26.08.2014
Parapluie
La presse internationale fait ses choux gras de l’affligeant spectacle auquel se donnent une nouvelle fois les hommes et les femmes censés représentés représenter la république de France.
Je me servirai, pour dire à ma manière ce spectacle, d’une image d’Épinal usée jusqu'à la corde : alors que le peuple de Paris s’apprêtait à prendre d’assaut la Bastille, le roi Louis XVI, lui, bonhomme, s’amusait à démonter et remonter des pendules.
Aujourd’hui, il n’y a plus de Bastille, plus de roi, plus de pendule, sinon numérique, et plus de peuple. Mais il y a partout, aux quatre horizons, le canon qui gronde, le feu qui détruit, des pans entiers d’immeubles qui s’effondrent sur de pauvres gens et la mitraille qui fauche.
L’Ukraine, la Syrie, la Lybie, l’Irak, Gaza, le Mali, le Centrafrique, et même l’Iran qui parle désormais d’armer ouvertement les Palestiniens, partout sont le sang et la mort.
Longtemps que le monde n’avait senti aussi intensément la poudre. Nous sommes bien à deux doigts du chaos et il n’y a guère que les intéressés à ce chaos pour ne pas le dire ou que les imbéciles pour ne pas le voir.
Et pendant ce temps-là, les socialistes de la république de France exposent sous les feux de la rampe un de ces nouveaux numéros de bouffonnerie dont ils ont le secret. Ils font tranquillement leur lessive dans une maison où la cave est en flammes.
Et il y en a de la lessive à faire ! Hélas, alors qu’il s’agirait de décrotter le costume entier, les lavandières s’attachent à brosser quelques chaussettes !
Pendant ce temps-là, celui qui fait désormais figure d’imposteur, voire d’usurpateur si on compare sa politique à son discours d’avant-sacre, continue à asphyxier le scénario.
Mais j’aime ce pays. Un pays qui m’a tout donné. La culture, la langue, l'éducation, les chants, la connaissance de l’histoire, la vie, le sens d’un voyage, l’écriture et les souvenirs, les compagnons, les amis…
C'est bien pourquoi je ne dis jamais - du moins essayé-je d'éviter de le dire - mon pays. Ce n'est pas le mien ; il ne m'appartient pas. C'est moi qui lui appartiendrais plutôt, comme ressortissant.
Après, on vit sa vie où l’on veut. On n'est pas tenu de rester en France pour être Français, et ce, fort heureusement, depuis la nuit des temps. Mais, où que l'on soit et de quelque origine que l'on soit, on n'a pas pu laisser son identité, son bagage constitutif, dans une quelconque consigne. Un loup qui s’écarte de la meute et vagabonde en solitaire n’en reste pas moins un loup.
Conséquemment - sans qu'il y ait dans mon esprit la moindre réflexion- en dépit de l’aversion que je peux éprouver pour les aventuriers politiques qui gouvernent ce pays, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier, je ne serai jamais de ceux qui se réjouissent de ses clowneries à répétitions.
Car je ne suis pas de ceux qui croient que de la couleur du parapluie dépendent l'intensité et la durée de l'orage.
12:08 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, écriture, politique | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
"censés représentER"
Écrit par : danone | 27.08.2014
Merci beaucoup, anonyme mais néanmoins sympathique lecteur...
Écrit par : Bertrand | 27.08.2014
C'était moi... merci quand même.
Écrit par : Jérémie S. | 28.08.2014
Ah ? C'est une surprise, ma foi....
En tout cas, vous avez bien fait de signaler cette bourde.
Écrit par : Bertrand | 29.08.2014
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