08.02.2012
Bzzzzzz...Bzzzzzz...
Les gens sont bêtes. Expression courante, rigolote.
Car quand je dis «les gens sont bêtes», je m’exclus bien évidemment de ces gens-là. Je ne fais pas partie des gens, moi. Joli tour de passe-passe, ma foi ! Car si je ne fais plus partie des gens, alors de quelle partie fais-je donc partie ? Des bêtes ? Des plantes ?
Si les animaux ne sont pas si bêtes que l’on croit, ils doivent se dire : "Les bêtes sont gens"…Et ce serait bien là le parti des bêtes songeant.
Et les plantes, celles qui agrémentent notre espace de leurs couleurs, de leurs parfums, de leurs formes ? Celles qui nous disent que le printemps est de retour ? Si elles ne sont plus plantes, pensent-elles « les plantes sont gens» ou «les plantes sont bêtes» ? Sais pas. Jamais entendu une plante penser. En revanche, certaines m’ont fait penser à des choses bizarres. Hilarantes. Mais c’étaient là des plantes taboues, interdites, que la police serait même venue vous voler si elle les avait trouvées dans votre jardinet ou dans un pot de fleurs suspendu au balcon… Des plantes qui s’envolaient en fumée. Rien, quoi. Du vent.
Les gens sont donc bêtes de dire que les gens sont bêtes. Les gens sont les gens. Point.
Quoiqu’il faudrait quand même faire attention… Sans certaines bêtes, plus de gens ! Plus de plantes ! Rien. Le chaos originel… Oui, sans ces petites bêtes qu’on appelle les abeilles, un désert mortel solderait notre destin.
Je lisais ces jours-ci - et je crois que c’est Einstein qui l’a affirmé le premier - que si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, l’humanité disparaîtrait dans les trois ans, tout au plus. Plus de plantes, donc plus d’herbivores, plus de viande à bouffer, plus de fruits, donc plus de sucre naturel, plus de légumes, donc plus de fibres alimentaires, plus de fleurs, donc plus de fleuristes… Non. Ça, ça n’est pas très grave…Plus de fleurs, donc plus de je ne sais quoi, plus d’arbres, plus d’eau, plus de rivières... L’Apocalypse, la disparition des dinosaures humains.
Plus de marchandises, donc, il va sans dire, plus de marchés, plus d’agences de notation, plus de banques, plus de riches, plus de pauvres… Plus rien.
Alors, si j’étais candidat à l’élection présidentielle en France, moi, j’axerais mon propos là-dessus : Sauvons les abeilles et nous sauvons tout !
Ça serait un raccourci fulgurant, mais ça irait droit au but… En une phrase, le candidat qui aurait cette idée lumineuse - je ne dis pas qu’il lui faille un programme, non, ça, c’est quand même beaucoup demander - en dirait autant et même plus que tous les autres en dix millions de phrases. Et s’il y a un militant qui passe par là, sans doute égaré par un moteur de recherche facétieux, qu’il y pense ! Qu’il souffle ça dans l’oreille de son timonier… Promotion assurée à l’arrivée. Si le timonier arrive, bien sûr.
Parce que j’ai l’air de rigoler, mais les abeilles, elles sont en voie, sinon d’extinction, du moins de diminution… Oui, les pesticides, les engrais, les nitrates, bref, tous les poisons violents que vous avez chaque jour dans votre assiette aux délicats fumets.
Et les Chinois, eux, pas bêtes, conscients du problème, conscients de cette épée de Damoclès qui butine insolemment au dessus de leur tête besogneuse, ont essayé de faire des plantes auto pollinisatrices. Ça a marché ! Mais pas trop bien. Trop de temps pour féconder un hectare de pistils et trop de main d’œuvre. Même les Chinois ne sont pas assez nombreux pour prétendre remplacer les abeilles ! C’est dire pour les autres !
Donc, les gens sont bêtes de penser que les gens bêtes sont comme les bêtes. Il manquerait une seule bête sur notre belle terre, et plus de gens !
Tout le monde le sait et personne ne pense à fermer les usines d’où sortent tous les trucs qui tuent les butineuses.
Sont vraiment cons, les gens !
12:01 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Bonjour,
J'ai été dirigée par un des lecteurs de mon blog, sur le tien, parce que j'ai mis en ligne une pétition pour sauver les abeilles des OGM. Ne leur manquait plus que ça, n'est-ce pas ?
J'ai bien aimé l'article, et c'est vrai que "le jour où les cons voleront, le ciel sera bien encombré" !
Amicalement.
Écrit par : clara65 | 09.02.2012
Les commentaires sont fermés.