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23.04.2012

La France, triste émule de la Hongrie

1588722327.jpgLa cinquième impuissance mondiale a roté voté.
Faut-il en prendre note autrement qu’en baissant la tête parce qu’un sur cinq de ces «voteurs» est un abruti d’extrême droite ?
Que dis-je ? Bien plus que ça, en fait… Car dans ce que le petit pervers de l’Elysée a pu engranger, se cache au moins une bonne moitié qui n’en pense pas plus trivialement.
Le ventre de la bête immonde, banalisée depuis plus de trente ans par les médias, dans les têtes, dans les cœurs, dans les propagandes, régulièrement remis à la Une par des drames spectaculaires (au sens premier du terme) dont on se demande comment ils peuvent survenir, s’étale désormais sans vergogne et sans tabou sur la place publique.
Triste pays, que j’aime pourtant, triste époque, que je vis pourtant, triste Europe, qu’on m’impose pourtant, tristes hommes, dont je suis pourtant !
Et tristes imbéciles du confusionnisme intéressé qui, dans leur rejet épidermique du socialiste - oh, que je peux comprendre ! - marchent dans la merde jusqu’aux genoux en se disant incommodés par une autre odeur, délétère, mais pas encore à la portée de leurs narines, celle-là. Des fascistillons par anticipation intellectuelle.
Mon sentiment ce matin s’apparente à de la honte. Rien de ce qui a été vécu, enseigné, dit, pensé sur les dangers de la haine en histoire n’a été retenu par les esprits reptiliens des urnes dominicales. Qu’y faire ?

La Pologne qu’on glose, en faisant le laïc éclairé, pour être catholique - certes, elle l’est à m’en faire parfois frémir - n’oserait jamais donner vingt pour cent de ses voix à un discours systématique de rejet de l’autre, un discours de détestation, d’orgueil national et de visées barbares. Je le sais bien. Je le vis. Je suis un étranger, un athée assumé, et ne vois autour de moi pour m’accueillir que gentillesse et urbanité.
La Pologne sait trop, elle, que la haine finit toujours par tremper son drapeau dans le sang. Ce que semblent
encore ignorer - à moins qu'ils ne le désirent - vingt pour cent de citoyens de chez Rousseau et Montaigne.

Je n’ai jamais rien attendu des hommes de la politique pour tenter d’être heureux. Pour changer le monde de la marchandise pure en monde humain.
Mais, pour l’étiquette, pour un sursaut de dignité, je souhaiterais vivement que le socialiste déclare sans ambages préférer perdre cette élection plutôt que d’avoir à se compromettre avec toute la racaille d’extrême droite. Qu’il laisse aux valets de la grande finance le soin de se tremper les doigts dans l’infecte mélasse de la perversion des esprits.
Ils en ont déjà le discours. Leur manque plus que l’audace de ce discours ; audace que leur légitimeront bientôt les isoloirs et les intellectuels à la ramasse.
Mais je ne rêve pas trop. Du moins pas à un sursaut de dignité de la politique. Une élection se gagne par queues de poisson exécutées par des ambitieux devant d'autres ambitieux en même temps qu'une forêt de pieds-de-nez en direction des électeurs.

Image : Philip Seelen

12:17 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, politique |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Aller, rêvons quand même.

Écrit par : Alfonse | 23.04.2012

Bon, d'accord, Alfonse...Mais pas trop longtemps alors...

Écrit par : Bertrand | 23.04.2012

Vos interventions chez Solko furent drus, fermes, courageuses... Je ne connais pas son histoire si ce n'est sa dévotion pour des écrivains qui trempèrent leur plume dans une encre à l'odeur de peste brune. Sa plaie suppure , infecte les échanges. Vous avez pris parti , vous avez bien fait . La situation est marécageuse, je vous l'accorde, il faut d'autant plus poser ses pas avec dignité et résolution. Ne rien attendre ne justifie pas de s'abandonner au pire.

Écrit par : patrick verroust | 23.04.2012

Bonjour Patrick,

Oui,j'en ai eu marre des atrabilaires considérations de Solko, toujours dans le même sens.
J'avais bien vu, depuis quatre ans, que nous étions différents et c'est même cette différence qui enrichissait quelque part nos échanges et nos dialogues. Mais là, ce n'est plus possible, sa haine, sa partialité me sont devenues insupportables.
Je découvre chez lui le réactionnaire le plus banal, celui que je ne supporte pas, au niveau de l'épiderme, viscéral et intellectuel. Et la horde de jeunes cons qui le commentent font plus ressembler son blog à une poubelle de jeunes fachos qu'à une page où l'on échange avec sérénité.
Mon histoire perso n'a, en fait, rien à dire à ces gens -là.
Je le regrette.
Une illusion de plus qui s'envole sur la véracité du net. Tant pis. Mais il a bien caché son jeu ( souvenez-vous janvier 2012 comme il disait que les années électorales l'agaçaient) alors qu'il passe tous ses textes à jeter de la merde sur ce qui ne lui plait pas. Ou alors c'est moi qui suis naïf.
De toutes façons, son blog désormais sent les matins bruns. Je n'y interviendrai plus.
Bien cordialement à vous.

Écrit par : Bertrand | 23.04.2012

Vous savez bien, cher Bertrand qu'on ne se commet avec ce qui nous ressemble si peu qu'au prix de beaucoup d'illusions. En revanche, s'assembler avec ce qui nous ressemble trop nous amène à des déboires.
En tout cas, pour ma part, devant ce qui n'est nullement un surprise en égard à ce que nous savons de ce pays et de son histoire récente - et même plus ancienne - je ne rêve pas. Parce que c'est comme ça qu'on est réveillé un peu trop tôt, et par des gens qu'on ne peut pas sentir.

Écrit par : Le Tenancier | 23.04.2012

Cher tenancier, se commettre sous influence de l'illusion n'est pas très grave,du moment qu'est sincère l'illusion. Nous vivons tous d'illusions dans un monde qui a supprimé la véritable parole et où la représentation des idées est plus réelle que ne le sont les idées elles-mêmes.
Tout ça, voyez-vous, reste de l'entracte. Du vaudeville. De la tentative pour combler un vide effroyable.
Ce qui me fait sourire, c'est que ne supportant pas certain discours leitmotiv de p'tit prof de droite à la ramasse, je vais passer pour un suppôt du socialisme hollandais !
Certains de mes plus chers amis, aujourd'hui passés de l'autre côté des pissenlits, doivent tordre de rire leur squelette .
Bien à vous

Écrit par : Bertrand | 24.04.2012

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