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06.03.2013

Cabots

littératureJ’aime les chats, disait Brassens, parce qu’il n’y a pas de chats policiers. Ce qui, par-delà la boutade, pourrait laisser à penser qu’il n’aimait pas les chiens. Je l’ignore. Le fait est cependant qu’on ne l’a jamais vu en compagnie de cet animal, dont un adage aussi éculé que stupide dit pourtant qu’il est le meilleur ami de l’homme. Peut-être Brassens n’y connaissait-il rien en amitié, allez savoir !
Pour ma part, les chats m’indiffèrent complètement. Quant aux chiens, je ne peux pas dire que je ne les aime pas : je les déteste ! Qu’ils soient  policiers ou non, bâtards ou de race, encapuchonnés de petits manteaux ridicules ou tout crottés, gentils ou méchants, gros ou faméliques, campagnards ou d’appartement, de chasse et quand bien même seraient-ils de pêche !
Dans mon village, la nuit est peuplée par les chiens. Si je sors un peu sous les étoiles, ils me brisent mon plaisir ; on n’entend qu’eux. Qui traînent, qui aboient, qui ronchonnent, qui geignent, qui fouillent une poubelle, qui grattent, qui se battent… Soit ils sont des chiens errants abandonnés par leur meilleur ami à la solitude de la forêt - ce qui est une constante humaine que de jeter les amis à la rue quand ils ne plaisent plus ou ne sont plus d’aucune utilité -, soit ils sont des chiens de ferme car, comme la divagation est interdite, leur maître consciencieux les attache le jour, au cas où la police viendrait à faire comme les chiens, à vadrouiller par là, et les détache la nuit. Pour qu’ils prennent l’air.
Parfois, ils sont mi-de-ferme, mi-errants. Celui-ci, par exemple, rachitique et le poil en désordre, qui est venu m’emmerder pendant des semaines, qui a été abandonné cet hiver sous la neige et le froid et qui, depuis, parcourt inlassablement le village. Il se glisse sous les clôtures, demande pitance, passe sa nuit dans des granges ou alors vagabonde sous la lune avec des compagnons de fortune. Des paysans doivent de temps en temps le gratifier d’un joli coup de pied dans le cul, mais des mémés lui donnent aussi un reste de soupe ou de bigos, un os, un bout de pain rassis. Ça compense. Moi-même lui ai servi deux ou trois repas, lassé de le voir me tourner autour dans une attitude qui a le don de me hérisser le poil - le mien, pas le sien - et caractéristique de cette espèce de quadrupèdes, implorante et geignarde.
Car avec les chiens, c'est simple  : soit ils sont bassement génuflecteurs et rampants, soit méchants comme la gale et toujours prêts à vous déchirer le mollet si vous mettez seulement le bout d’un orteil sur le territoire de leur seigneur. Je crois que c’est ce qui me les rend si exécrables, ces canidés ! Esclaves zélés, domptés et sournois en échange d’une pâtée quotidienne. Ces cabots-là cabotinent, en font plus qu’on leur en demande et, en plus, le font sans élégance !
Au printemps qui s’annonce, les mi-ferme, mi errants, se reniflent sans vergogne le trou de balle, essaient de se grimper dessus, échouent, roulent à terre, recommencent, parviennnent soudain à leurs fins, font trois ou quatre petits mouvements coïtaux et restent là, collés fesses à fesses, les yeux dans le vide, l’air parfaitement idiot et la langue qui pend. Grotesque. Avec eux, l’image rabelaisienne de la bête à deux dos n’a jamais été aussi fidèle à la réalité.
Ils peuplent la nuit, oui. Tant que hier soir, m’en revenant d’un village voisin, j’ai soudain vu surgir dans mes phares un molosse hirsute à la dent baveuse, qui s’est jeté sur ma voiture comme un imbécile. Choc brutal et gros bobo à la portière. Le chien ? Pas de mal, non. Il est parti, peinard, dans sa nuit de chien stupide.
Et il me revient en mémoire une anecdote qui me ferait volontiers penser que le chien et l’homme sont effectivement faits pour s’entendre, tant ils ont en commun l’arrogante bêtise de la propriété.
Un ami et sa compagne faisaient une randonnée en vélo, en Charente-maritime. Dans la traversée d’un village, ils prennent un raccourci étroit, une venelle comme on dit par là-bas. Mais voilà qu’une saloperie de chien, énorme, hargneux, se met en travers de leur route, babines retroussées, les obligeant à s’arrêter, à descendre de vélo et à se servir des bicyclettes comme des boucliers.
Le propriétaire, lui, regarde la scène, l’air amusé. La compagne de mon ami l’interpelle alors furieusement et lui enjoint de venir calmer son p… de chien, de libérer le passage !
Le gars, sanguin, sot dans son crâne, hoche alors la tête et énonce cette imparable sentence :
L’est chez li ! (Il est chez lui )
Sous-entendu, Vous, non, donc, lui, il a tous les droits. Même celui de vous déchiqueter.

