rafraichir dans leur tête des idées qui, à l’évidence, en avaient grand besoin.
Depuis j’ai mis de l’eau dans mon vin, comme on dit, et, comme je suis excessif dans tout ce que je fais, j’ai même fini par ne plus mettre de vin dans mon eau.
Mais j’ai fait le voyage. Je vis depuis douze ans dans un pays où les communistes ont régné sans partage pendant cinquante ans.
C’est autre chose que de faire du tourisme historique, ça, coco…
J’ai donc écouté des centaines de témoignages et je vois encore, sur la campagne jolie, ces immondes immeubles, lépreux, bas, humides,  désolants  que l’État bolchevique avait construits et dispersés n’importe où, en guise de logement collectif pour les paysans de la société sans classe.
Des cicatrices, des plaies sur le paysage qui en disent long, très long sur la qualité de vie de l’époque.
Pour de multiples autres raisons, j’étais donc pas mal inspiré - et j’étais loin d’être le seul - d'inviter les communistes de mes colères de jeunesse à venir faire un tour ici.
Et maintenant que je suis vieux, je dis tout ça pour inviter ceux qui s’apprêtent à voter Le Pen à venir faire un tour au pays du populisme polonais.
L’histoire joue en boucle, décidément !
Alors venez, venez, braves gens, voir l’état de la plus belle forêt d’Europe tombée entre les mains des patriotes dont la mentalité allie la violence du chasseur à l’âpreté cupide du bûcheron !
Venez constater les dégâts, partout sur le territoire, hors Białowieża, causés par la politique de la tronçonneuse, celle-ci étant chargée d’alimenter par le saccage et la vente intensive des forêts les fonds nécessaires à la tenue de promesses électorales délirantes !
Venez constater combien les patriotes aiment leurs compatriotes… A tel point qu'ils envisagent d’élargir l’impôt sur la télé à ceux qui n’ont pas la télé parce qu’un citoyen normalement constitué, un citoyen qui ne passe pas ses soirées à réfléchir à de la subversion, a forcément la télé ou, s’il ne l’a pas, c'est qu'il la planque. De toute façon, il n'y a pas à discuter, il doit l’avoir à tout prix.
Même chose pour l’autoradio…Si vous avez une voiture, c’est que vous avez une radio dedans… ça sert à ça, l’automobile. A écouter le poste !
Et vous savez qui va être chargé de vérifier que vous avez bien une radio dans votre tire pour vous faire cracher une redevance ?
Le facteur ! Oui, le brave facteur qui n'en peut mais. J‘aimerais blaguer, mais hélas, non, je suis sérieux. Presque autant qu'un pape !
Et vous savez pourquoi tout ça ? Parce que la dialectique des mentalités a opéré en profondeur. Comme toujours. Les pires ennemis des populistes au pouvoir en Pologne, les bolcheviques, sont donc devenus, par renversement, leur modèle inavoué, leur fantasme…
Et il en sera de même avec Le Pen : la bolchevisation intégrale du pays.
Allez, bon vote, camarade !
Je ne te dis pas qu’il faille voter pour le dandy à la rouflaquette bien peignée, hein !
Je te dis simplement d’aller à la pêche, à l’ombre d’un frêne ou d’un peuplier, avec de la pelouse sous tes fesses et le vent qui jouerait dans tes cheveux tranquilles.

15:11 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Tags : politique, écriture, élections |  Facebook | Bertrand REDONNET