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07.06.2015

Considération générale sur le mensonge - 1 -

urlu.jpgIl n’y a guère plus niais – et il m’arrive souvent de l’être à cet effet - que de reprocher à un homme politique de mentir, surtout en période de publicité électorale.
C’est comme si on reprochait à un coureur du tour de France de monter sur un vélo ou à un footballeur de taper du pied dans un ballon.
On peut donc légitimement reprocher à un politique de faire de la politique ou, mieux, de pousser le vice jusqu’à être un candidat, mais on ne peut en aucun cas lui tenir grief de ses mensonges.
Car le mensonge est une institution. La clef de voûte de tout l'édifice politique ; clef de voûte  admise en l'état par tous ceux qui y nourrissent quelque ambition.

Ce couillon de Redonnet ne sait plus quoi raconter, alors il enfonce des portes ouvertes, ricanez-vous peut-être. Si tel est le cas, messieurs et mesdames du jugement lapidaire, expliquez-moi pourquoi – avec une explication qui tienne bien la route et non avec une sauce trempée dans l’idéologie  bon marché - des millions  et des millions de gens s’en vont partout dans le monde, à tout instant scrupuleusement voter.
Car on ne peut sérieusement supposer qu’ils s’en vont courir, leur bulletin à la main  et leur conscience dans la poche, pour élire un affligeant menteur en toute connaissance de cause.
S'il en était ainsi, après tout, ce serait quelque peu désespérant mais, au moins, ça aurait un sens. Un sens peu glorieux, certes, mais un sens quand même. Celui d'une volonté exprimée.
Ce postulat étant posé, on peut donc dire que, partout où il se manifeste, l’électeur est un fieffé imbécile et, vu l’état du monde et vu les insignifiants qui sont portés au pinacle, ça me plait bien, à moi, de voir en chaque électeur un imbécile.
Car il est, in fine, le géniteur  de tous ces braillards qu’on appelle les élus.
Le géniteur fuyant. Car on entend très souvent, oui mais, moué, j’ai pas voté pour celui qu’a été élu. Quand un Président s’assoit sur le trône et que, forcément, son comportement immédiat contredit fondamentalement ses paroles publicitaires, on ne trouve plus quasiment personne pour avouer qu’il a voté pour ce connard. Du fait, je me suis souvent demandé, en riant, si le résultat des urnes n’était pas tout simplement falsifié de fond en comble.
Mais c’est bien normal. Question d’amour propre. Difficile d’avouer qu’on peut être con à ce point-là, surtout quand ça dure depuis des siècles et qu’à la prochaine convocation électorale, on remettra le couvert et qu’on ira poser vitement son p’tit papier dans la p’tite boîboîte !

L’inversion de toute perspective étant achevée dans le sens de la déconfiture, il faut donc dire et redire que la politique, c’est d’abord l’art de mentir avec le plus d’aplomb possible et, surtout, en se rapprochant toujours le plus près possible de la vérité, comme d’un fil ténu, sans la jamais toucher, au risque d’être éliminé sur-le-champ, sans espoir de refaire surface un jour. Et c'est bien cette expérience des limites du discours fallacieux qui fait d’un mec ou d’une bonne femme un grand politique : dire des choses tellement fausses qu’elles apparaissent comme vraies tant le servum pecus ne  peut concevoir qu’un menteur puisse ne pas se dissimuler à ce point là !
L’attraction sémantique des pôles.
Quand tout cela sera entré une fois pour toutes dans toutes les têtes - et ailleurs qu’au café du commerce - la conviction descendra lentement dans les tripes et le temps de l’action sanitaire sera venu.
En attendant – car il y a longtemps que je serai clamsé quand adviendront ces jours lumineux d’un retour de l’intelligence - l’abstentionnisme est une question d’honnêteté morale et une façon de se sentir à peu près propre sur soi.
Une manière de bonheur facile et tranquille, en quelque sorte.

08:50 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, histoire, politique |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Voter est aussi participer, s'abstenir peut parfois ressembler à la fuite! A tout prendre je préfère glisser un bulletin de mon choix dans une urne, même si les résultats attendus ne se superposent pas toujours aux résultats obtenus, mais le principal est de s'approcher de la vérité le plus près possible!

Écrit par : Alezandro | 07.06.2015

Aie ! Aie ! Aie ! Vous dites exactement le contraire de ce que je veux dire, cher Alezandro.

"mais le principal est de s'approcher de la vérité le plus près possible!" voilà qui me laisse pantois.
Pourquoi ? Si on l'épouse ou si on lui donne corps, à cette vérité, on en crève ? On se brûle ? On attrape la peste ?
La vérité des faits et des intentions est pourtant une valeur - à mon sens - qui n'admet l'approximation qu'au risque de se faire un mensonge.

Et pourquoi donc assimilez-vous l'abstentionnisme à une fuite ? C'est dénier le droit à l'autre de ne pas se sentir concerné par ce qui pourra sortir de la p'tite boiboite.
Le vote obligatoire me répugne... Comme tout ce qui est obligatoire sans autre raison que d'embrigader, d'ailleurs
L'abstentionniste assume. Le bulletin blanc ou nul fuit, se dissimule, est lâche.

Mais bon...

