02.05.2011
Réformes spectaculaires de la grammaire et du vocabulaire
1 –VERBES
- Les verbes d’Etat sont : surveiller, mentir, voler, camoufler, falsifier.
- Tous les verbes d’action sont intransitifs.
2 – SUJETS
- Les attributs du sujet sont exclusivement réservés à la conservation de l’espèce.
- Les sujets sont tous des relatifs.
- Leurs antécédents sont sérieusement examinés avant introduction de toute proposition.
- L’inversion du sujet est fortement encouragée.
3 – PROPOSITIONS
- Les propositions sont toutes des subordonnées.
- Les propositions principales sont prohibées.
- L’analyse logique est supprimée.
4 – LES COMPLEMENTS
- Le complément d’objet direct est soumis à tergiversation préalable.
- Les compléments circonstanciels doivent être pleinement circonstanciés.
5 – LES PARTICIPES
- Le participe passé ne s’accorde avec son complément d’objet direct placé avant, qu’à la condition expresse de ne pas contredire le présent.
- Il est déconseillé de participer au présent.
6 - LES AUXILIAIRES
- Les auxiliaires de conjugaison deviennent : se taire, acquiescer, gagner, travailler, paraître.
- L’auxiliaire avoir ne s’emploie plus qu’accolé aux substantifs « travail et argent » et se conjugue le plus souvent au futur compliqué.
- L’auxiliaire être est remplacé par « avoir l’air de », beaucoup plus précis.
7 – LES MODES ET LES TEMPS
- L’impératif est le mode du législateur.
- Le conditionnel est forcément le mode des pauvres.
-Le lâche subjonctif du doute et de la probabilité est incorrect.
- L’indicatif ne conjugue plus rien.
- Le présent est décomposé.
- Le futur est réservé aux loups garous
8 - GENRE ET NOMBRE
- Tout ce qui est singulier est à employer avec précaution.
- Le masculin l’emporte toujours sur le féminin, même et surtout en cas de désaccord.
- Certains mots avaient mauvais genre. Il passe carrément au neutre : critique, pensée, enthousiasme, désir, etc. …
09:01 Publié dans Critique et contestation | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Cher Bertrand, belle et ironique manière de nous rappeler que la langue est politique, que son usage obéit à des impératifs qui ne sont pas exclusivement un choix du "sujet" (sans pour autant tomber dans le raccourci barthésien de la "langue fasciste"), ce que montre très bien, entre autres, Victor Klemperer dans son analyse de la "Lingua Tertii Imperii".
Écrit par : nauher | 02.05.2011
J'aime bien ce futur compliqué. En même temps, demeurent quelques très riches de par le monde, qui parlent encore au futur simple.
Écrit par : solko | 02.05.2011
quelle analyse malicieuse ; en effet, notre belle grammaire est en décalage avec ce monde des apparences et du court terme que nous subissons
merci pour ce sourire
Anne-Marie
Écrit par : Anne-Marie Emery | 03.05.2011
Je dirais, plutôt que politique, que la langue est véhicule d'idéologie puisqu'elle est conscience parlée du monde.
Alors, oui, évidemment, pour certains le futur est encore envisageable simplement.
Merci pour votre lecture de ces boutades grammaticales.
Écrit par : Bertrand | 04.05.2011
Ah si nos profs nous avaient expliqué ça à l'école, ça aurait eu de la gueule !
Écrit par : stephane | 06.05.2011
Comme tu dis, ami Stéphane...On aurait évité pas mal de détours !
Salut à toué.
Écrit par : Bertrand | 09.05.2011
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