08.12.2009
Vacuité
Qu’est-ce qu’il y a d’évident à écrire ? Rien.
C’est parfois presser un citron qui n’a plus que la pulpe. C'est amer, la pulpe.
Alors, mieux vaut passer outre. Attendre que quelque chose survienne de l'intérieur et qui soit digne d’être dit.
Ouvrir un blog, c’est tellement facile ! Un écritoire à la portée d’un enfant doté d’un QI à peine moyen…
Le faire vivre au quasi-quotidien, c’est ardu, fatigant, dangereux. On peut même y perdre le fil de ce qu’on se proposait d’en faire.
On peut même ne plus trop s'y reconnaître. Est-ce qu'un citron se verrait en citron en ne voyant que sa puple ?
Y’a des moments, comme ça, où tout paraît cruellement vain.
S’énerver contre ce monde injuste, de mascarades et de merde, de petits hommes besognant sur la pointe des pieds et d'esclavage feutré ?
À quoi bon, franchement ? C’est se taper la tête contre les murs …I s’en fout le monde…Comme les murs....Peut-être même s’en nourrit-il, de la colère qu'on lui voue et des cacas nerveux qu'on lui faits…Et puis, vraiment - mais vraiment - si on voulait s’énerver honnêtement sur tout ce qui nous agace, sur tout ce qu’on a perçu de faux et de vulgairement intéressé, on se fâcherait avec tout le monde. Peut-être même avec soi-même.
C'est comme ça, sans doute, qu'on devient tranquillement fou.
Alors, mieux vaut passer à autre chose. Attendre que quelque chose survienne de l'intérieur et qui soit digne d’être enfin dit.
Regarder du vent aux quatre horizons incertains des plaines. Regarder du rien, histoire de regarder du vrai dans les yeux.
Des ailes viendront pourtant qui bien trop tôt le bec nous cloueront.
09:09 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Que voilà de sombres réflexions et qui pourtant sont aussi un peu les miennes. Pris par le temps, coincé entre la vie privée et la vie professionnelle, je considère que la tenue de mon blogue est comme une ouverture où je tente d’exprimer un peu ce que je suis moi-même. Ouverture intéressante, absolument, sauf qu’on se demande en effet parfois à quoi rime tout cela. Vanité ? Perte de temps ? A quoi bon dire, finalement ? Et si dire était se disperser ? Mais d’un autre côté n’écrire que pour soi, à ses heures perdues, n’a pas beaucoup de sens non plus. Entre le bavardage sur Internet et la solitude au milieu des livres, que faut-il choisir ? La deuxième solution est probablement la plus intelligente.
Écrit par : Feuilly | 08.12.2009
Un solitaire, ami Feuilly, n'est jamais vraiment seul lorsqu'il veut qu'on le sache, qu'il est seul...
C'était là tout le côté théâtral, quoique charmant, du romantisme
Écrit par : Bertrand | 08.12.2009
Cela fait du bien de respirer un peu la sagesse et le calme du retrait loin des villes. Si vous étiez à Lyon, actuellement... Sur toutes les façades des bâtiments du centre, projections d'images techno en boucles. Cohortes de touristes entre des rangées de CRS - "fête" sous surveillance. 4 millions de personnes ! On dirait, devant ces images géantes, des enfants restés petits devant la télé. Obligé de fendre rapidement la foule pour rentrer chez moi. C'est parfois si dense qu'on n'avance plus. C'est vraiment flippant !
Vivement demain...
Écrit par : solko | 08.12.2009
Question qui me revient de manière récurente, moi aussi, comme tu l'imagines. Mais quoi ! de toute façon il faut bien l'occuper, ce temps qui nous sépare du trou final... Et l'occuper à se demander quelle est la plus sage manière de l'occuper, ce n'est peut-être pas la plus sage manière de l'occuper (suis-je clair ?)...
Bon... J'étais parti pour te remonter le moral... J'ai comme l'impression que j'ai raté mon effet !!!
Écrit par : stephane | 09.12.2009
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