UA-53771746-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29.02.2012

Blogomanie

littératureQuand je fais le tour des blogs et relis mes dernières parutions, je me dis tous les matins que, soit je suis complètement décalé, soit il n’y a là, partout en vérité, que tristes enculages de mouches.
J’ai cette affligeante impression que nous vivons sur une planète qui a pris feu, dont la fumée étouffe les esprits, brouille les yeux, fourvoie les hommes vers de fausses sorties de secours et que les gens - dont je suis - écrivant sur leurs écrans de la communication séparée, s’amusent tout simplement à compter les moutons au plafond.
Je ne retrouve rien des questions fondamentales et humaines posées par les urgences de l’époque. Et si ces urgences sont parfois présentes, c’est toujours par des mots dont la résonnance n’arrive plus jusqu’à mes oreilles.
Je ne trouve rien d'enthousiaste, d'envie de vivre à fond, d'envie de renouveau fondamental.
Le monde appartient à de la racaille, économique, intellectuelle et morale. Le fait même de le dire ne fait qu’éclairer encore plus l’impuissance fondamentale de l’onanisme plumitif. Nous sommes des ados qui n’avons même pas su dépasser le cap de l’amusement solitaire et se prennent néanmoins pour des créateurs accomplis.
Ce que je dis là, c’est peut-être un moment, une sensation passagère.
En tout cas, je l’espère.
Mais un blog n’est pas une fiction. Un blog de pure fiction n’est plus que le parent pauvre de la fiction livresque, son substitut bancal faute de mieux, presque l'aveu public d'une frustration. Mais après tout, pourquoi pas ? Il n'y a, hélas, rien de déshonorant à s'exprimer dans la frustration ! Ce qui serait infâmant, ce serait de vouloir donner le change.
Le blog, selon moi, doit avoir prise sur la réalité de son auteur. C’est même là son originalité qualitative et sa dimension la plus humaine.
Il m’était dès lors nécessaire de transmettre ces impressions, fussent-elles fugaces.

Image : Philip Seelen

08:39 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Bonjour Bertrand. Il n'y a que chez vous que je trouve, revenant souvent, cette interrogation que je partage, et dont je m'étonne aussi beaucoup qu'elle ne soit guère exprimée sauf par vous, sur ce que nous faisons avec nos blogs. Quand vous l'exprimez,à chaque fois c'est pour moi un souffle d'air. Je suis complètement d'accord avec ce que vous dites sur "la réalité de l'auteur du blog, son originalité, sa dimension humaine". C'est pour ça que, même si je suis en désaccord avec vous parfois, et tant mieux hein en même temps! , je vous lis tous les jours parce que j'entends ici, au sens vrai du terme, votre voix humaine, et non du faux semblant.Et c'est précieux.

Écrit par : Sophie | 29.02.2012

Merci, Sophie...
Que nous soyons de temps à autres en désaccord, c'est la rançon la sincérité peut-être. Et c'est cette qualité que j’apprécie également chez vous.
Les êtres qui sont d'accord sur tout ne veulent s'entendre sur rien.

Écrit par : Bertrand | 29.02.2012

C'est peut-être que vous lisez en "positif". On peut aussi lire les autres en "négatif" comme on "lit" la forme de ces mains "absentes" sur les parois des grottes fréquentées il y a très longtemps, grâce à la couleur qui les entoure. Non, ça vous semble trop tordu comme hypothèse ?

Écrit par : Alfonse | 29.02.2012

Les commentaires sont fermés.