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03.03.2011

La musique ça se conjugue au présent

A l'époque de la publication de mon bouquin sur Brassens, je recevais beaucoup de courrier. Par la poste.
Un monsieur québecois et médecin de son état m'avait ainsi fait parvenir une longue missive pour me dire tout le bien qu'il pensait de mon livre et aussi qu'il s'était acheté à Paris la même guitare que Brassens, chez le fameux luthier Jacques Favino, et qu'il s'évertuait à jouer exactement, au centième de mesure près, comme le bon Maître.
J'avais répondu - gentiment - que je n'en voyais ni l'utilité, ni le plaisir qu'on pouvait en tirer. Que l'éternité d'une oeuvre résidait précisément dans sa relecture subjective, affective, sensible, adaptée à soi.

Plus tard, beaucoup plus tard, comme pour faire écho à ma réponse, j'avais découvert ça.  C'est simple et c'est beau et c'est juste.
Contacté, l'artiste m'avait  donné l'autorisation de publier ici sa vidéo.
La musique, ça se conjugue vraiment  au présent.

Quand on prend sa guitare, il n'y a pas de concordances des tons au passé, sinon décomposé.


14:14 Publié dans Musique et poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

C'est comme savoir si la musique baroque doit absolument se jouer sur des instruments baroques et si Bach devrait se jouer sans pédale, comme il le faiait sur piano forte.
La relecture est subjective, ah oui ! Elle même le vecteur d'une compréhension. Et l'oreille n'a pas d'idées arrêtées. Je préfère de loin cette approche musicale des textes de Brassens. J'ai toujours pensé en secret que la façon dont Brassens chante ses textes leur nuit. J'ignorais qu'il existât de si beaux contournements.

Écrit par : ArD | 03.03.2011

Et bien voilà un secret joliment et publiquement dévoilé, ArD.
Ceci dit je vous comprends. Pourtant, les mélodies de Brassens sont beaucoup plus compliquées qu'il n'y paraît ( à part Le Gorille volontairement simple à outrance) et ses mélodies sont chantantes.
Mais Brassens a toujours dit et redit qu'il n'était pas un chanteur. Il avait horreur de la scène. Lorsque Pierre Onteniente lui annonçait tel ou tel gala organisé, il fulminait. Il n'avait jamais prévu de chanter ses textes. Quand il les a présentés "Aux Trois Baudets", c'était pour que quelqu'un les chante. Patachou lui a rétorqué : "Mais enfin, qui voulez-vous qui chante ça, à part vous ?"
Alors, bien obligé de se lancer. Il était donc très musicien mais pas chanteur.
D'ailleurs, lors d'une séance d'enregistrement, Jean Bertola, alors son ingénieur du son, lui a dit un jour, en se raclant la gorge : "Georges, je crois que là, sur cette phrase, vous chantez faux..."
Et le Brassens de rétorquer : Vous avez déjà entendu quelqu'un chanter juste quand il dit "Je t'aime" ?
Voilà, Ard.
Beaucoup, oui, sont passés à côté de la puissance des textes parce que rebutés par la façon de chanter. Dommage. A mon avis il ne chantait pas plus mal que Dylan, pourtant. Parce que Dylan....

Écrit par : Bertrand | 04.03.2011

Voilà, tout est dit : « très musicien, mais pas chanteur ». Mon oreille est très gênée par les disharmonies de son chant et l'insistance sur les «r» qui m'apparaissent toujours comme monopolisant mon oreille. La composition n'est pas en cause, mais la mélodie un peu quand même.
Non, il ne chantait pas plus ma que Dylan, certes, mais on est toujours plus exigent sur la forme quand le fond ne mérite pas de mauvais traitement, tant il est bon.

Merci d'avoir pris la peine de répondre en détail à ce secret dévoilé.

Écrit par : ArD | 04.03.2011

Du coup, pour illustrer cette causerie, j'ai écouté Pierre Louki accompagné par Brassens...

Écrit par : ArD | 05.03.2011

Les commentaires sont fermés.