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16.12.2012

Du temps où auteurs et éditeurs avaient des couilles

Correspondance entre Georges Darien et les éditions Stock
escarmouche-2.jpg

Monsieur Stock,

Voici deux ans que vous vous jouez de moi.
Au mois de juin de l’année dernière, quand je vous ai vu ici, vous m’avez fait entendre que vous éditeriez L’Épaulette au printemps ; lorsque je vous ai écrit, il y a quelques mois, vous m’avez répondu pour me demander de reparler de la chose en août.
A présent, ce sont de nouvelles défaites ; en voilà assez.
Si je le pouvais, je m’adresserais à d’autres qu’à vous. Malheureusement, c’est impossible, c’est impossible à cause de l’abominable façon dont vous avez publié mes livres précédents ; aucun éditeur ne veut, naturellement, publier un livre de moi et faire la publicité nécessaire alors que vous n’avez jamais, vous, fait un sou de publicité pour mes livres ; les frais qu’il aurait à faire vous profiteraient nécessairement et seraient d’autant plus forts que vous n’avez jamais rien tenté pour me faire connaître du public.
Je suis donc forcé de m’adresser à vous, bien que je sache à l’avance quel traitement m’attend, quoique je sache que mon livre réussira non pas grâce à vous, mais en dépit de vous.

Georges Darien

Monsieur Darien...

Vous êtes un farceur, mais pas un farceur aimable, ce qui gâte tout.
Vous êtes avec cela de la plus grande mauvaise foi, ce qui complique les choses et c’est embêtant.
A la lettre que vous venez de m’adresser, on répond : merde, et c’est ce que je fais.



P.V. Stock

09:00 Publié dans Critique et contestation | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Je ne connaissais pas cet écrivain, mais déjà cette introduction est très forte:

GEORGES DARIEN

« Je n'aime pas les pauvres.
Leur existence, qu'ils acceptent, qu'ils chérissent,
me déplaît;
leur résignation me dégoûte.
A tel point
que c'est, je crois, l'antipathie, la répugnance qu'ils m'inspirent,
qui m'a fait devenir révolutionnaire.
Je voudrais voir l'abolition de la souffrance humaine
afin de n'être plus obligé de contempler
le repoussant spectacle qu'elle présente.
Je ferais beaucoup pour cela.
Je ne sais pas si j'irais jusqu'à sacrifier ma peau;
mais je sacrifierais sans hésitation
celles d'un grand nombre de mes contemporains.
Qu'on ne se récrie pas.
La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement.»

Merci de me l'avoir fait découvrir!

Écrit par : La Zélie | 18.12.2012

Cette citation, La Zélie, c'est tout Darien.
Un personnage avec une plume extraordinaire.
Promettez-moi de lire "L'Epaulette". Un régal, je vous assure. La Commune de Paris, entre autres, vu par les yeux d'un gamin dont la famille est militaire, côté versaillais.
Et puis "Le Voleur". Son titre phare.

Écrit par : Bertrand | 19.12.2012

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