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19.09.2014

Fabliau en si mineur très diminué

CONFÉRENCE

Aux yeux de ses manants ne trouvant plus de grâce
Pour avoir agréé les appétits voraces
Des grands propriétaires et des hauts dignitaires
Au grand dam et courroux du monde prolétaire,
Le Prince convoqua tous les folliculaires
Pour tenter d’apaiser la grogne populaire.
Grand comédien rompu à l’art de la tromperie
Il comptait ce faisant amadouer les esprits,
Les étourdir de  phrases et les payer de mots,
Que relaierait très bien l’engeance des grimauds.

 Du côté des ministres on faisait triste mine
Car ces gens sans aveu, honnissant la chaumine,
Craignaient que le filou n’annonçât des réformes
Plutôt que d’asperger le peuple au chloroforme.
Le roi les rassura : il fut en son discours
Si flou, si nébuleux, que même leur basse-cour
Dut froncer le sourcil et fournir gros efforts
Pour ouïr exactement le sens des anaphores.
Celles-ci au demeurant en étaient dépourvues ;
Il s’agissait pour l’heure de gouverner à vue.

 Certains chez les Sans l’sou prirent les figures de style
Pour de l’argent comptant et dirent : c’est pas facile
De guider le royaume en ces années deux-mille !
Aimons le souverain et ravalons la bile !
D’autres, bien plus obtus aux plaisirs de l’abscons,
Se virent sans ambages pris pour de pauvres cons …
C’en est trop, crièrent-ils, de ces indignes prônes,
Il nous faut sans tarder le virer de son trône !
Les mâchoires se serrèrent et les poings se fermèrent,
Mais les justes colères sont toujours éphémères.

 Si bien que le bouffon rentrant chez lui tranquille,
Pour des siècles encore régna sur des débiles.

13:42 Publié dans Fables | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, écriture |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Oui, c'était la conférence du con fait rance sur l'air de la leçon à donner à ceux qu'il faut punir un peu partout dans le monde. La France est devenue une cour de recréation avec un instituteur en pré-retraite qui n'a de bons points à filer qu'à ses copains.
Et pendant ce temps, on lève l'impôt pour faire la guerre, sur l'air d'on est un encore grand pays grâce à Hugo et notre sens du devoir. Mais l'Hollande prend l'eau à la vitesse où le pays se noie, et cela n'augure quand même rien de bien bon, ni pour le bouffon dont après tout on se fout, ni surtout pour les débiles.

Écrit par : solko | 20.09.2014

Débiles, j'entends au sens premier : faibles.
Mais ça ne change rien . Ce bouffon est dangereux qui cherche à tout prix une guerre pour se rhabiller un peu.
Apparemment, "il est plus facile" de bombarder que de gouverner, de tuer que de travailler à la vie.

Écrit par : Bertrand | 20.09.2014

C'est excellent, cher Bertrand, excellent :)

Écrit par : Michèle | 22.09.2014

Dziękuję bardzo, Michèle !
I co robisz dzisiaj ?

Écrit par : Bertrand | 23.09.2014

Tylko się rozglądam wrona :)
Do zobaczenia wkrótce, Bertrand !

Écrit par : Michèle | 23.09.2014

Dobrze mówisz po polsku :))))

Écrit par : Bertrand | 23.09.2014

Arrêtez tous les deux, à cause de vous, les interprètes n'auront bientôt plus de boulot :)

Écrit par : Dorota | 25.09.2014

Hi hi Dorota, je suis tellement fière de parler polonais par le truchement du dictionnaire :)

Avec mes amitiés

Michèle

Écrit par : Michèle | 25.09.2014

Les commentaires sont fermés.