10.09.2015
Détournement
C'est à fredonner - ou, mieux, à jouer - sur la musique de Celui qui a mal tourné, Georges Brassens, titre lui-même inspiré par La Chanson du gâs qui a mal tourné, de Gaston Couté.
CELUI QUI A MAL PENSÉ
Il y‘avait au fond d’mon village,
Un p’tit gars qu’était pas très sage,
Qui trainait les bois, les prairies,
Galopant derrière ses rêveries.
Les gens du crû, d’un même tonneau,
Des taiseux et de rudes péqu’nots,
Clouèrent tantôt au pilori
Cette graine de malappris !
Il avait dans le ciboulot
Des idées contr’ tous les boulots
Des champs, des bureaux, des usines
Qui font aux hommes courber l’échine.
Ainsi doté pour faire sa vie,
Il trouva tous les ponts-levis
Devant lui toujours haut levés,
Dans quelque place qu’il veuille entrer.
Il connut l’ombre des cachots,
S’embarqua vers les pays chauds,
Traversa des contrées sauvages
Atteignit à bien des rivages.
Mais jamais sur ce long chemin
Ne vit vers lui se tendr’ une main…
Alors, aux abords d’l’heure fatale,
Il revint au pays natal.
Les gens du crû, d’un même tonneau,
Dormaient tous au fond d’leur caveau
Leurs maisons croulaient sous les lierres,
La vermine en rongeait la pierre.
Lors, écroulant son cul par terre,
Le vieil homme contestataire
Déversa sur leur triste sort
Toutes les larmes de son corps !
11:00 Publié dans Musique et poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, chanson française | Facebook | Bertrand REDONNET
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