Écrit par : Bertrand | 07.06.2015

Je ne sais si je vous laisse pantois cher Bertrand, mais si vous l'écrivez je veux bien vous croire! En ce qui me concerne je ne détiens pas la vérité et c'est pour cela que je parle "d'approche". Peut être êtes vous passés à un autre stade! Pourquoi j'assimile ( parfois) vous m'avez lu un peu vite, l'abstention à une fuite ? Tout simplement parce que de nos jours, et de puis quelques décennies, il est dans l'air du temps de ne plus se sentir concerné par un sentiment de civisme, de citoyenneté, d'envie et de désir de modifier le cours des choses, de participer tout au moins à ce mouvement. Mais je peux comprendre aussi que dans certaines situations on puisse préférer l'abstention car de quel côté que l'on se tourne on ne trouve pas d'issue dans laquelle se reconnaître. Il m'arrive de suivre la politique depuis de nombreuses années et si il est vrai que le mensonge fait aussi parti de l'argumentaire, quel qu'il soit d'ailleurs, il n'en devient pas pour autant une généralité! les propos que vous tenez sur les électeurs n'engagent que vous, bien entendu, mais ne sont pas très élogieux pour eux, pour ces gens qui ont décidé de continuer à croire en leurs combats ou idéaux, même parfois dans la douleur! Après tout, croire en quelque idée ,en quelque force, s'engager par un vote ou une action militante, n'est pas une tare mais à mon sens une preuve d'espoir supplémentaire, un petit bout de chemin fait communément!Je n'invoquerai pas l'intelligence et encore moins son retour ne sachant point qu'elle avait disparue!

Écrit par : Alezandro | 07.06.2015

« La vérité d’ailleurs change au cours des saisons ;
Tout fier dans son sillage, on part, on a raison,
Mais au cours du voyage, elle a viré de bord,
Elle a changé de cap, on arrive, on a tort ! »
G. Brassens – Le Vieux Normand

Je ne détiens donc pas plus que vous une vérité qui serait immuable et définitive.
Mais savoir identifier les mensonges et les vivre comme tels, n’a jamais signifié, ne signifie pas et ne signifiera jamais qu’on a pour autant découvert la vérité.
On peut combattre et dénoncer le mensonge là où il est, ça ne veut pas dire qu’on joue le prophète ou l’illuminé du petit matin qui a mis le doigt sur le vrai.
Vous ne vous êtes jamais trouvé face à un homme ou à une femme qui vous mentait, dont vous saviez pertinemment qu’il ou qu’elle vous mentait sans pour autant savoir où était la vérité ?
Vous me comprenez, j’espère, cher Alezandro….
Quant à faire passer son combat pour l’égalité, la fraternité et la citoyenneté par l’isoloir, si c’était le meilleur moyen de le gagner, depuis le temps que la comédie dure, ça se saurait…
Vous ne voyez pas autour de vous la misère, la survie essoufflée dans des peccadilles, l’inégalité, des gens de peu éparpillés dans l’incertitude de leurs fins de mois, endettés, harcelés et d’autres dont les billets de banque leur sortent par la gueule ?
Je ne parle là que de l’iniquité de la survie, du matériel, mais dans tous les domaines – intellectuel, moral, culturel, etc….l’inégalité, l’injustice ont force de loi.
Et si vous comptez sur un de ces minables pitres qui briguent les suffrages pour que cela prenne fin, hé ben, lisez l’histoire, antique, du moyen-âge, contemporaine et même présente…
C’est la raison pour laquelle je signe et persiste : l’électeur est un imbécile.
C’est encore un compliment car je me refuse, comme dit dans le texte, à en faire un complice. Et pourtant…. la bêtise est souvent cause de bien des maux, comme dans la fable « L’ours et le jardinier. »
Je ne suis pas sûr du titre, du reste.

Bien à Vous et bien cordialement

Écrit par : Bertrand | 07.06.2015

Je vois la même chose que vous quand je détourne la tête de mon nombril, la même détresse et les mêmes manques et je ne pense pas non plus que s'isoler dans l'abstention va faire bouger les choses. On s'en serait aperçu depuis! Vous me suivez jusque là? Merci pour vos conseils de lectures à venir mais à chacun ses croyances et ses combats! L'électeur que je suis et que je persiste à rester vous demande simplement de ne pas juger les autres un peu trop sommairement selon leurs idées ou leurs motivations et par ailleurs de les respecter. Quant aux imbéciles.....
Bien à vous cher Bertrand.

Écrit par : Alezandro | 07.06.2015

Mon jugement a ceci de sommaire : il est, depuis des lustres et des lustres, partout vérifié.
Masi je crois qu’on ne se comprend pas bien, Alezandro : j’écris de petits textes pour le plaisir d’écrire ma pensée, voire mon vécu.
Ce faisant, je ne suis ni franc-maçon, ni curé, ni philosophe qui cherche à ramener à soi, à convaincre. Je m’en fous complètement.
Votez donc autant qu'il vous plaira, des deux mains et même avec les pieds, à gauche, à droite, au centre ou à l’écart, tout ça, je m’en bats l’œil…
Mais de grâce, Alezandro, arrêtez de considérer l'abstentionnisme comme un isolement et comme si vous, en portant sur convocation expresse de l’Etat, aux dates et au jour fixés par les maîtres, comme ci et non comme ça, votre opinion sous une enveloppe, vous faisiez partie d’une communauté !
Si cela était, je préfèrerais, de très loin, la réalité de l’isolement à l’illusion mortelle d’appartenir à une telle communauté !
Et puis arrêtez aussi – je vous le dis gentiment – de me donner des ordres. Ça fait désordre des ordres : cette discussion terminée, je vous dirais tout de même que l’électeur est un imbécile.

Cordialement et sans rancune car tout ceci est dit sans dépit, et même avec joie.

Écrit par : Bertrand | 07.06.2015

Et que faire là où le vote est obligatoire ? Voter blanc ou nul, c'est encore indirectement renforcer le parti qui va gagner les élections sans moi. Reste à voter pour des partis marginaux (et marginalisés) mais alors ma voix est perdue aussi puisqu'ils n'auront pas accès au pouvoir.

Écrit par : Feuilly | 09.06.2015

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