Décidément, si je déteste les chiens, je ne ressens pas beaucoup d’amour pour leurs maîtres non plus.

12:26 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Eh bien, nous sommes d'accord, cher Bertrand; je ne supporte pas de voir la place prise par certains de ces bestiaux chez les perturbés affectifs qui en ont un,le considérent comme un de la famille, l'emmènent partout, le laissent léchouiller les bébés, le laissent errer sur les routes , c'est une terreur pour les vélos; jadis, ma petite soeur qui avait 3 ans s'est retrouvée à l'hopital, une belle boutonnière au ventre alors que ce chien jouait d'ordinaire avec les enfants de la rue; mais ce qui m'insupporte le plus, ce sont les rayons de nourriture pour animaux dans les supermarchés, quelle honte!

les chats, bof, je m'en moque, ils dérangent moins et sont silencieux

rien que le mot "animaux domestiques" est affreux

Écrit par : Emery Anne-marie | 06.03.2013

Il ne manquait plus qu'une conne dans le lot. Un tel discours de la part d'une femme prouve bien qu'elles ne sont pas meilleurs que les hommes. L'inconscience, la bêtise et la méchanceté n'ont pas de sexe. A vous aussi bon appétit à manger des êtres vivants capables d'émotions et donc ressentant la souffrance et bonne récolte pour vos paroles haineuses envers ces êtres plus évolués que vous

Écrit par : Johanna | 10.03.2013

Johanna, vous abordez les gens de la même manière dans la rue ? En les insultant ? Vraiment ?
Ca se soigne, vous savez...

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 13.03.2013

Les gaulois les mangeaient. La dernière boucherie ”canine” a fermé en Autriche dans les années 1890 (ou à peu près) (j'ai la mémoire qui ronfle).

Écrit par : Alfonse | 06.03.2013

C'est cela surtout, les chats ne font pas de bruit, ne se mettent pas à miauler comme des imbéciles dès que passe un piéton, un vélo ou le facteur. Ce qui m'horripile aussi, ce sont ces petites pancartes qu'on accroche aux clôtures d'entrée : Attention, Chien méchant. On a tout de suite envie d'engager la conversation...

Une boucherie canine, ça doit être quelque chose, Alfonse ! Pâté de caniche sauce madère, filet mignon de pittbull, saucisson à l'ail de doberman... Pour peu qu'il y ait fraude, genre celle que nous connaissons en ce moment, ça donnerait du renard dans les raviolis, voire du blaireau. Tout ça me met, ma foi, de fort bon appétit.
Merci du renseignement "historique", que j'ignorais complètement. Les Autrichiens nous auraient-ils disputé nos ancêtres les Gaulois ?

Écrit par : Bertrand | 07.03.2013

pauvre type! une boucherie canine? vous vous croyez drôle en plus. Vous aussi vous êtes un inconscient sans coeur ni compassion. Manger des êtres vivants entassés, maltraités et massacrés rien que pour un plaisir gustatif doit vous paraître normal. Souhaitons que vos congénères vous traitent à l'identique. Dans la vie on récolte de toute façon ce que l'on sème alors bonne récolte

Écrit par : johanna | 10.03.2013

Les sectaires dogmatiques et dépourvus d'humour (l'un va avec l'autre, du reste), m'emmerdent.
Surtout lorsqu'ils "entament" une discussion par une insulte.
C'est bien, d'être confit dans ses certitudes...

"entame"... "confit"...
Ca me donne fin, tout ça, moi. Me ferait bien un bon gros steak, là. Saignant.
Et non, je ne rigole jamais avec la viande.

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 13.03.2013

Argh ! Ca me donne "faim", évidemment !

(et je me dis qu'il faudrait quand même songer à convertir les félins au végétalisme, non ?)

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 13.03.2013

Mais... si Brassens n'avais pas de clébard, n'y en avait-il pas chez Jeanne ?

Écrit par : Le Tenancier | 08.03.2013

vous êtes vraiment un imbécile sans coeur et sans conscience. Les animaux ont plus d'âme, de compassion, de reconnaissance et d'aptitude à vivre dans le présent que vous n'en aurez jamais.

