09.10.2012
Promenades
Une pie noire et blanche traversait le ciel gris. C’est à peu près tout ce que j’ai retenu, visuellement, de ma promenade.
Je l’ai suivie des yeux, cette pie, et, comme souvent quand je regarde un oiseau se promener, je me suis demandé où il allait et pourquoi.
Les pensées anthropomorphistes sont des pensées d’égocentriques.
Comme toujours, je me suis interrogé si un oiseau, ou un animal quelconque, savait se bien promener ou si ses déplacements n’étaient dictés que par des exigences de survie alimentaire. Un travail.
Je crois bien que oui et ça réduit considérablement le champ poétique du regard. Tout ce qui ramène aux hommes, décidément, réduit considérablement le champ poétique du regard.
La pie a disparu où disparaissait le ciel, derrière des arbres rouge et or, et j’ai continué ma promenade jusqu’au village situé par-delà la forêt. Par un chemin de sable encombré d’ornières.
C’est tout. Je n’ai rien vu d’autre et n’ai entendu que du silence d’automne.
Dans ma tête, je répétais les poèmes que je dois chanter bientôt sur scène. Je me disais, tiens, là, ce serait peut être plus joli de faire tel ou tel accord ou d'enchaîner sur telle ou telle gamme.
Ça n’était donc pas une vraie promenade où l’âme du paysage est avec vous.
Mais est-ce que ça existe vraiment des promenades comme ça ?
Le promeneur promène toujours une valise qu’il n’arrive pas à poser à terre. C'est pour ça qu'il donne le change en s'affublant d'un sac à dos.
Par exemple, quand je vois des gens qui marchent pour avoir une activité saine, physique, soigner leur corps, pour éliminer des toxines, je me dis souvent qu’ils ont raison, que je serais bien inspiré de les imiter, mais qu’ils n’ont pas besoin de paysages pour ça.
Pourraient tout aussi bien marcher dans un tunnel, après tout.
10:07 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Mais les tunnels abîment les paysages ! On voit bien que vous n'avez pas de toxines à éliminer, vous (!)
Écrit par : ArD | 09.10.2012
Vous me faites marcher (!)
Car il me faudrait sans doute, pour expulser ses locataires indélicats qu'on appelle toxines, faire le tour de la terre à pied (!) Vous rendez-vous compte ?
Mais, après tout, allier l'utile à l'agréable, s'agissant de la promenade, c'est bien aussi.
Écrit par : Bertrand | 10.10.2012
Mais Bertrand c'est possible de marcher sans paysages, il suffit d'utiliser des tapis de marche ou de course et un des avantages mis en avant: pas de contraintes météorologiques...pfft
Écrit par : La Zélie | 10.10.2012
Ah ! C'est vrai, ça ! J'oubliais que la marchandise avait tout investi des activités humaines. On peut aussi s'acheter un vélo qui ne bouge pas de place, qu'on colle dans le salon entre l'aquarium géant et la cheminée qui ne sert à rien, et on pédale sans avancer. Sans changer de décor !
Suis vraiment un arriéré mental avec mes paysages(!)
Bien à vous, La Zélie, fidèle lectrice.
Écrit par : Bertrand | 11.10.2012
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