27.06.2012
Soir
L’Atlantique Nord, nous satellite-t-on, déverse ses miasmes et ses froides humeurs sur toute l’Europe centrale. Depuis des jours. Comme si l’été avait changé d’avis. Ou s’était fâché d’être toujours à la même place sur le calendrier des choses.
Même les fleurs des tilleuls sont tristes. Elles ne bourdonnent pas. Les acacias se courbent. A se briser.
Assis sur une énorme pierre de granit, je vois la forêt qui s’assombrit. Les nuages s'effilochent comme des peaux démentes. Le jour se tait.
J’aimerais qu’un exilé volontaire me parle. Qu’il me dise le vent qui l’a déraciné. Pour que j’y trouve, peut-être, mon propre souffle.
Peine perdue. On n’est jamais plus seul que lorsqu’on cherche à ne pas l’être.
Et puis, moi, que lui dirais-je qui aurait un sens ? Qui aurait le sens de ce que je ressens, là, sur ma pierre de granit posée comme une limite ?
08:47 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
C'est de la délectation morose mais c'est bien joli tout de même et ça se grignote avec plaisir.
Écrit par : La petite souris | 27.06.2012
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