Écrit par : johanna | 10.03.2013

Dites-donc, Johanna, on dirait que les centres de l'humour ont été désactivés dans votre cervelle. Commenter un fait - en l'occurrence qu'il ait existé des boucheries canines - avec un ton badin n'infère pas que l'on éprouve une quelconque répugnance à bouffer du clébard. Renseignement pris, il y aurait des cas de cannibalismes relevés en Gaule, également. Allez-vous nous reprocher de nous amuser de la perspective de bouffer un petit Mozart en puissance, mmmhhh ?
Quant au fait de parler de "cœur et de conscience", vous vous trahissez ici même puisque vous savez désigner les abats. En tout cas, purée de moi, ça doit pas être drôle de jaffer en votre compagnie. Ça sent le radis triste (privés de tartine beurrée, en plus ?)et l’œuf sans mayo...
Allez zou, j'y vais, ça va être l'heure de se mettre à table (j'enverrai des photos à Bertrand, tiens...)

Écrit par : Le Tenancier | 10.03.2013

Cher Tenancier, je crois que nous tenons là un spécimen de la plus belle eau, vous savez, ceux qui sont prêts à flinguer un humain pour sauver une bébête...
Mais bon, ça doit pas être drôle, d'être malheureux à ce point-là. Ce qui n'implique en rien qu'il faille en faire "profiter" ses contemporains.
Triste.

Otto Naumme

Écrit par : Otto Naumme | 13.03.2013

AH, Tenancier chéri, quand vous vous mettez en devoir d'endosser la robe de l'avocat outré, vous êtes magnifique ! Merci d'avoir répondu à cette pintade (hum, c'est bon la pintade) qui s'est égarée à venir glousser sa bile et sa bêtise par là. Je n'aurais pas mieux fait que vous, cher Tenancier !
Qu'est-ce que ça peut être lâche un oiseau de basse-cour pareil ! ça vient là, ça conchie par le bec et ça se tire, en laissant une fausse adresse mail. En fait de pintade, ce serait plutôt un corbeau... Ce doit être leur façon de jouissance... Si encore ça disait des choses intelligentes, on pourrait s'enrichir un peu ! Mais z'avez vu ? Des platitudes de bonne sœur, genre tous les animaux i sont beaux et gentils. Évidemment, quand on a fréquenté, en fait d’humains et d'animaux, que des caniches, ça limite le jugement et la sensibilité.
Vous voyez, tordue de Johanna, je n'échangerais pas un gramme de votre sensiblerie de supermarché contre un atome de ma sensibilité du monde. Allez donc vous faire foutre : ça vous fera une nouvelle expérience et ça élargit les idées! Et, entre deux parties de jambes en l'air, sans doute ratées,apprenez donc à lire avant de vous mettre à caqueter.
Et puis, faut quand même que je vous dise. Je n'ai jamais goûté au chat à la moutarde ou au chien sauce bourguignonne... Mais, vous, imbécile, que bouffez-vous donc ? Pas de poulet, pas de dinde ( ce serait du cannibalisme), pas de cochon ? Vous ne broutez que des plantes, comme les ânes ? Et qui donc, vous a dit, petite sainte besogneuse, qu'y 'a pas de plantes en paradis ? Qu'elles n'ont pas d'âmes, les salades et les courgettes ? Si vraiment vous voulez ingurgiter dans votre gésier des trucs dont vous soyez sûre qu'ils n'ont pas d'âme, je crains fort que vous ne soyez bientôt obligée de vous auto-dévorer...

Bon, Cher tenancier, revenons aux choses sérieuses : Oui, il y avait un chien impasse Florimont. Noir et très poilu. Vous avez mille fois raison. Et dans son livre magnifique "Brassens me disait" Mario Poletti montre même Brassens avec un chien, quand il est allé habiter rue Santos-Dumont. J'espère qu'il ne l'a pas bouffé à la sauce tomate ! On ne sait jamais avec les barbares, les anarchistes et les poètes !
Bien à Vous !

Écrit par : Bertrand | 11.03.2013

ça me donne la chair de poule ! Magnifique...

Écrit par : Bertrand | 13.03.2013

C'est bizarre, je ne découvre que maintenant les commentaires de notre ami Otto... Comme s'ils avaient été intercalés. Ou alors j'ai la vue qui flanche.
Cher Otto, j'adhère à votre juste mépris. Cette commentatrice commence par insulter tout le monde , Anne-Marie, puis Alfonse), puis mézigue... Répugnant !
Et je crois que lorsqu'elle est malade cette courageuse anonyme, ce qui doit lui souvent arriver, elle appelle le vétérinaire.
Bien à Vous, Otto, et moi aussi, j'ai faim... Une entrecôte marchand d' vin, tenez, avec des champignons...

Écrit par : Bertrand | 13.03.2013

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