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17.11.2011

Les sept péchés capiteux

b5.jpgCe que je pourrais faire, je ne le veux pas vraiment, tant c’est dérisoire.
Ce que je voudrais faire, je ne le peux vraiment pas, tant c’est grandiose.
Me resterait plus qu’à fermer ma gueule, si ne m'animait cette dernière grande qualité : l’orgueil.

Ce qu’on m’offre à goûter des joies de ce monde est délicieux. Plus exactement ce que j’arrive à voler à ce monde en ne suivant pas exactement ses misérables patins. Mais c’est tellement  insuffisant, tout ça ! Je reste toujours sur ma faim. Mon espoir s’appelle donc gourmandise. Une gourmandise à la Cousin Pons.

Je suis pauvre. J’ai toujours été pauvre, il m’a toujours manqué dix sous pour faire un franc. J’ai eu beaucoup de dettes. On en a eu beaucoup aussi à mon égard qu’on n’a jamais cru bon d'honorer. Si je n’ai
cependant jamais sombré complètement, en guenilles et le cul sur le trottoir, je le dois à la grande précaution avec laquelle j’ai su sauvegarder mes quelques miettes : l’avarice.

J’aime l’amour, beaucoup, j’ai aimé le vin, beaucoup trop, et tous les plaisirs de la table, rarement assez. Bref, j’aime tout ce qui fait que je suis certain de ne pas être encore crevé sans avoir besoin de me pincer la joue. Je suis vautré dans la luxure.

Je ne suis pas très patient - que voulez vous ? -, le monde est trop con pour moi ou alors, je suis trop con pour lui, allez savoir !
Heureusement, pour que jamais ne me passe par la tête l’idée saugrenue de m'aller pendre à une branche de chêne, j’ai un garde-fou terrible : la colère.

J’ai envie de vivre longtemps, j’ai envie d’écrire des livres intelligents, j’ai envie qu’on m’aime, j’ai envie de ne pas être malade, j’ai envie qu’il fasse beau, j’ai envie de rencontrer de nouveaux amis, j’ai envie d’aider par mes modestes moyens celui qui souffre de solitude, j’ai envie d’aller faire un tour dans mon pays, j’ai envie de chocolat, j’ai envie de pisser, j’ai envie, j’ai envie, j'ai envie.
Bref, je ne  suis qu’une envie !

Ô, lecteur, mon frère et mon complice, toi qui lis ce matin les sept péchés qui m’accablent et dont découlent tous les autres, est-il besoin que je te dise - n’est-ce pas assez clair ? - combien, intellectuellement, je suis un feignant ?

Image philip Seelen sur un texte de Thomas Taquin

09:45 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Bref, une envie de vivre!!!

Nous sommes nombreux dans cet état.

REPONSE DE BERTRAND :

Oui, ça se résume à cela...En gros.

Écrit par : La Zélie | 17.11.2011

C'est ce qui s'appelle une confession net(te) et publique!


REPONSE DE BERTRAND :

Excellent et joyeux calembour, Cher Solko !

Écrit par : solko | 19.11.2011

Les commentaires sont fermés.